Histoire de l'hôpital Saint-Julien
Sous le règne du Duc de
Lorraine Raoul (1329-1346), l'abbé Wernier fonde, le
2 février 1335, le premier Etablissement Saint-Julien situé aux numéros 29, 31
et 33 de la Grande-Rue. Devenu trop étroit et étant
mal situé, Charles III fait transférer l'Hôpital Saint-Julien au coeur de la
ville, sur l'emplacement actuel de la grande poste en 1589, entre les actuelles
rues St-Georges et St-Julien.
En 1747, l'hôpital
Saint-Julien est agrandi par le Duc Stanislas, roi de Pologne. Sous la
Révolution, il prend le nom « d'Hôpital de la Bienfaisance » et
abrite en 1790, 113 vieillards et 90 enfants. En 1820, il reprend sa
dénomination primitive mais étant spécialisé en hospice de vieillards, il est
appelé « Hospice Saint-Julien ». Il fait alors partie des « Hospices
Civils de Nancy », dénomination qui regroupe tous les établissements
hospitaliers de la ville.
En 1884, la ville décide de
déplacer l'établissement hors de la ville pour des raisons d'hygiène. La
construction débute en 1897 sur l'emplacement de l'ancien cimetière
Saint-Nicolas. Le 19 octobre 1900, le transfert des malades est terminé.
Le nouvel hospice
Saint-Julien est divisé en deux parties distinctes :
- dans les bâtiments 11 et
6 (2ème étage) s'installe la Maison de Retraite payante pour personnes âgées,
connue sous le nom de Maison Saint-Julien ou encore Pension Saint-Julien,
comprenant trois classes : la première classe,
composée d'appartements particuliers de 1 ou 2 chambres ; la deuxième classe,
composée de quelques chambres particulières et de dortoirs et réfectoires
communs confortables ; la troisième classe, composée de dortoirs et réfectoires
communs, réservés aux pensionnaires ne possédant que de petites ressources.
- la partie arrière
(bâtiments 4, 5, 9, 10) est réservée aux vieillards infirmes et incurables des
deux sexes, aux infirmeries et aux services généraux.
Le pavillon de l'Horloge
(bâtiment 6 r-d-ch et 1er étage)
est réservé aux Soeurs Hospitalières de Saint-Charles. Des jardins d'agrément
et des jardins potagers complétaient l'ensemble. En 1904, l'établissement
compte 394 places.
Grâce à un legs de Mme
Veuve Vautrin-Bance s'édifie en 1913 la Maison Louise-Elisabeth (bâtiment 12) réservée aux vieux messieurs ayant éducation et aisance et ne pouvant
accepter l'hospice pour ces raisons. Elle ne recevra
ses premiers « clients » qu'en août 1926.
Durant la première guerre
mondiale, un service de 50 lits est installé à St-Julien
pour petits blessés. Le 13 février 1918, les populations d'enfants et de
vieillards sont évacuées sur Lisieux et Orbec (Calvados) et réintégrées le 21
décembre 1918. Les Hospices seront cités à l'Ordre de la Nation en 1930.
Grâce à un legs de Mme
Veuve Thomas-Becquet s'ouvre en 1931, le Pavillon
Thomas Becquet (bâtiment 8) destiné aux vieux ménages. Il était composé alors
de 40 chambres particulières réparties en 2 classes.
Durant la deuxième guerre
mondiale, les vieillards sont évacués le 18 octobre 1939 dans la Gironde en
compagnie des religieuses et des employés (à Blaye et Cantenac).
Du 7 août 1940 jusqu'en 1944, l'établissement est réquisitionné par les
Allemands.
Après guerre, l'hospice
Saint-Julien compte 720 places en trois classes de population bien différentes
: la classe aisée, la classe de condition moyenne et la classe pauvre :
- Hospice proprement dit :
454 places
- Pension Saint-Julien :
178 places
- Maison Louise-Elisabeth : 16 places
- Fondation Thomas Becquet :
72 places
Le 22 mars 1945, les
Hospices Civils de Nancy sont classés en Centre Hospitalier Régional. A partir
de 1948, l'hôpital Saint-Julien va voir s'implanter divers services
hospitaliers. La neurologie s'implante en 1964, et la neurochirurgie en 1967.
On distinguera dès lors les services d'hospitalisation d'une part, et l'hospice
d'autre part.
Situation
en 1970
En 1970, l'hôpital
Saint-Julien compte 373 lits d'hospitalisation et 277 lits d'hospice, soit au
total 650 lits.
Les services hospitaliers
comprennent :
- Médecine C : 82 lits
(bâtiment 6)
- Médecine D : 76 lits
(bâtiment 6 et 9, 2ème étage)
- Neurologie : 67 lits (bâtiment
4, 2ème étage et bâtiment 8, 2ème étage)
- Rhumatologie : 68 lits
(bâtiment 5)
- Neurochirurgie : 58 lits
(bâtiment 4 r-d-c et 1er étage et bâtiment 8, 2ème étage)
- en salles L et M
(bâtiment 9, 2ème étage), on trouvait également des lits d'ORL et de chirurgie A
en annexes de services hospitaliers situés à l'Hôpital Central.
L'hospice comprend :
- le régime commun
constitué par 91 personnes valides et 134 personnes invalides (bâtiment 8 r-d-c et 1er étage, bâtiment 9 r-d-c
et 1er étage, bâtiment 10).
- le régime particulier
constitué par 52 personnes résidant à la Pension Saint-Julien (bâtiments 11)
Après l'ouverture de
l'hôpital de Brabois, le 15 septembre 1973, situé sur la commune de Vandoeuvre, les Services de Médecine C, Médecine D et
Rhumatologie quitteront Saint-Julien .
De 1974 à 1976, les salles
communes situées dans les bâtiments 9 (r-d-c. et 1er étage)
et 10 (r-d-c) sont aménagées en chambres de 1, 2 ou 4
lits.
Conformément à la loi du 30
juin 1975, le Centre Hospitalier décide, le 23 juin 1980, de transformer
l'hospice Saint-Julien en créant :
- un service d'Hébergement
Social (maison de retraite) de 88 places (bâtiments 11 et 8)
- un service de Long Séjour
de 94 lits (bâtiments 9 et 10)
D'importants travaux de
réaménagement et de rénovation des locaux sont
entrepris excepté à la Pension.
Les personnes âgées
réintègrent les locaux remis à neuf le 8 mars
1983 au Pavillon Thomas Becquet, le 6 novembre 1984 au Long Séjour A, et le 18 avril 1988 au Long Séjour B.
Ce nouveau fonctionnement
administratif est en vigueur depuis le 1er janvier 1983. Depuis cette date,
l'hospice Saint-Julien n'existe plus.
Outre les 182 places pour
personnes âgées de plus de 60 ans, l'Hôpital Saint-Julien comprend aujourd'hui,
en 1990,
- un service de neurologie
de 82 lits,
- un service de
neurochirurgie de 109 lits,
- un service de
neuroradiologie, soit au total 373 lits.
Bâtiment de
l’horloge Pavillon Louise Elisabeth (réalisé en 1912)