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Christophe PILLEMENT  (?-1691) succède à Baudin en 1648. Nous ignorons où il a fait ses études. Il est nommé doyen par le duc Nicolas François qui en fera le second doyen de la Faculté en 1655. Cette nomination sera confirmée par Louis XIV en 1657. Il va connaître une célébrité internationale en publiant une observation anatomo-clinique encore connue sous le nom du « fœtus mussipontain » : Observatio singularis Mussipontana fœtus extra uterum in abdomine retenti tandemque lapidescentis  (observation singulière mussipontaine d’un fœtus extra-utérin retenu dans l’abdomen et par ailleurs calcifié). Découverte, à l’autopsie d’une femme âgée, d’un fœtus développé en extra-utérin, directement entre les anses intestinales. Après la mort du fœtus, alors qu’il était déjà bien développé, celui-ci s’est calcifié. Ces observations, fort rares, sont connues sous le nom de lithopédion. Les explorations actuelles, radiologie, échographie, permettent leur diagnostic aisément. A cette période, c’était une véritable curiosité qui a fait venir à Pont-à-Mousson des savants de pays divers. Pillement fut anobli en 1666. Il disparaît en 1691. Une pierre tombale à son nom est visible dans l’église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson.

 

 

Anonyme : Portrait de Christophe Pillement

Musée de la Faculté de médecine

 

Ce tableau semble bien constituer un tournant dans la facture des œuvres de la faculté. Comme le soulignait le doyen Beau, il semble justifié de considérer ce portrait comme authentique étant donné la personnalité du sujet qu’il reflète.

 

Cette toile de 83x64 cm, est particulière. Le portrait en buste est « entouré d’une fausse Marie-Louise peinte, qui encadre le portrait dans un ovale[1] ». Le chaperon qui couvre les épaules est moins important que jusqu’alors (à moins que la complexion « imposante » du sujet le fasse paraître plus court !). L’hermine semble ici particulièrement épaisse. La chape rouge est de ce fait bien visible, laissant apparaître sur le devant la robe noire sous-jacente. Le rabat est plus long, à deux pans symétriques, rectangulaires. La couleur est encore gris-bleu avec un liseré blanc. Le visage est tout à fait particulier. De face, dans la force de l’âge, il va avec la corpulence générale, et l’artiste n’a pas essayé de flatter son modèle. La chevelure, un peu désordonnée,  est couverte d’une calotte ronde. L’aspect général est donc original et fait penser, cette fois,   à un véritable portrait. Le cadre est celui habituel, sobre, de toute cette série, en bois mouluré peint.

 

Visible dans la galerie de la salle du conseil, une inscription occupe la partie basse sur le bandeau habituel :

D. CHRISTOPHORUS PILLEMENT HUJUSCE FACULT. PROF. AB ANN. 1649 ? DECANUS ANN. 1657 ? OBIIT ANN.1691 : Docteur Christophe Pillement et professeur de cette Faculté en l’an 1649, doyen en 1657, décédé en l’an 1691.  

 



[1] J. Antoine op. cit.