Allée Jean Legras
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Déroulé et lieu
Article du 18 avril 2014
Article du 28 avril 2014
Il faisait beau, ce samedi 16 avril 1994. Beaucoup
de monde : ma famille, plusieurs de mes collègues de médecine (Pr. Bertrand,
Burdin, Floquet, Vidailhet), beaucoup d’anciens de la « 3A2C »
(Danièle Marchand, Derniame qui fit un très beau discours,…), des personnalités
(Meynard, Pair..) ; une soixantaine de personnes, ce qui a impressionné le
maire de Vandoeuvre, Stéphane Hablot.
Le maire a fait le premier discours (il fit
aussi le dernier en conclusion). L’allée Jean Legras débouchera sur un centre
culturel et scientifique.
La plaque a été dévoilée puis au Château du
Charmois, plusieurs allocutions (voir ci-après) dont la mienne fort courte
(j’avais droit seulement à 3 minutes !).
Bernard Legras
Professeur honoraire
de médecine
Mr le Maire, Mesdames et messieurs, chers
amis, chers collègues,
Au nom de ma famille ; Au nom des amis
très proches de mes parents ; Au nom des anciens élèves et collaborateurs
de mon père (tout spécialement Danielle
Marchand sa fidèle secrétaire pendant toute sa carrière et Marion Créhange, sa première assistante qui
regrette tellement d’être absente) ; Au nom de la 3A2C c’est-à-dire pour les non-initiés
« l’Association Amicale des Anciens du Centre de Calcul » ; Au
nom, enfin, de toutes les autres personnes qui sont venues par amitié et que je
ne peux pas mentionner
Je (ou plutôt « nous »), nous tous,
nous sommes très sensibles, très honorés et très fiers de cet hommage rendu à
mon père.
C’est donc chaleureusement et avec beaucoup de reconnaissance que je
remercie les responsables de la municipalité de Vandoeuvre, son maire Mr Hablot et parmi les élus tout spécialement le Professeur Bach, ancien doyen et recteur
qui a porté le dossier concernant mon père jusqu’à cette inauguration
aujourd’hui. J’ai aussi une pensée pour Françoise Nicolas ancienne maire de Vandoeuvre
qui n’a pu venir et dont les parents Bahut étaient des grands amis de Jean et
Madeleine Legras.
Le Président de l’Université de Lorraine Mr.
Mutzenhardt a dû annuler sa présence en dernière minute. Je remercie le Professeur Alain Richard qui
parlera en son nom.
Un très grand merci enfin au Professeur Jean-Claude Derniame, brillant élève de mon père qui a accepté de rappeler l’œuvre
scientifique de Jean Legras.
Cela
étant dit, je voudrais faire deux remarques :
Tout d’abord la date fixée pour cette
inauguration. Elle tombe bien puisque
2014, c’est l’année du centième anniversaire de la naissance de mon père - qui
est né le 12 juillet 1914.
Deuxièmement
le lieu. Je connais bien cet
endroit parce que mon père a vécu les trois dernières années de sa vie dans la
maison de retraite du Charmois qui est située tout près de l’entrée du parc.
Papa aimait beaucoup la nature et il avait plaisir à se promener dans ce lieu
agréable où je l’ai accompagné souvent.
Et maintenant, permettez-moi quelques mots
vraiment personnels sur mon père.
Papa n’était pas attiré par le pouvoir, la gloire et
l’argent. Ma mère disait en forme
de boutade qu’il aurait choisi alors Polytechnique au lieu de Normale Sup.
Certes, il était conscient de ses
aptitudes inhabituelles (il m’avait dit qu’il avait commencé à travailler
vraiment les mathématiques seulement pour l’agrégation) ; il était aussi
conscient de sa réussite professionnelle mais il avait un comportement naturellement réservé et même modeste. Quand, à sa retraite, je le
félicitais pour sa grande réussite comme pionnier en informatique, il me
disait : « j’ai eu de la chance ».
Papa a
reçu des décorations importantes (en 1982, il est fait officier de l’ordre du
mérite national par le Doyen Aubry) mais
il n’en tirait aucune vanité. Lorsque le doyen Imbs avec lequel il avait
travaillé, lui a annoncé qu’il voulait le proposer à la légion d’honneur, mon
père a refusé en disant : « je ne veux plus faire de discours et parler encore de
moi ». S’il voyait cette cérémonie,
je pense qu’il aurait un sourire amusé sur les lèvres. Et qu’il penserait : « ça ne
m’étonne pas de mon fils ». Par contre, que sa femme serait
heureuse !
Enfin,
pour clore cette courte allocution, une dernière considération.
Au cours de ma vie, j’ai côtoyé des
personnalités très brillantes sur
le plan intellectuel mais parfois assez
critiquables sur le plan humain et relationnel. Ce qui est remarquable,
c’est que mon père l’était, sur ces deux
plans là, le professionnel et l’humain. C’était un homme droit, intègre, tolérant, très bon mari, très bon père, très
bon grand-père. Un « honnête
homme » au sens du 17ème siècle.
Merci à vous tous pour votre présence qui
montre bien dans quelle estime vous teniez mon père. Merci encore à Vandoeuvre
et à ses élus qui honorent un grand universitaire lorrain et un homme plein de
vertus. Un magnifique exemple.
Jean Claude Derniame
Professeur émérite -
INPL- LORIA
Il m'est donné l'honneur de dire quelques
mots sur le travail de Jean Legras et pourquoi
nous l'honorons aujourd'hui. Bien sûr je parlerai pour tous ses élèves,
on dit parfois ses descendants scientifiques directs, ils sont une soixantaine,
mais aussi pour tous leurs descendants indirects, pour tous ceux qui le
fréquentaient en tant que professeur, en tant que directeur d'équipe de
recherche, en tant que collègue et, bien sûr, en tant qu'ami. Je mentionnerai
en particulier sa première thésarde Marion Créhange, ainsi que Michel Lucius,
Michel Cusey, Philippe Noel, Jean Marie Proth, Gilles Tissier et bien d’autres. Au nom aussi de Danielle marchand, sa
secrétaire depuis 1963 et jusqu’à sa
retraite et présente aujourd’hui.
Jean Legras
est né en 1914 dans une famille d’enseignants. Son père était professeur
de mathématiques au Lycée Poincaré. En 1933, il a 19 ans, il entre brillamment
à l’École Normale Supérieure, dès la première tentative, et il est agrégé en
1936. Elève de Joseph Péres, il donne ses premiers résultats sur l’aile
portante d’avion en 1938, en introduisant une transformation d’intégrale. Son
travail fut interrompu par un séjour forcé en Allemagne, dont il revint en
1942, après avoir simulé la schizophrénie pendant 6 mois, et avec la complicité
d’un médecin français. Il devient
lui-même professeur au Lycée Poincaré, et reprend ses travaux sur les calculs
de profil d’aile d’avion et les transformations d’intégrales, qu’il développera
dans sa thèse soutenue le 6 mai 1946.
Nommé chargé de cours de mathématiques
générales à Besançon le 1er octobre 1947, puis maître de conférences trois ans
plus tard, il rejoint Nancy le 1er
octobre 1952, en mathématiques générales,
sur le poste de Roger Godement. Il donne des cours variés à la faculté
des sciences et dans les différentes écoles d’ingénieurs
Il publie en septembre 1954 son premier
ouvrage pédagogique, « Résolution pratique des équations
différentielles », suivi dès 1956 du second : « Techniques
de résolution des équations aux dérivées partielles ». Il y fournissait un nombre important de
méthodes d’analyse étayées par de nombreuses démonstrations et calculs complexes.
1956 fut un tournant majeur : il devient
professeur sur le poste prestigieux de Jean Dieudonné, dans la chaire de
Mécanique Rationnelle, ce qui commence à lui
donner un peu de
l’indépendance qu’il souhaitait vis à
vis des mathématiciens “purs”.
Si Bourbaki perdait un poste, en revanche les
différents directeurs d’écoles d’ingénieurs de Nancy ne purent qu’être
satisfaits de la fondation d’un service de Mathématiques Appliquées : ils
avaient de forts besoins de calcul. Or, non seulement Monsieur Legras
connaissait bien le calcul numérique mais dès 1954 il avait pris contact avec
IBM – Nancy, pour faire connaissance de l’ordinateur comme outil de calcul,
c’était l’IBM 604 et il fut autorisé à l’utiliser avec ses étudiants. Il sut
convaincre le Recteur Mayer, trouva chez le directeur de l’Enseignement
Supérieur au Ministère, Berger, une grande ouverture d’esprit – et un crédit de
quatre-vingt millions de francs.
Après Toulouse grâce à son Aéronautique,
après Grenoble grâce à ses industries, Nancy, grâce à ses écoles et à
l’opiniâtreté de Jean Legras, se dotait de moyens de calcul automatique.
Il
obtint d’abord (1956) de pouvoir travailler avec ses étudiants sur une
IBM 604 :
En octobre 1958, arriva l’IBM 650, et en 1959
l’Université créa le « Centre de Calcul Automatique de Nancy »
servi par le département de mathématiques appliquées qu’il créa en même temps.
Ordinateur de la première
génération, donc à tubes, l’IBM 650 possède un tambour de 2000 mots pour
stocker ses instructions et ses données et 60 mots de mémoire à ferrite pour
servir de tampon de communication avec ses périphériques plus lents. Il
nécessitait une grande salle climatisée de 50 mètres carrés environ. Il était
plus petit qu’une calculette d’avant-hier, et il fallait beaucoup d’imagination
pour arriver à mettre en œuvre des programmes efficaces. Une multiplication
(flottante) en 1,6 ms, soit 10 000 fois plus vite qu’à la main, mais 100 000
fois moins vite qu’aujourd’hui.
Il fut l’un des premiers à
introduire des travaux pratiques. Pour apprendre à utiliser l’IBM 650, il nous
faisait faire des “petits” exercices. L’un des premiers d’entre eux avait pour
ambition de bien faire comprendre la notion de complexité des calculs et celle
d’erreur de chute. Il consistait à faire l’inversion d’une petite matrice puis
d’inverser le résultat .Très petite 7 sur 7. Il nous prêta une petite
calculatrice Olivetti à manivelle pour le weekend et nous partions contents. Et
j’ai passé trois jours à tourner la manivelle pour arriver à un résultat
honorable. On avait compris.
Mais l’IBM 650 n’était pas que
pour lui, de nombreux chercheurs l’ont utilisé.
Il disait déjà : « les calculatrices électroniques aptes à un véritable calcul scientifique sont
coûteuses. Leur achat n’est justifié que si le centre de calcul fonctionne au
profit d’un grand nombre de laboratoires. »
Des ordinateurs il en a vus.
Après l’IBM 650, la petite CAE 510, avec son premier compilateur
d’un langage évolué, l’ALGOL. Nous étions passés à 8K de mémoire (une
calculette d’hier) et un dérouleur de bandes. Dans le même temps le Trésor de
la Langue Française faisait l’acquisition d’un Gamma 60 de chez BULL. Sur cette
machine, Jean Legras a mis au point un nouveau langage, l’Algol linguistique, qui
permettait de manipuler facilement des chaînes de caractères. C’était une
innovation importante. Mais cette
coopération fut aussi bien utile, car elle a permis de partager les locaux du
Trésor, pour abriter le Centre de Calcul. On disait le bâtiment des ordinateurs,
car il y en avait deux.
Puis, avec Jean Marc
Villard, nous avons préparé l’achat
d’une CII 10 070, machine américaine autorisée
dans le cadre du plan calcul. Ce fut un changement d’échelle fondamental.
Nous avions accès à de nombreux langages, entre autres Fortran, Algol, Cobol,
Lisp. Le Centre de calcul avait besoin
d’espace et le château du Montet lui fut attribué. Puis vint le temps de
préparer la venue de l’IRIS 80, machine française cette fois, acquise pour un milliard et demi de francs pour 1 méga octets de mémoire
centrale (un petit i-phone) et de
nombreux périphériques ! Mais autour de lui ont gravité de nombreux chercheurs
de mécanique, de physique, de médecine, de chimie, d’automatique, de
cristallographie et bien sûr d’informatique, et de nombreux étudiants. Il
pouvait servir une cinquantaine de consoles à la fois.
Puis vinrent les ordinateurs
personnels. Les laboratoires et les structures d’enseignement
s’équipèrent. Le Centre de calcul devint
le CIRIL (Centre Interuniversitaire de Ressources Informatiques de
Lorraine),
commun à la Région et aux universités de Nancy et de Metz. Parmi les ressources
du CIRIL, il y avait bien sûr des machines, mais aussi une équipe
technique et l’accès aux réseaux d’ordinateurs qui commençaient à apparaitre qui n’ont cessé
de se développer depuis.
Jean Legras en resta le directeur jusqu’en
1972. Claude Pair, Michel Depaix,
Michael Griffiths, François Scwaab lui succédèrent à la direction. Aujourd’hui,
c’est une cinquantaine de milliers d’ordinateurs qui équipent l’ensemble de
l’Université de Lorraine, les connecte à
des serveurs nombreux avec des tera-octets en ligne, relié au réseau
métropolitain de Nancy, au réseau
régional, au réseau national et offrant
des connexions à l’Internet mondial.
Jean Legras ne fut pas seulement passionné
par la mise à disposition de matériel et de machines de calcul.
C’était un pédagogue, créateur de formations
nouvelles. En plus de nombreux
enseignements dans les écoles d’ingénieurs de Nancy, il créa la licence de
Mathématiques Appliquées, avec un certificat d’analyse numérique, qu’il complètera par un certificat de
probabilités et statistiques en faisant nommer
Michel Depaix en 1960, puis un certificat de théorie des langages en
faisant venir Claude Pair en 1963 et
plus tard un Certificat d’informatique
de gestion en 1970. Il créa aussi le troisième cycle de mathématiques
appliquées. Il a écrit 6 livres d’enseignement accompagnés de nombreux
exercices.
Il fut aussi un chercheur, un défricheur, un lanceur
d’activités nouvelles.
Un jour, Jean Legras résuma sa vie
professionnelle ainsi : « défricher
ce qui n’intéressait pas les autres mathématiciens, collaborer avec l’industrie ». En effet, les mathématiciens cherchent s’il
existe des solutions à un problème et ils les caractérisent. C’est fondamental et très utile quand ils montrent
qu’elles n’existent pas, il ne faut plus continuer à chercher. Quand on sait qu’elles existent, il reste à
les construire. Ce n’est pas toujours facile ou même possible. Le numéricien va
chercher à mettre au point et comparer des méthodes efficaces pour construire
des solutions approchées, par diverses techniques d’approximation. L’ingénieur
informaticien s’attachera à les mettre en œuvre.
Il a
compris très tôt qu’il y avait deux très grands champs de recherche à
explorer : les méthodes d’analyse numérique et mais aussi le domaine de tous les objets non
numériques, c’est-à-dire l’ensemble de l’informatique.
C’est ainsi qu’il a travaillé en
aéronautique, sur les équations différentielles, sur l’équation de la chaleur,
sur la programmation, les calculs de charpente, l’élasticité, les grands
systèmes linéaires, pour aller explorer l’aide à la décision et les techniques
d’ordonnancement puis d’optimisation et les systèmes d’information. Il collabore avec le CNET, avec la Sollac,
avec Pont-à-Mousson, à une époque où ce n’était guère courant.
En 1970, il crée une équipe de recherche
spécialisée en informatique de gestion et participe à la création des
enseignements correspondants, le C4 de la maitrise et des cours dans le DEA
d’informatique. Citons ici Colette Rolland
devenue professeur à la Sorbonne et grande spécialiste des systèmes
d’information, et Odile Foucaut, devenue Professeur à Nancy 2 spécialiste de
mathématiques de la décision.
Autour de Claude Pair, qu’il vient de
recruter, et qui est avec nous aujourd’hui, les recherches en informatique
prennent de l’ampleur, d’abord sur la compilation et la théorie des graphes, la
programmation, les structures de données et l’algorithmique, mais aussi la reconnaissance de la parole
avec Jean Paul Haton et le développement
de logiciel avec moi. La disponibilité
des machines du centre de calcul a été primordiale pour nous.
En 1965, Claude Pair crée le CRIN, Centre de recherche en informatique de Nancy,
associé au CNRS. C’est alors un laboratoire dispersé dans les trois
établissements universitaires locaux, que nous pourrons regrouper sur le site
de la faculté des sciences seulement en 1980.
Claude Pair l’a dirigé jusqu’en 81, quand il
a pris la direction nationale des lycées. Nous étions alors 90, essentiellement
des enseignants chercheurs. Ce fut alors mon tour jusqu’en 86, puis celui
de Jean Pierre Finance et enfin de Jean
Marie Pierrel jusqu’en 1997. En décembre 84, le gouvernement décide de la venue
de l’INRIA en Lorraine, une suggestion du CRIN comme une des réponses à la crise de la sidérurgie. En 97 le CRIN et
l’INRIA Lorraine fusionneront pour donner le Loria que l’on connaît aujourd’hui. Avec plus de 500 chercheurs, le
Loria est devenu un laboratoire qui
figure dans le peloton de tête des laboratoires d’informatique français et il
est connu mondialement.
De 1960 à 1981, Jean Legras a dirigé soixante
et une thèses de spécialité, cinq thèses d’ingénieur-docteur et neuf thèses
d’état. Il a publié un grand nombre d'articles dont une vingtaine avec son fils
Bernard sur des applications médicales et sur la scintigraphie.
Il avait commencé à coopérer avec son fils
Bernard en 1972. Et après sa retraite officielle en 82, il a continué à travailler avec lui et à développer des programmes tant
qu’il a pu. Et c’est à 84 ans qu’il apprend à programmer avec le
système-langage DELPHI, pour développer de nouveaux programmes.
La plaque dit “Jean Legras Promoteur de l’informatique en Lorraine”, c’est exact,
parce qu’informatique est le mot d’aujourd’hui. En fait, il ne fut inventé
qu’en 1962 par Philippe Dreyfus, Directeur du centre de calcul de BULL.
Pouvait-il se douter quand il effectuait ses
calculs sur son premier ordinateur,
prêté par IBM en 1958, de
l’explosion que connaitraient les usages de l’ordinateur ? Il en eut la
prémonition car il s’est toujours intéressé obstinément à l’applicabilité de ses recherches ; il
a permis ainsi d’en explorer de très
nombreux usages. C’est l’un des sujets
essentiels de l’informatique d’aujourd’hui.
Il a été un pionnier des ordinateurs, du calcul et de l’analyse numériques, de
l’informatique, des usages de l’ordinateur, et de la collaboration
intra-universitaire en Lorraine.
Il toujours recherché deux qualités dans son
travail : la beauté d'une analyse et l'applicabilitė d'un résultat.
Monsieur Legras, j’ai été un peu long, un quart d’heure. Excusez-moi, je sais que
vous n’aimiez pas trop que l’on parle de vous. Mais cela valait la peine.
J'ai le plaisir de vous connaître depuis
1963, comme étudiant puis comme collègue et ami. Et tout en faisant mes thèses
avec Claude Pair, j’ai continué à travailler avec vous dans le département de
mathématiques appliquées et au Centre de Calcul puis au CIRIL.
Comme tous, j’ai été profondément marqué par
vos conseils et vos actions : vous avez toujours tenu à créer autour de
vous une ambiance de travail efficace, bien sûr, vous passiez chaque matin
derrière chacun d’entre nous pour faire le point, mais aussi tellement
chaleureuse, familiale. Tous ceux de la 3A2C, l’Association Amicale des Anciens
du Centre de Calcul, savent bien que chacun s’y sentait aidé, guidé
scientifiquement, soutenu et, en même temps,
protégé.
Sportif, volontaire, d’un dynamisme
communicatif, vous nous avez marqués de votre empreinte. Vous n’hésitiez pas à
aider vos étudiants, y compris dans leurs problèmes personnels, j’en sais
quelque chose. Tous ont pris plaisir à travailler dans votre équipe de
pionniers à qui vous faisiez partager votre générosité et votre enthousiasme pour cette nouvelle
discipline.
Comme beaucoup d’entre nous, je retiens aussi
votre sourire lumineux quand on vous rencontrait.
Grand
merci pour tout ce que vous avez fait pour nous, pour l’informatique et
pour l’agglomération nancéienne.
Merci à Bernard Legras, à qui j’ai emprunté
quelques mots de l’ouvrage qu’il a écrit sur son père.
Grand merci à Bernard Bach d'avoir pris cette
initiative d'honorer Jean Legras, de l'avoir portée au Conseil municipal et
merci à la Ville de Vandoeuvre d'avoir
pris cette décision de lui dédier une rue.
Merci à tous.