Antoine LOUIS (1723-1792) fut membre associé honoraire du Collège royal des médecins de Nancy. Lorrain d’origine, il fait ses premières armes chirurgicales à Metz. Ses prédispositions incitent La Peyronie à l’attirer à Paris. Il y poursuit des études de médecine et de droit (il deviendra plus tard docteur en droit et avocat à Paris). Chirurgien des armées, il a précocement des états de service importants. Professeur de physiologie au Collège de chirurgie de Paris, chirurgien de La Charité Salpetrière, prévôt des chirurgiens à deux reprises, il est membre associé de l’Académie de chirurgie en 1746 à 23 ans. Il en deviendra le secrétaire perpétuel pendant une trentaine d’années. Il passe sa thèse de docteur en 1749 sur De vulneribus capitis. Il participe à la rédaction des Mémoires de l’Académie royale des sciences, rédige la partie chirurgicale de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, donne un cours de médecine légale au Collège de chirurgie avec un tel succès que la Faculté de médecine, qui considérait cet enseignement indigne d’elle, demandera finalement la création d’une chaire dans cette discipline. Il est connu aussi pour sa participation à l’expertise de la guillotine. Il suggère de biseauter la lame après des essais sur le mouton et des cadavres humains, d’où le nom de « Louisette » (ou de la Louison pour d’autres !) donné un temps à cet instrument de triste mémoire. Inspecteur général des hôpitaux militaires du Royaume, anatomiste, cet homme restera cependant modeste. Il demandera à être inhumé dans le carré des pauvres après sa mort par pleurésie. Certains ont prétendu qu’il avait été guillotiné mais il semble que ce ne soit pas exact.
Jean-Baptiste Greuze : Portrait d’Antoine Louis
Musée de la Faculté de médecine
Son tableau -79x63 cm - accroché dans la galerie de la salle du
conseil, le représente assis devant son bureau, tenant une plume à la main
droite dans une position méditative. Sa main est posée sur des feuilles où il
écrit, un coffret rouge, puis encore du papier. A l’arrière-plan, quelques
livres. Louis est vêtu d’une veste noire sur chemise à revers de dentelle et
jabot. Il porte une courte perruque poudrée et l’ensemble des éléments de cette
composition sont typiques du XVIIIème siècle.
Sur le cadre doré (101x85 cm) une inscription est lisible sur le
bord inférieur :
A LOUIS ACAD R CHIR SECRET PERP IN SALUB HALAE
MAGDEB & CONSULT PARIS FACULT DOCTOR R C MED NAC SOC HON : A(ntoine) LOUIS secrétaire perpétuel de l’Académie
Royale de Chirurgie de Paris, consultant …
docteur de la Faculté de Paris, sociétaire honoraire du Collège Royal de
Nancy.
Ce tableau a été remis au Collège par Louis lui-même à l’occasion de sa réception comme associé. Il est cité par Lionnois (1730-1806) dans son livre sur Nancy, comme figurant, comme celui de Chauliac, dans les tableaux du Collège royal, donc avant 1788.
Jean-Baptiste Greuze est un peintre connu, né à Tournus qui fait ses études à Paris (ateliers de Charles Grandon et Charles-Joseph Natoire). Il devient rapidement populaire grâce à des toiles d’inspiration religieuse, allégorique ou reproduisant la vie des gens de son époque, également par ses portraits. Plus tard il défraie la chronique par des sujets plus libertins. Classé comme peintre « rococo », bon dessinateur, ses portraits sont assez conventionnels mais de bonne facture. II est quelque peu oublié lors de la tourmente révolutionnaire qui va préférer les sujets antiques. Le tableau de notre musée est un bon exemple de son art.