HURIET Claude

 

1930-2024

 

` sommaire

2015 :

Le Professeur Claude HURIET a été élu Membre honoris causa de l'Académie de médecine. Cette distinction a été créée en 2012 pour honorer une « personnalité de mérite exceptionnel ».

Après Jules HOFFMANN, Prix Nobel de médecine 2011, et Alain CARPENTIER, père du cœur artificiel, l'Académie distingue cette année Claude HURIET pour rendre hommage à l'engagement d'un médecin au service de l'intérêt commun qui a pour la première fois fait voter une loi réglementant la recherche médicale chez l'Homme.

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Fiche

 

I - CARRIERE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE A NANCY

Internat des Hôpitaux (1953 – 2ème au concours)

Professeur à la Faculté de médecine de Nancy

Chef du Service de néphrologie du Centre Hospitalier Universitaire de Nancy

Créateur en 1970 du Centre d'hémodialyse de Nancy où ont été réalisées les premières transplantations rénales.

 

II - CARRIERE NON HOSPITALO-UNIVERSITAIRE

Sénateur de Meurthe-et-Moselle (1983-2001),

Membre du Comité National d'Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé (1995-2001), et de la Commission de Génie Génétique (1997-2001),

Vice-président de la Fédération Hospitalière de France (depuis 1996)

Conseiller d’Etat en Service extraordinaire (2002)

Président de l'Institut Curie à Paris (depuis 2001)

 

III - TRAVAUX

Nombreux travaux parlementaires liés aux questions de santé et de recherche biomédicale depuis 1983 et en particulier la loi relative à la protection des personnes se prêtant à des recherches biomédicales et aux lois dites de bioéthique,

Ainsi, au sein de la Commission des Affaires Sociales du Sénat, le Professeur Huriet a notamment été, en 1988 et 1994, coauteur et rapporteur des propositions de loi relatives à la protection des personnes dans la recherche biomédicale, en 1995, rapporteur sur le projet de loi concernant les conditions du développement des thérapies géniques et cellulaires, en 1998, auteur et rapporteur de la proposition de loi relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme. Rapporteur du projet de loi portant création d'une couverture maladie universelle (CMU) en 1999, de la proposition de loi tendant à la création d'une agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE) en 2000, il a également été, en 2001, coauteur et rapporteur d'une proposition de loi relative à l'indemnisation de l'aléa médical et à la responsabilité médicale.

Dans le cadre des travaux de l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, en collaboration avec Alain Claeys (député de la Vienne), il a publié, en 1999, le rapport sur l'application de la loi de juillet 1994 relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal, et, en 2000, le rapport sur le clonage, la thérapie cellulaire et l'utilisation thérapeutique des cellules embryonnaires.

 

IV – DISTINCTIONS

Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques

Officier de la Légion d'Honneur (2005)

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ELOGE par la Professeure M. KESSLER

Parcours Hospitalo-universitaire de Claude Huriet

Il fut court mais riche et innovant.

Claude HURIET était intellectuellement très brillant : premier de sa classe au lycée Henri Poincaré, il choisit la médecine en 1948. Nommé second au concours de l'internat de 1953, il suit une formation très large de médecine interne mais met également ses talents de musicien et de chanteur, au service des revues de l'internat dans lesquelles il interprétait aux côtés d'Alain LARCAN des chansons de carabin accompagné par Pierre Cortellezi, devenu le grand maitre de l'orgue que l'on connait.

Il passe sa thèse de médecine en 1958 avec un sujet qui montrait déjà son intérêt pour le fonctionnement rénal et ses conséquences sur le cœur. Il décide alors de poursuivre une carrière hospitalo-universitaire dans la clinique médicale A dirigée par le Professeur Paul MICHON.

La néphrologie, spécialité naissante le passionne et il en devint le pionnier. En 1957, Il participe avec Alain LARCAN à la mise en œuvre du « rein artificiel » pour traiter l'insuffisance rénale aiguë et en 1959 il ramène la maitrise de la biopsie rénale de Toulouse. Très humain avec les patients et leurs proches il assiste à la mort alors inéluctable des malades atteints d'insuffisance rénale terminale qui le bouleverse et le révolte.

Il aime également enseigner et transmettre. Nommé agrégé de médecine générale et de thérapeutique en 1963 il montre, à la faculté et au lit du malade, des qualités pédagogiques hors pair dont tous les étudiants de l'époque se souviennent.

En 1969 il devient responsable du service de néphrologie créé au pavillon Prouvé A et avec une toute petite équipe, se bat et se prépare pour l'ouverture d'un centre de dialyse chronique et la création d'une unité de transplantation rénale au CHU de Nancy.

Le 18 septembre 1970, la première hémodialyse chronique est débutée chez un patient qui venait de sombrer dans le coma alors que le centre de dialyse situé dans les locaux de la clinique Bon Secours de l'hôpital central n'était pas encore tout à fait opérationnel et, 3 semaines plus tard, le 9 octobre, la première transplantation rénale est réalisée en collaboration avec Paul GUILLEMIN, chef du service d'urologie, assisté par Pierre MATHIEU, chirurgien vasculaire et François STREIFF qui, au centre de transfusion, était responsable du laboratoire HLA. Cette première fut un succès et depuis plus de 3200 greffes rénales ont été réalisées au CHU de Nancy.

Il restait à régler le problème de la saturation rapide des postes de dialyse existants alors que les patients qui avaient enfin une chance de survie, affluaient. Persuadé par l'expérience du groupe de Stanley Shaldon à Londres qu'il était possible de réaliser le traitement au domicile après formation des patients et de leurs proches, Claude Huriet se retourne alors vers quelques amis avec l'idée de créer une association, tout à fait innovante à l'époque, dont l'objectif était de trouver les moyens financiers permettant d'acquérir le matériel nécessaire pour faire de l'hémodialyse à domicile. En 1972 nait l'ALTIR. Reconnue ensuite par l'assurance maladie son activité s'est rapidement développée et le nombre de patients pris en charge est passé de 1 en 1972 à 150 en 1995 et 550 en 2025.

En 1973, il décide d'entrer en politique par la porte du Conseil Général puis au Sénat. A ses condisciples et amis qui se sont longtemps demandé pourquoi, il répondait que, sans la politique, il est difficile de venir au secours de ceux qui souffrent.

Il avait mis en place une structure innovante, au service des malades et des médecins en formation, qu'il m'a confiée tout en restant très présent pour conseiller et aider. Il a mis fin à sa carrière hospitalo-universitaire en 1996 en sachant que j'allais suivre les grands principes de son enseignement : rigueur dans la démarche médicale, prise en charge du malade dans toutes ses dimensions et sens du travail en équipe.

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Article de l'Est Républicain

Connu notamment pour ses travaux sur les questions de bioéthique, Claude Huriet a été sénateur centriste de Meurthe-et-Moselle de 1983 à 2001, avant de présider bénévolement l'Institut Curie pendant 12 ans.

L'ancien sénateur de Meurthe-et-Moselle Claude Huriet est décédé à l'âge de 94 ans, a annoncé le maire de Villiers-lès-Nancy François Werner à France 3 Lorraine ce dimanche 27 octobre. A l'origine professeur à la faculté de médecine de Nancy, Claude Huriet est entré en politique en 1983, devenant alors sénateur de son territoire natal. Au cours de ses 17 années de mandat, il aura notamment dirigé la commission des affaires sociales. Considéré comme l'un des pères des lois sur la bioéthique, il a publié deux rapports majeurs en 1999 et 2000, sur le don et l'utilisation des éléments et produits du corps humain, et sur le clonage et la thérapie cellulaire notamment.  En parallèle, il a été vice-président de la Fédération Hospitalière de France, à partir de 1996.

Chef du service de néphrologie du Centre hospitalier de Nancy, il fut l'un des pionniers dans le domaine de la greffe du rein et de la dialyse en créant le Centre d'hémodialyse de Nancy.

Douze années de présidence de l'Institut Curie. A l'issue de son dernier mandat de sénateur en 2001, Claude Huriet a pris bénévolement la tête de l'Institut Curie, jusqu'en 2013. Sous son mandat, l'Institut s'est agrandi et rénové en profondeur, et un bâtiment consacré à la biologie du développement a été inauguré en 2008.

En 2005, il est promu Officier de la Légion d'Honneur par le président de la République, avant d'être élevé au grade de Commandeur de l'Ordre national du Mérite en 2010. Enfin, en 2021 à l'âge de 91 ans, Claude Huriet a publié un livre nommé "Les amours de Marie Curie", qui avait selon lui pour but de  "rendre son humanité à cette icône des sciences ".

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Wikipedia

Claude Huriet , né le 24 mai 1930 à Nancy, est un professeur agrégé de médecine et ancien sénateur français (UDF).

Il a été président bénévole de l'Institut Curie du 6 décembre 2001 au 7 décembre 2013. Il s'est particulièrement spécialisé dans les questions de bioéthique (loi sur la thérapie cellulaire et génique, lois de bioéthique, Loi Huriet-Sérusclat de 1988 relative à la protection des personnes dans la recherche biomédicale, loi de juillet 1994 relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain 1 , etc.).

Biographie

Professeur à la Faculté de médecine de Nancy, chef du Service de néphrologie du Centre Hospitalier Universitaire de Nancy, Claude Huriet a, en 1970, créé le Centre d'hémodialyse de Nancy et réalise les premières transplantations rénales.

Sénateur de Meurthe-et-Moselle (1983-2001), il sera membre puis Vice-Président de la commission des affaires sociales et membre de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Avec Jacques Golliet, Claude Huriet est l'un des sénateurs à l'origine de la création en 1994 du Groupe d'information internationale sur le Tibet.

Membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) pour les Sciences de la Vie et de la Santé (1995-2001), il siège au Comité International de bioéthique de l'UNESCO (2002-2006).

Conseiller d'État en service extraordinaire (2002-2006).

Président du cancéropôle Île-de-France de novembre 2004 à juin 2007, puis Vice-Président jusqu'en 2013 et depuis Conseiller auprès du Président.

Président de l'Institut Curie (2001-2013)

Membre de l'Académie Lorraine des sciences, académicien de la 3ème section.

Membre  honoris causa  de l'Académie Nationale de Médecine depuis novembre 2015.

Membre du Comité consultatif national d'éthique

Claude Huriet est associé à la loi relative à la protection des personnes se prêtant à des recherches biomédicales, première loi de bioéthique en France.

Il est aussi Président de l'Union Hospitalière du Nord-Est du 21 septembre 1996 au 13 mai 2016 et administrateur de la Fédération Hospitalière de France.

Impliqué dans les questions de bioéthique
Dans le cadre des travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), en collaboration avec Alain Claeys (député de la Vienne), il a publié, en 1999, un rapport sur l'application de la loi de juillet 1994 relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain 1 , à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal, et, en 2000, le rapport sur le clonage, la thérapie cellulaire et l'utilisation thérapeutique des cellules souches embryonnaires.

Président de l'Institut Curie

Elu pour la première fois le 6 décembre 2001, Claude Huriet avait succédé à Jean-Marc Bruel. Son mandat à l'Institut Curie a pris fin le 7 décembre 2013.

Sous sa présidence, des travaux importants d'extension et de rénovation ont été menés à bien. La fusion avec le centre de cancérologie René Huguenin de Saint-Cloud a permis de disposer de réserves foncières nécessaires au développement de l'Institut Curie.

En octobre 2008 avait été inauguré un bâtiment consacré à la biologie du développement. Cette réalisation a largement contribué au rayonnement international du centre de recherche et à son attractivité.

Le 1 er  janvier 2005, il est promu Officier de la Légion d'Honneur. Il est élevé au grade de Commandeur de l'Ordre national du Mérite le 16 février 2010. Il est également Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques.

Œuvre littéraire

Les amours de Marie Curie , Paris, 2021

Distinctions

Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques ; Officier de la Légion d'honneur ; Commandeur de l'Ordre National du Mérite