Témoignage du ministre délégué à la Santé
Ce Bulletin de l'Ordre est le dernier numéro à paraître sous la présidence de Bernard Glorion. Depuis 1993, il est le président du Conseil national de l'Ordre. Je le connais depuis bien longtemps, nos engagements se sont souvent rencontrés et j'admire son combat.
Je veux dire ici l'estime et le respect que je porte au médecin, à
l'homme engagé dans son métier, dans sa vie, dans la vie associative, aux côtés
de tous ceux qu'il a aidés tout au long de sa carrière, en bousculant souvent
les habitudes et les idées toutes faites. Dire cela est pour moi un honneur, un
plaisir et une douce obligation.
Le travail qu'il accomplit à la tête du Conseil de l'Ordre est exemplaire,
comme l'est toute sa carrière, faite de courage et d'idéal, de fidélité à ses
principes, à ses engagements et à sa philosophie personnelle, faite aussi du
respect des patients, du droit des malades, de la prise en compte de la
souffrance, mettant ainsi au service des hommes son expérience, sa générosité,
son humanité et sa foi. Il a été membre de l'association Frères des hommes.
Éclectique et disponible, il est parti en mission humanitaire au Burkina Faso
dans le service de chirurgie de l'hôpital de Fada N'Gouma,
en 1975, 1977 et 1985, service que je connais si bien,
dont je sens encore la chaleur et l'attente inquiète !
Depuis sa prise de fonction à la tête du Conseil de l'Ordre, il a
organisé, en 1995, un grand congrès sur le thème : " L'exercice médical
dans la société : hier, aujourd'hui, demain " ; il a instauré, au sein de
l'Ordre, " les jeudis de l'Ordre ", ainsi que " les petits
déjeuners institutionnels ". Il a entrepris ce qu'il appelle lui-même
" sa croisade ", c'est-à-dire la visite des facultés de médecine pour
présenter le Code de déontologie aux étudiants et faire connaître l'Ordre et
ses missions. Il a participé à la mise en place d'un conseil de l'Ordre des
médecins au Cambodge.
Tout ce qui touche à la société et à ses évolutions l'intéresse et
le pousse à l'action. L'aléa thérapeutique, le dossier médical, l'informatique,
le dopage, la responsabilité médicale, le secret professionnel, les droits du
malade, les soins palliatifs… nous sommes presque d'accord sur tout. Je garde
pour la fin la réforme, la rénovation, la modernisation du Conseil de l'Ordre,
auxquelles il a consacré son mandat. Attentif aux évolutions de la société, il
a pris soin d'éviter deux écueils : ne pas se retrancher derrière des notions
rigides, et parfois même périmées, et ne pas céder aux pressions économiques et
idéologiques qui risquent de compromettre l'indépendance de l'Ordre, comme il
le dit si bien lui-même.
Bernard Glorion a transformé l'Ordre des
médecins, il a modifié la vision, le jugement que les praticiens portaient sur
l'institution : Dans les missions de l'Ordre tout d'abord, auxquelles, outre
ses missions traditionnelles, l'Ordre devra ajouter l'évaluation des
compétences des médecins, l'évaluation des pratiques, la formation continue, la
qualification, thèmes centraux de l'évolution des pratiques professionnelles,
aux côtés des syndicats médicaux et des organismes spécialisés, comme l'Anaes. La création d'un niveau régional et la disposition
prise, permettant au préfet d'intervenir en urgence pour suspendre un médecin
dangereux, en attendant l'intervention de l'Ordre, seront
autant d'avancées courageuses et positives dont la paternité revient à Bernard Glorion.
Bernard Glorion est un homme
exceptionnel. Son amitié m'honore. L'amitié que je lui porte est grande, faite
de respect, d'admiration et d'une grande complicité. L'homme est fait pour les
missions difficiles et la fraternité. Bernard Glorion
est un modèle. Continuons à ses côtés.