Jean LEVRECHON (1606-1635) vient compléter le premier trio professoral de la Faculté. Meusien d’origine, il est né à Chardogne près de Bar-le-Duc, il fait ses études de médecine à Paris  en même temps que Charles Le Pois dont il est l’ami.  Il s’agit d’un homme cultivé, « écrivant en prose et en vers dès l’âge de 18 ans,  insignis mathematicus », dira Le Pois. Voilà ce qu’il écrit, ce qui témoigne de leur relation. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait rejoint le premier doyen dans l’équipe professorale.

                Le petit monde était sans lumière brillante 

Mais Le Pois est venu pour être son soleil.

                Phoebus chasse la nue aux rayons de son œil

Lui la sérosité vitreuse et bouillante.

Notons que Levrechon, comme Le Pois, revient en Lorraine avec le seul titre de licencié. Mais lui ne sera jamais docteur en médecine. Il entre au service du Charles III en 1600, ce qui lui vaut d’être anobli l’année suivante. Jacqueline Carolus, dans son ouvrage sur les  Médecins et chirurgiens de la Lorraine ducale, auquel nous avons emprunté un certain nombre de renseignements, avec son amicale autorisation, signale qu’il fut un père plutôt directif, s’opposant à l’entrée de son fils dans l’ordre des Jésuites. Ce fils ne semble pas rancunier puisqu’il deviendra Jésuite et professeur de mathématiques à l’Université de Pont-à-Mousson. Jean Levrechon décède vers 1635. Aux alentours de  1620, il aurait été responsable d’un nouveau service à la Maison Dieu de Bar-le-Duc, place qu’occupera ensuite son ami Pierre Alliot dont nous avons parlé.

 

 

Anonyme : Portrait de Jean Levrechon

Musée de la Faculté de médecine

 

La toile que nous possédons est un portrait en buste de 81x63 cm. Le cadre est en bois mouluré, peint en beige, comme la plupart des tableaux de la Faculté. Il est accroché aux murs de la salle de thèses n°1.  Son costume est le même que celui de ses confrères. Il est nu-tête, avec une chevelure longue et bouclée descendant jusqu’aux épaules. Le visage est assez rond, mais le nez, droit et pointu, rappelle celui de bien des visages de cette série, contribuant à entretenir un doute sur la fidélité de la représentation. 

 

Le bandeau habituel porte l’inscription suivante :