LA FACULTE DE MEDECINE
S’INSTALLE PLACE STANISLAS
Georges GRIGNON
La Faculté de médecine place
Stanislas ? Ce n’est pas un projet, c’est juste un souvenir …
La Faculté de médecine de
Lorraine avait été créée en 1572 en même temps que l’Université de Pont-à-Mousson
dont elle faisait partie. Certes, au cours des décennies, les Nancéiens
réclamaient, haut et fort, son transfert à Nancy. C’était sans compter avec la
résistance des Mussipontains pour qui l’université avait une importance
économique certaine, c’était sans compter avec le refus des Jésuites qui
dirigeaient l’Université et n’avaient nulle envie de quitter Pont-à-Mousson,
c’était sans compter enfin aussi avec le soutien sans faille apporté à ces
mêmes Jésuites par Stanislas Leszczynski quand il devint Duc de Lorraine.
Ce même Stanislas avait pourtant
créé en 1752, sous l’impulsion de deux personnages d’exception, Charles Bagard, qui était notamment l’un de ses médecins, et Casten Rönnow, son conseiller
intime, un Collège royal de médecine à Nancy. L’initiative s’est avérée très
heureuse. Il n’empêche qu’elle mettait inévitablement en compétition deux institutions
dont les relations furent dès le début particulièrement tumultueuses.
L’association entre Faculté et Collège, décidée en 1754, était, certes, une
initiative louable, elle n’eut cependant pas une grande influence et les
querelles restèrent très vives.
A ses débuts, le Collège royal
de médecine fut “abrité” dans la Maison des Frères de Saint-Jean de Dieu puis
installé place royale dans le pavillon actuellement occupé par le Musée des
beaux-arts.
Les choses auraient pu en rester
là, la Faculté de médecine à Pont-à-Mousson, le Collège à Nancy, et Stanislas
Leszczynski, le conciliateur, à Lunéville.
Las ! le
23 février 1766, Stanislas le Bienfaisant s’éteignit malgré les soins attentifs
de ses médecins et en particulier de Ch. Bagard et C.
Rönnow.
Dès lors les Jésuites privés de
leur protecteur, durent se plier, dura lex sed lex, aux mesures
d’expulsion de Louis XV, leur nouveau roi. Les Nancéiens n’eurent aucun mal
pour obtenir ce dont ils rêvaient depuis longtemps. La Faculté de médecine de
Pont-à-Mousson devenait Faculté de médecine de Nancy.
Le Collège, dans un bel élan de
générosité, se déclara prêt à accueillir la Faculté dans ses murs et c’est
ainsi que la Faculté de médecine de Nancy fut “domiciliée” place royale jusqu’en
1778, date à laquelle elle put occuper de nouveaux
locaux, où se trouve maintenant la Bibliothèque municipale.