1953-2018
Annonce
du décès par le Doyen
C’est avec une immense
tristesse que nous devons vous faire part du décès de notre vice-président, et
ancien Président de la CME (2012-2017), le Pr Michel CLAUDON survenu le 20
novembre 2018 à l’âge de 65 ans des suites d’une maladie qui aura eu raison de lui
en quelques mois.
Michel a découvert son
mal à la fin de l’année 2017 et malgré le pronostic effroyable dont il était
d’emblée conscient, il a décidé de poursuivre sans relâche et avec une
détermination et une dignité qui force notre respect, son engagement local pour
notre établissement et son engagement national au niveau de la conférence des
Présidents de CME de CHU qu’il présidait depuis 2016. Il s’est en particulier
investi sans compter et jusqu’au bout de ses forces dans la mission
ministérielle qu’il s’était vu confier sur le « CHU de demain », aux
côtés des autres présidents des conférences des directeurs généraux de CHU, des
présidents d’université et des doyens. Le 5 novembre 2018, il rencontrait
encore Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la
santé pour échanger sur l’avancée de ces travaux.
Lorrain d’origine, né à
Pont-à-Mousson, Michel a débuté sa carrière en tant qu’interne des Hôpitaux de
Nancy en 1977, et fut nommé Professeur des Universités - Praticien Hospitalier
en Radiologie et Imagerie médicale dès 1989, discipline où il est désormais
classe exceptionnelle deuxième échelon, discipline aux destinées de laquelle il
a présidé de 2010 à 2013 (présidence de la sous-section du CNU).
En amont de son
engagement à la présidence de notre CME, Michel était investi de longue date
dans la vie de notre CHU où il fut chef du service de radiologie pédiatrique,
puis de radiologie adulte, puis chef du pôle imagerie de 2004 à 2009.
Michel était aussi
Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques depuis 2015.
La communauté médicale
adresse ses plus sincères condoléances à sa famille.
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Annonce par La communauté radiologique
C'est avec émotion que la communauté radiologique française a appris, le 20 novembre 2018, la disparition du Pr Michel Claudon,
PU-PH au CHRU de Nancy, où il exerçait depuis son internat, il a acquis ce titre en 1989 et a exercé les fonctions de Chef de Service de radiologie pédiatrique, puis de radiologie adulte et enfin du pôle imagerie du CHRU de Nancy. Il a également occupé, à partir de 2012, le poste de Président de la Conférence des présidents de CME de CHU.
Son aura internationale l'a conduit à présider notamment la World federation of ultrasound in medicine and biology (WFUMB) et l'European society of urogenital radiology (ESUR). Mais c'est son action pour la formation des radiologues qui a marqué les esprits en France lorsqu'il a présidé le Collège des Enseignants de la Radiologie Française (CERF). Il est à l'origine également d'un des premiers protocoles de coopération entre radiologues et manipulateurs, via la création du Diplôme Universitaire d'échographie, validé par l'ARS de Lorraine.
La rédaction de Thema Radiologie a une pensée pour sa famille et ses proches et s'associe à l'ensemble des composantes de la radiologie française pour rendre hommage à cette figure de l'imagerie médicale mondiale.
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ELOGE par le Professeur C. RABAUD
Communication faite à la CME par son président
Le décès du Professeur Michel CLAUDON est survenu le 20 novembre 2018, à l'âge de 65 ans, des suites de ce qu'on a l'habitude d'appeler pudiquement « une longue maladie » mais qui aura eu raison de lui beaucoup trop vite, en quelques mois. Michel a découvert lui-même son mal à la toute fin de l'année 2017, en a informé quelques personnes en responsabilité, pour s'assurer que sa maladie et ses conséquences puissent être anticipées et ne cause jamais préjudice à quiconque ou à une quelconque des actions institutionnelles dans lesquelles il était impliqué ou qu'il était amené à conduire. Car malgré le pronostic effroyable dont il était d'emblée conscient, il a décidé de poursuivre sans relâche et avec une détermination et une dignité qui force notre respect, son engagement local pour notre établissement et son engagement national au niveau de la conférence des Présidents de CME de CHU qu'il présidait depuis 2016. C'est ainsi qu'avec le Docteur Lionel NACE son vice-Président tout au long de ses six années de mandat, Delphine Masson, secrétaire de la CME, le Doyen Marc BRAUN, le Directeur Général ou le président du Conseil de surveillance, avons été mis d'emblée dans cette triste confidence et que nous avons pu suivre et autant que faire se peut accompagner les différentes étapes de l'année 2018.
Nous ne sommes pas radiologues et donc pas les mieux à même de retracer sa carrière professionnelle, mais nous pouvons rappeler qu'elle fut exemplaire lui permettant de franchir toutes les étapes qui l'auront conduit au plus haut échelon existant. Lorrain d'origine, né à Pont-à-Mousson, Michel a débuté sa carrière en tant qu'interne des Hôpitaux de Nancy en 1977, et fut nommé Professeur des Universités - Praticien Hospitalier en Radiologie et Imagerie médicale dès 1989, discipline où il est désormais classe exceptionnelle deuxième échelon, discipline aux destinées de laquelle il a présidé de 2010 à 2013 en présidant la sous-section 43.02 du Conseil National des Universités . Michel a été chef du service de radiologie pédiatrique de 2000-2012, chef du service radiologie adultes, hôpital de Brabois depuis 2012 et chef du pole imagerie de 2004 à 2009. Ses travaux en particulier dans les domaines de l'échographie, de la radiologie génito-urinaire et de la radio-pédiatrie, lui ont permis d'être reconnu et primé à plusieurs reprises, sur le plan international. Il a été amené à présider – dans ces domaines – plusieurs sociétés européennes et même mondiales. Michel s'est aussi beaucoup investi dans l'enseignement et était Chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques depuis 2015.
Mais pour nous ici ce soir, et en ces lieux, Michel est d'abord et avant tout un président qui nous aura quitté trop vite. Michel s'est toujours intéressé à la marche de l'hôpital, il fut membre du Bureau de la CME du CHU de Nancy sur plusieurs mandats, et en a pris la présidence début 2012, après Michel SCHMITT, après Jean Luc SCHMUTZ, à une période difficile où les nuages s'accumulaient, se densifiaient au-dessus de nos têtes. C'est là que j'ai été amené à mieux le connaitre et à travailler étroitement avec lui, quand il a choisi de me confier la fonction de Coordonnateur de la Qualité et de la Gestion des Risques, en aval du décret qui venait de créer officiellement cette mission dans les établissements et en amont d'une troisième visite de certification dont l'issue s'annonçait particulièrement incertaine. J'ai alors découvert un homme qui avait une véritable vision de la qualité et de son organisation dans les établissements de santé, homme avec lequel j'ai pu dialoguer, et bâtir, homme qui savait faire confiance et déléguer dès lors que le cap avait été conjointement fixé, homme qui restait disponible pour apporter autant que de besoin le poids de sa fonction et de son expérience pour faire avancer les dossiers.
Les contraintes externes étant de plus en plus fortes et la période étant de plus en plus tendue - les personnes et les relations le devenaient aussi. Jamais nous ne l'avons entendu se plaindre de la lourdeur de la tâche, de la difficulté de la situation même s'il aimait de temps en temps être conforté dans ses choix et ses « productions ». Il a ainsi ouvert de grands chantiers dont celui de l'optimisation de la valorisation de notre travail quotidien, par une action sur le codage qui a conduit la CME, le DIM, la direction et la Qualité à faire conjointement le tour de tous les services pour expliquer mais aussi pour écouter. Il a engagé la réflexion sur le management médical, sur le rôle des chefs de pole et des chefs de service, et les modalités de leur désignation. Il a engagé la réflexion sur la séniorisation, les visites et les relations entre médecin et personnels paramédicaux. Il s'est saisi de la question des GHT, d'un possible rapprochement avec le CHR et de celle de la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences pour laquelle il avait obtenu un financement DGOS pour être un site pilote au niveau de l'ensemble de la subdivision Lorraine.
Au-delà de son action locale, et fort de quatre ans d'expérience et d'implication au niveau du bureau, Michel CLAUDON a été élu Président de la Conférence nationale des PCME de CHU, en 2016. Il est clair qu'il avait un réel plaisir à animer une telle conférence au regard des enjeux nationaux qui découlent d'une telle responsabilité. Il a souhaité et réussi à organiser fin 2017, à Nancy, de sa propre initiative et contre les usages qui ne prévoit une telle réunion que tous les deux ans – des Inter-assises hospitalo-universitaires – où étaient attendues :
Pas moins que deux ministres, de la santé et de l'enseignement supérieure, Agnès Buzyn devant finalement décliner au dernier moment pour cause de présentation du PLFSS à l'Assemblée, mais Frédérique Vidal étant bien présente.
et les membres des conférences des PCME de CHU, des DG de CHU, des doyens de médecine, odontologie et pharmacie et les présidents d'Université.
Il aura été beaucoup aidé dans cette aventure par Delphine qui se sera investie sans compter dans la logistique de cet événement. De l'avis générale, cet événement fut une très grande réussite, que l'on doit vraiment à Michel dont il était à juste titre très fier. Surtout que cette réunion fut le point de départ de la mission « CHU de demain » que les deux ministres confièrent aux présidents des différentes conférences et dans laquelle Michel s'est totalement engagé. Ainsi il s'y investira jusqu'au bout de ses forces car cette mission lui tenait vraiment à cœur et il aura la satisfaction d'être témoin de la remise des conclusions des conférences aux ministres, production qui doit beaucoup à son énergie, sa capacité à fédérer, à rédiger ... Le 5 novembre 2018, il rencontrait encore Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé pour échanger sur l'avancée de ces travaux, mais aussi, nous a-t-il dit, pour faire le point sur sa situation personnelle. Avant de se rendre à ce rendez-vous, et alors que la maladie était déjà très avancée, il nous a rappelé le DG et moi-même, pour savoir s'il pouvait profiter de ce rendez-vous très particulier pour dire quelques mots sur notre CHU afin de faire avancer notre dossier. Jusqu'au bout, son engagement pour notre cause collective est ainsi resté au premier plan, comme une évidence.
Lors de ses obsèques, son frère et sa sœur nous ont indiqué que Michel souhaitait que le moment ne soit pas un moment triste. Difficile ! Et nous étions très nombreux, présents et avec le cœur lourd. Mais il est vrai qu'en y repensant, Michel était quelqu'un de toujours très positif et résolument tourné vers l'avenir.
Son propos : « La vie passe vite, la vie professionnelle également, mais la succession de phases différentes d'une carrière toutes aussi riches les unes que les autres, montre que l'on peut se réaliser pleinement dans son travail, prendre du recul sur les événements et les personnes pour rechercher les stratégie de fond, animer la réalisation collective et partagée d'objectifs en vue de l'amélioration professionnelle, scientifique et morale de notre système de soins dans un cadre fort heureusement académique .»
Michel était un homme de conviction, avec une vraie vision de ce que pourra être l'avenir de l'hôpital publique. Il faisait confiance à ses intuitions. Comme l'a rappelé François René Pruvost vendredi, « il avait ce naturel qui emporte les décisions sans toujours les argumenter » ; les « grands » disait François René, ont souvent ce petit peu de mauvaise foi qui permet d'aller de l'avant – ce « sens politique ». Michel était résolument tourné vers le collectif et croyait éperdument dans les jeunes qu'il souhaitait voir associer au plus tôt aux différents chantiers afin qu'ils puissent se les approprier pour y croire et les porter .
Michel s'est avéré infatigable, même dans la maladie. La force et le courage exemplaire dont Michel aura fait preuve en cette année 2018 nous a marqués. Il restera pour nous tous un exemple, une fierté pour notre établissement
Michel était marié, père de trois filles et venait de connaître la joie d'être récemment grand père. Nos pensées vont aussi à ses parents, sa sœur, son frère, et tous les membres de sa famille. Après en avoir discuté avec Monsieur le Directeur Général, je proposerais que la salle où nous sommes réunis ce soir, la salle CME n°1 porte désormais son nom. Et je souhaiterais qu'une cérémonie officielle puisse être organisée pour matérialiser ce moment en présence de sa famille. Ceci pourrait avoir lieu en début d'année 2019. En attendant de moment, et en mémoire de Michel CLAUDON, je vous demande maintenant de vous lever et de respecter avec nous une minute de silence.