` sommaire

 

François–Nicolas MARQUET  (1682-1759) peut être considéré comme une victime de la création du Collège royal de médecine. Il s’est d’ailleurs lui-même chargé de se présenter comme tel ! Il  fait ses études à Montpellier comme Bagard dont il est l’aîné de quelques années. Médecin réputé et dévoué, il a publié, ce qui témoigne de sa curiosité. On retiendra par exemple  une comparaison, très savante, entre le pouls et le menuet utilisant des notes de musique sur leur portée. Par ailleurs  botaniste averti, chargé en partie du jardin de la Faculté de Pont-à-Mousson, il a écrit un dictionnaire historique  des plantes lorraines. Il arrive au faîte de sa carrière en 1752 : il est médecin de l’hôtel de ville de Nancy, doyen des médecins de Nancy. Cette fonction comportait une part honorifique de représentativité, notamment vis-à-vis de la Faculté. La création du Collège va confier ces attributions au président du Collège, donc à Charles Bagard. La réalisation du jardin botanique du Collège royal confiée également à Bagard ne va rien arranger. Malgré sa participation au conseil de ce Collège, il ne pardonnera jamais à son jeune collègue cette frustration, qui aboutira finalement à son exclusion de cette docte assemblée. Cette éviction semble n’avoir été cependant que formelle et ses démêlés avec ses confrères ont laissé des nombreuses traces dans les archives du musée. Marquet avait un penchant certain pour la chicane !

 

 

Anonyme : Portrait de François-Nicolas Marquet

Musée de la Faculté de médecine

 

Son portrait – huile sur toile de 114x76 cm - est localisé dans la salle de thèses n°2. En buste, encore jeune, le visage imberbe, il est coiffé d’une  grande perruque Louis XIV qui tombe sur ses épaules et devant sa poitrine. Il porte comme Bagard une toge écarlate sous un chaperon d’hermine,  un collet à deux pointes, gris bordé de blanc. Il y a également une grande ressemblance avec la tenue des professeurs de la Faculté. Le cadre est original (114x76 cm), différent de ceux de la collection. A la partie supérieure, deux guirlandes feuillagées encadrent un motif central  tandis qu’à la partie inférieure un cartouche médian porte les armes de la famille.

 

La présence de ce tableau peut étonner. Mais Marquet avait un gendre, Büchoz, qui est devenu professeur de botanique et a donné des cours au Collège royal ; Büchoz a d’ailleurs fait réaliser une gravure dont nous ne connaissons que la reproduction.  Portant l’inscription  pl.1 To.V, elle est  de forme ovalaire  reposant sur un socle  où l’on peut lire «  Aeterna Manebunt ingenii Monumenta Tui. Buchanan. » (Les traces de ton génie resteront éternelles).

 

L’encadrement porte le texte suivant :

Nic. MARQUET Doien du Collège roial des Médecins de Nancy, Med. Botaniste de S.A.R.LEOPOLD I, Duc de Lorraine et de Bar, Med. Consultant de l’Hôtel de ville.

 

Sous la reproduction, l’inscription partielle suivante : Au frais de Mr Pierre Joseph Buchoz, médecin ordinaire du Roy de Pologne, agrégé au Collège Roial des médecins de Nancy, gendre de (Marquet. Ne figure pas sur le document en notre possession).

 

 Une autre gravure figure dans notre collection. Marquet y semble plus âgé. Sous cette gravure, on peut lire :

FRANCOIS NICOLAS MARQUET doyen des Médecins de Nancy, le Théophraste de la Lorraine, Né à Nancy en 1687, Mort dans la même ville le 28 May 1759.