Christophe Cachet, médecin lorrain
des XVIe et XVIIe siècles
Son œuvre médicale et littéraire
Pierre LABRUDE et Jean FLOQUET
Christophe Cachet appartient à une
ancienne et importante famille de Lorraine, originaire de la région de Raon (aujourd'hui Raon-l'Etape) et Saint-Dié, maintenant
dans le département des Vosges. La famille se nommait initialement Bagadour, le changement de nom au profit de Cachet étant
intervenu en 1476. Plusieurs branches, dont celles qui nous intéressent ici, se
différencient à partir de Jean IV Cachet. De son second mariage, avec Alizon de Faux, il a deux garçons : Christophe I, origine
des Cachet de Neufchâteau, et Nicolas, origine des Cachet de Pulligny.
De son mariage avec Jeanne Richard,
Christophe I Cachet a plusieurs enfants dont Jean V qui épousera Etiennette Herbel, de l'importante famille néocastrienne (Neufchâteau,
actuellement dans les Vosges) de ce nom. Jean V et Etiennette ont trois ou
quatre fils : Christophe II, notre médecin, origine des Cachet de Nancy,
Nicolas, Jean-Nicolas et Paul. Nicolas effectue une carrière administrative.
Paul, né peut-être en 1588, devient moine bénédictin. Prieur dans plusieurs
importantes abbayes lorraines, dont celle de Saint-Mihiel en 1632, il en est
élu abbé en 1634 mais ne peut occuper sa fonction. Il se retire à Saint-Mansuy de Toul où il meurt en septembre 1652. Enfin,
Jean-Nicolas, né en 1597, entre très jeune chez les Jésuites. Auteur de
plusieurs ouvrages : vie de saints et théologie, il meurt à Pont-à-Mousson en
décembre 1634.
Christophe Cachet naît à Neufchâteau le 26
novembre 1572. Il semble être l'aîné de la fratrie précitée. Après des études à
Pont-à-Mousson chez les Jésuites, il voyage en Italie et séjourne à Rome puis à
Padoue où il suit les cours de l’université, sans doute en médecine, pendant
plusieurs années. Il se rend ensuite en Suisse et étudie le droit à Fribourg,
puis revient dans sa région natale où il exerce la médecine et acquiert
rapidement une grande réputation. Il se fixe d’abord à Toul où seront édités en
1612, 1614 et 1617, quatre des cinq ouvrages dont il est l’auteur. Mais nous ne
connaissons pas le lieu de sa résidence ni la durée de son séjour toulois.
Nommé en 1603 médecin ordinaire et conseiller par le duc Charles III, qui
dispose d'un premier médecin et de cinq médecins ordinaires, il réside alors à
Nancy. Nous savons qu'en 1614, il loue une maison rue du Cardinal, l'actuelle
rue de Guise, non loin du palais ducal. Charles III l’anoblit le 22 novembre
1607, bien que sa famille ait pourtant sans doute déjà été noble depuis 1476.
Son successeur Henri II lui conserve sa fonction de médecin et de conseiller en
dépit du fait qu'il s'élève contre l'alchimie et les alchimistes. En effet,
Henri II croit à cette science et utilise les talents de ses praticiens pour
essayer de retrouver la santé et pour tenter de se procurer de l'or pour
restaurer ses finances...
Christophe Cachet meurt à Nancy le 30
septembre 1624. Il est inhumé à l’église des Cordeliers où son tombeau montre
son portrait accompagné d'une épitaphe. De son mariage avec Claude Dombasle
(1583-1637), originaire de Mirecourt, il a au moins cinq enfants, dont Claude,
l'aîné, maître et secrétaire de la Chambre des comptes de Lorraine, a recueilli
les noms et armes des nobles de Lorraine. Nous connaissons ensuite Gabriel,
N..., Françoise et Christine.
Comme déjà indiqué, Cachet ne croit pas à
l'alchimie et il a pris fermement position contre les alchimistes dans son
ouvrage Apologia dogmatica
hermetici... imprimé à Toul en 1617 chez
l'imprimeur juré Sébastien Philippe. La traduction française de son titre est
très explicite : Contre l'écrit anonyme d'un herméticien
contenu dans l'Apologie dogmatique, relatif au traitement du calcul, dans
laquelle on réfute la stupidité des inepties alchimistes et où l'ancienne
vérité de la doctrine d'Hippocrate est sauvée intacte des dents, des
médisances, des calomnies des nouveaux hérétiques. Ce titre mentionne
Hippocrate. Cachet en effet veut ramener l'enseignement à l'étude des Grecs et
d'Hippocrate dont il est l'un des commentateurs. Hostile aux alchimistes, il
l'est également aux charlatans qui prétendent guérir toutes les maladies au
moyen de quelques recettes, en particulier le « grand élixir » des alchimistes
susceptible de prolonger indéfiniment la vie. Cachet manifeste aussi sa
réprobation de l'usage de s'adresser aux apothicaires plutôt qu'aux médecins
pour le traitement des maladies.
Parmi ces alchimistes, se trouve Libavius que Cachet évoque dans ses Exercitationes
equestres in epigram- matum libros sex
districtoe ou Epigrammes équestres, publiés
à Nancy en 1622. Il faut en expliquer la raison. En 1603 le médecin lorrain
Nicolas Guibert (ca 1540-1620) avait publié à Strasbourg un ouvrage en latin, Alchymia ratione et experientia..., en français Assaut énergique donné
par la raison et l'expérience à l'alchimie réduite enfin, avec ses supercheries
et ses extravagances... L'ouvrage s'attache à discréditer les alchimistes
et Libavius y est nommément cité à propos de la
transmutation du fer en cuivre. Ce titre provocateur et la mise en cause de ses
écrits et convictions avaient provoqué un violent mécontentement chez celui-ci.
Qui est donc Libavius
? De son vrai nom Andreas Libau, né à Halle dans les
années 1550 et mort à Cobourg en 1616, ce savant est plus connu sous les noms
de Libavius, forme latine classique à l'époque où
beaucoup d'enseignements et d'ouvrages sont en latin, mais aussi celui de Basilius de Varna. Médecin et chimiste, ce qui est
fréquent, il est professeur à Illmenau, Iéna et
Cobourg, et médecin à Rothenburg. Il oeuvre dans
l’alchimie et emploie ce terme dans le titre de plusieurs de ses nombreux
ouvrages, dont Alchymiae (1595) et Alchymia (1606) qui en est la seconde
édition. Ce livre indique la préparation de divers produits chimiques dont
l’acide acétique, et présente des appareils. C'est le plus ancien manuel de
chimie générale.
Mais si Libavius
est un alchimiste qui s'oppose à ceux qui s'élèvent contre cette « science »,
comme Guibert ou Cachet, il n’en est pas moins un chimiste authentique, et, à
certains égards, un précurseur de la chimie moderne, ne serait-ce que par ses
découvertes.
On lui doit en effet une distinction entre
les sept métaux traditionnels de ses confrères qu’il nomme « métaux vrais », et
ceux qu’il appelle « demi-métaux », comme l’antimoine, l’arsenic, le bismuth et
le zinc. Il est aussi l’un des premiers à interpréter l’action agressive des
acides sur des métaux comme l’or ou sur la langue en l’attribuant à des «
petites pointes », il constate que le verre est coloré en rouge par l’oxyde
d’or, et essaie d’appliquer la chimie à l’art et à l’industrie. Son nom est
associé à la découverte de l’acétate de plomb (ou « sucre de plomb »), du
chlorure stannique (ou « esprit fumant de Libavius »)
et du sulfate d’ammonium. Il s'est aussi livré à des activités qui
appartiennent aujourd'hui au domaine de la chimie analytique.
Libavius
avait réagi vivement aux assertions de Guibert et lui avait reproché ses
théories, mais aussi sa qualité de Lorrain et de catholique... Guibert avait
répondu à Libavius par un autre ouvrage, publié à
Toul en 1614 et dédié à son évêque, Monseigneur Christophe de la Vallée (de
1589 à 1607). L'ouvrage, en latin, comporte une brève poésie liminaire en
français, où la transmutation est à nouveau niée... Guibert y défend ses
compatriotes que Libavius avait taxé d'ignorance, et
donne les noms de personnalités parmi lesquelles, pour la médecine, Lepois, Monsin (en réalité, très vraisem-blablement Jean Mousin)
et Cachet. Ce dernier soutenait Guibert et sa thèse de la négation de la
transmutation. Ainsi s'explique dans les Epigrammes la mention de Libavius qui avait peut-être aussi attaqué Cachet...
Christophe Cachet est un médecin de grande
réputation et de grande érudition. Il s'oppose avec clairvoyance à ses
collègues médecins peu compétents, et à l'exercice illicite des apothicaires,
des alchimistes et des charlatans. Mais il lui a été reproché - c'est une des
conséquences de son admiration des Anciens et de son érudition - d'être plus
attaché au raisonnement qu'à l'observation des faits... Dom Calmet
écrit : « Dans le grand nombre de questions qu'il se propose sur chaque
matière, il rappelle rarement à son expérience pour les décider ; (...) On doit
imputer ce défaut à la philosophie péripatéticienne qu'il avait sucée (...) ».
En réalité, ce reproche n'est pas propre à Cachet, il est beaucoup plus général
: la Médecine de cette époque n'est pas clinique, elle est théorique, et le
médecin applique à ses malades ce qu'il a appris et qui constitue une part
importante des enseignements de la faculté : les commentaires des écrits des
Anciens. Cachet n'est donc pas différent de ses pairs.
Avec quatre éminents collègues médecins,
Cachet est associé à partir de 1619 à l'examen d'Elisabeth de Ranfaing, celle qui a été appelée l'« Energumène », et qui
était réputée être possédée du démon, croyance classique à ce moment dans les
situations anormales et inexpliquées. Les séances d'exorcisme qu'elle subit ont
duré jusqu'en 1625. Entre-temps, en juin 1624, Elisabeth avait fondé avec ses
trois filles, rue Saint-Nicolas à Nancy, la communauté et le premier monastère
de Notre-Dame du Refuge, destiné aux filles repenties.
Christophe Cachet est l'auteur de trois
ouvrages, d'une traduction et d'épigrammes. Ces cinq œuvres ont été publiées à
Toul pour les quatre premières, et à Nancy ensuite, entre 1612 et 1622 (1623
pour une seconde édition).
Controversiae theoricae praticae,
in primam aphorismorum Hippocratis sectionem ou Pratique de la
controverse théorique, sur la première section des aphorismes d'Hippocrate,
édité chez Sébastien Philippe à Toul en 1612, in-12°.
En grec, le mot « aphorisme » signifie «
définir, délimiter ». Il se présente en quelques mots ou en une phrase qui
caractérisent un mot, une situation ou résument un principe. Autosuffisant, il
s'interprète seul, mais, en dépit de son aspect définitif, il ne prétend pas
tout « dire ». C'est une pensée qui en autorise d'autres et permet la genèse de
nouveaux concepts. C'est en ce sens que les Aphorismes d'Hippocrate ont
eu une grande importance en médecine pendant des siècles par les commentaires
qu'ils permettaient et qu'ils ont suscités.
Les Aphorismes sont divisés en sept
sections, et la première, dont il s'agit ici, comporte vingt-cinq aphorismes,
notamment douze qui sont successivement analysés et commentés par Cachet. Ils
font ensuite l'objet de questions plus ou moins nombreuses, éventuellement de «
dubitationes », c'est-à-dire de doutes,
d'hésitations, dont la forme rappelle les questions auxquelles devaient à
l'époque répondre les étudiants, dont ceux de médecine, lors de leurs examens.
Cachet encourage aussi ses lecteurs à suivre la doctrine du Maître, ce qui est
en conformité avec la redécouverte des auteurs anciens qui est une des marques
de la Renaissance.
Pandora bacchica furens,
medicis armis oppugnata...
Cette autre publication de Christophe
Cachet, qui paraît à Toul en 1614 chez le même éditeur que précédemment,
in-12°, est la traduction en latin du Discours de l'yvresse
et yvrongnerie... de son confrère et collègue
Jehan (Jean) Mousin que Sébastien Philippe avait
édité deux années auparavant, in-8° et en 390 pages. Ce travail était en
français, ce qui était rare pour les livres de médecine à ce moment, et il se
trouve donc ici sous une forme plus habituelle en latin. Mousin
est aussi médecin de la cour ducale, et comme Cachet, il est anobli par le duc.
La traduction de Cachet n'a pas enrichi
l'ouvrage de son confrère, contrairement à ce que le frontispice annonce. Le Discours...
se présente comme une sorte de manuel et de vade-mecum organisé en
soixante-sept chapitres dont deux sont suivis de « problèmes ». Compte tenu du
nombre de pages et de chapitres, chacun d'entre eux est formé d'un petit texte
précédé d'un titre précis comme : « Que le vin est un aliment vrayment salutaire et médicamenteux » ou « Comment se fait
l'yvresse » ou encore « Que les femmes n'ont pas été
exemptes du vice d'yvresse », mais aussi « Comment il
se faut préserver de l'yvresse » et « Guérison de l'yvresse ». La fin du titre, long comme d'habitude, indique
que l'ouvrage est destiné au « contentement des curieux ».
Apologia dogmatica in hermetici
cujusdam anonymi scriptum de curatione calculi ou Justification dogmatique dans la compréhension d'un ouvrage
anonyme sur le traitement de la maladie de la pierre est
édité chez Sébastien Philippe à Toul en 1617, in-12°.
Cet ouvrage est une défense des théories hippocra-tiques dans le traitement de la « maladie de la
pierre », c'est-à-dire des calculs de la vessie ou lithiase vésicale. Ordonnée
en dix-huit propositions successives qui sont ensuite réfutées une à une, et
parfois vigoureusement, cette discussion est adressée à un auteur anonyme. Elle
est cependant précédée d'une controverse ayant eu lieu en 1607 avec un médecin
parisien connu, Jean Duret (1563-1629), membre du Collège royal - notre
actuel Collège de France - et très attaché à la médecine hippocratique
sur laquelle il termine un livre commencé par son père, médecin lui aussi et
professeur au même établissement parisien.
Sur ce sujet, Christophe Cachet suit donc
certaines idées de son temps, et, comme déjà indiqué, le retour et
l'attachement aux textes anciens et en particulier à Hippocrate. Or celui-ci ne
traitait pas lui-même la maladie de la pierre, en d'autres termes, l'«
opération de la taille », la laissant à ceux qui savaient la pratiquer.
Hippocrate écrit : « Je n'inciserai pas non plus les malades atteints de
lithiase, mais je laisserai cela aux hommes spécialistes de cette intervention
». Il considérait cette opération comme dangereuse et, selon la théorie des
humeurs, pensait que les interventions sur la vessie étaient mortelles. La
maladie est effectivement connue depuis l'Antiquité, y compris chez l'enfant ;
elle est fréquente, l'opération est très douloureuse, périlleuse même, et les
bons opérateurs sont rares... A la Renaissance, la situation n'a guère changé
et l'opération est effectuée par des opérateurs ambulants qui tiennent leur
technique secrète et se la transmettent à l'intérieur de la famille.
A l'époque où Cachet écrit, il n'existe
encore qu'une méthode : la taille « classique » dite « au petit appareil ». Un
peu plus tard apparaît en Italie la méthode dite « de Mariano » ou « du grand
appareil ». La première, décrite par Celse, ne nécessite que peu de matériel.
Le calcul vésical étant poussé vers l'avant du corps par un toucher rectal,
l'opérateur incise la peau puis la vessie, extrait le calcul, puis panse la
plaie et laisse aux processus de cicatrisation et à la nature le soin de réparer
les dégâts anatomiques, voire physiologiques... La seconde technique, qui se
répand rapidement dans notre pays et que pratique le Provençal Franco
(1506-1579) consiste à guider l'incision - qui est latérale - à l'aide d'une
sonde placée dans l'urètre et à extraire le ou les calculs, éventuellement
après leur broyage en morceaux, à l'aide d'instruments. En terme médical,
l'opération s'appelle la lithotomie. Depuis le XVe siècle, la famille de
chirurgiens Colot se fait remarquer dans cette pratique. Quand la technique
aura été divulguée et qu'elle appartiendra à la chirurgie officielle,
l'opération n'en restera pas moins grevée d'une importante mortalité et de
fréquentes séquelles.
Vray et assuré préservatif de petite verole
et rougeole, divisé en trois livres,... édité chez Sébastien Philippe en 1617,
in-8° et 750 pages.
L'ouvrage s'organise en quatre-vingt-neuf
chapitres complétés de quatre-vingt « problèmes ». Aussi est-il raisonnable de
penser que Christophe Cachet s'est inspiré ici de la méthode pédagogique et de
la présentation de l'ouvrage de Jean Mousin dont il a
assuré la traduction et qui est paru trois ans plus tôt. De ce fait chacun des
chapitres et des problèmes apparaît-il comme un court texte précédé d'un titre
précis et destiné à répondre au sujet indiqué ou à la question posée par ce
titre. Si, comme le précise Cachet à la fin du titre : Le tout en faveur des
Dames et de leurs chers petits, l'ouvrage traite de ces deux maladies
infantiles que sont la variole et la rougeole, qui conduisent constamment
nombre d'enfants à la mort, le livre est également consacré à la « grande
vérole », c'est-à-dire à la syphilis, et ceci n'est pas étonnant car l'épidémie
qui s'est répandue en Europe à la suite des Guerres d'Italie, est la grande
préoccupation du moment. Aussi Cachet est-il « en plein » dans l'actualité. En
effet, un chapitre intitulé « Que la cause de verole
se peut accumuler par un vivre dereglé » ne peut
concerner les enfants. Il s'agit indubitablement des adultes et des
conséquences de leur sexualité.
Le Vray preservatif... est également dans l'actualité avec la
notion de contagion qui est alors discutée, car il est clair que la syphilis se
transmet par un contact direct, souvent parfaitement identifié, entre deux
personnes. Le « grand médecin » de la contagion est aussi « celui » de la
syphilis : Fracastor. Ces notions expliquent les titres de chapitres donnés par
Cachet tels que : « Peut-on communiquer la verole
sans l'avoir ? », chapitre qui comporte douze problèmes portant sur la
contagion, ou « Si les avantcoureurs de verole sont contagieux ». Toutes ces questions sont d'une
grande pertinence et montrent que Christophe Cachet est parfaitement conscient
de l'importance de cette question majeure de pathologie et de médecine. Une
seconde édition du Vray preservatif...
paraît à Nancy en 1623.
Les épigrammes équestres
L'oeuvre la plus
récente, 1622, et publiée à Nancy in-8° chez Antoine Charlot, est constituée
par ce qui est connu sous le nom d'« épigrammes équestres », en latin comme
c'est classique : Exercitationes equestres in epi-grammatum libros sex districtoe.
Une épigramme, du grec signifiant «
inscription », est une petite pièce de vers se terminant par un trait
généralement satirique. Sa concision en fait l'arme de la satire ; c'est sous
cette forme que Marot la reprend et qu'au XVIIe siècle les polémiques
d'écritures la font fleurir. Cachet qualifie ses épigrammes d'équestres car il en
a composé beaucoup au cours de ses déplacements à cheval, mais Dom Calmet indique que certaines ont été composées à pied et en
voiture « pour passer le temps ». Elles sont articulées d'après cet auteur, en
six centuries, dédiées à de grands personnages de Lorraine comme le futur duc
Charles IV ou Jean des Porcelets de Maillane, évêque de Toul à ce moment, et en
deux élégies, poèmes lyriques tendres et tristes, qui sont dédiées à l'abbé de Chaumousey, près d'Epinal. Cachet y attaque plusieurs fois Libavius. Ces épigrammes ne semblent pas jouir d'une
notoriété importante.