PIERRE-REMI WILLEMET (1735-1807)
PHARMACIEN ET BOTANISTE
Georges GRIGNON
Rémi Willemet
né à Norroi le 15 septembre 1735, après avoir
abandonné des études commencées à l’Université de Pont-à-Mousson, entre au
service de l’un de ses oncles, jésuite, directeur d’une importante pharmacie.
Il est alors attiré par la botanique et il étudie les plantes “utiles” de la
région. Il acquiert une pharmacie mais il ne peut pas l’exploiter lui-même.
Faute de répondre aux exigences légales : “attestation de trois années d’études
chez un maître de la ville légalement reçu et d’une année en pays étranger”, il
n’est pas autorisé par le Collège de pharmacie à se présenter à l’examen
destiné à juger de ses connaissances. Cependant, compte tenu de son passé, de
son savoir et de la réputation qu’il avait acquise auparavant, le roi Stanislas
lui accorde une dérogation et Rémi Willemet peut se
présenter devant le jury du Collège qui, après des tracasseries mesquines, finit
par le recevoir.
Devenu pharmacien à part entière
et pharmacien prospère, Willemet continue à étudier l’histoire
naturelle et tout particulièrement la botanique ; il connaît une notoriété qui
dépasse rapidement les frontières. Il devient démonstrateur de chimie et de
botanique au Collège de médecine de Nancy puis professeur à l’Ecole centrale
lors de sa création en 1796 et directeur du Jardin botanique “qui n’offrait
plus qu’un vaste champ à défricher” écrit de Haldat
et dont il entreprend la réorganisation. L’Ecole
centrale étant supprimée, il continuera à veiller sur ce jardin et à assurer un
cours public de botanique suivi avec assiduité par de nombreux auditeurs.
L’oeuvre de R. Willemet a été importante ; il a publié plusieurs ouvrages
de botanique aux titres évocateurs : Phytographie
économique de la Lorraine (1780) ; Lichenographie
économique ou Histoire des Lichens utiles (1787) ; Monographies pour servir
à l’histoire naturelle des plantes étoilées (1791) ; Phytographie
Encyclopédique de l’ancienne Lorraine (1805) (qui, cependant, a fait
l’objet de critiques sévères de la part de son petit fils Soyer- Willemet).
Toutefois, l’oeuvre la plus
originale est consignée dans “Matière médicale indigène” où avec M.
Coste, président du comité des inspecteurs du service de santé, il montre que
des plantes indigènes, ont les mêmes vertus pharmacologiques que des
plantes étrangères, comme notamment le séné, l’ipecacuhana
et le kinkina, travail qui, écrit encore de Haldat, “pour n’avoir pas rendu absolument inutile le
commerce des drogues étrangères, nous avait cependant montré chez nous des
ressources précieuses, ignorées jusqu’alors et nous avait fait connaître ce que
des recherches ultérieures pouvaient nous promettre … Les administrations de
plusieurs grands hôpitaux s’empressèrent de profiter de ces découvertes qui,
diminuant le prix des remèdes, permettaient de secourir un plus grand nombre de
malheureux.”