sommaire

Neurologie

                           

par M. WEBER

les activités hospitalo-universitaires à Nancy (1975-2005)

S’il est vrai que les examens complémentaires et notamment l'IRM, véritable « autopsie du vivant » ont bouleversé au cours de ces dernières années l'exercice de la médecine en général et de la neurologie en particulier et que leurs bienfaits sont inestimables, il est nécessaire de signifier qu’un diagnostic ne peut se baser uniquement sur la technicité et que réduire la médecine et la neurologie à une débauche d'examens complémentaires n'est pas un raisonnement médical. L’approche clinique, obligatoirement isolée pendant longtemps, doit encore rester primordiale malgré le développement normal et justifié de ces derniers.

Ce préambule nous a semblé nécessaire pour affirmer qu’en 2005, les valeurs présentes et prépondérantes en 1975, demeurent encore incontournables.

Ainsi, comme je l’ai rappelé inlassablement à  mes collaborateurs et élèves, suivant en cela l’enseignement de mes maîtres, Georges ARNOULD, Pierre TRIDON, Michel LAXENAIRE, la clinique demeure essentielle dans le domaine neurologique où beaucoup d'affections n'ont pas toujours de substratum lésionnel repérable.

 

RAPPEL HISTORIQUE

 

Même si cette revue est consacrée à l'évolution des disciplines hospitalo-universitaires à Nancy au cours des 30 dernières années, il serait inconvenant de ne pas rappeler l'apport considérable de nos maîtres avant cette période. Le service de neuropsychiatrie fut créé à la fin de la deuxième guerre mondiale par le Pr. Pierre KISSEL qui en assurera la direction, assisté à la fin des années 1950 par le Pr. Georges ARNOULD. En 1960, P. KISSEL prend la direction de la clinique médicale B et G. ARNOULD devient chef de service à part entière du service de neurologie alors implanté au dernier étage, « le grenier », du pavillon Krug. Le 1er février 1962, il accède au grade de Professeur Titulaire de Chaire de Clinique de Neurologie et Psychiatrie. Le Pr. KISSEL sera aidé par Pierre TRIDON, Jean SCHMITT, Michel LAXENAIRE qui deviendront Professeurs agrégés. Le service est transféré à l’Hôpital Saint-Julien en 1965.

En 1968, la neurologie et la psychiatrie sont séparées. P. TRIDON va prendre en charge à partir de 1972 la pédopsychiatrie (il assurait déjà depuis 1960 la consultation d’hygiène mentale) et M. LAXENAIRE la psychiatrie d’adultes à l'Hôpital Jeanne d'Arc à Dommartin-lès-Toul. J. SCHMITT avait suivi P. KISSEL en Clinique Médicale et garda un intérêt pour les maladies musculaires. Même si certains, avec de bons arguments, ont regretté cette séparation, il paraissait difficile compte tenu de l’importance grandissante des pathologies vasculaire, tumorale, dégénérative, de l’épilepsie, de la migraine, de l’augmentation constante des hospitalisations et consultations, des besoins accrus de la psychiatrie d’adultes et de la pédopsychiatrie de conserver ces activités sur un même site et sous une seule responsabilité.

G. ARNOULD aura comme collaborateurs des assistants-chefs de clinique : Luc PICARD, Marc THIRIET, Michel WEBER, Michel MASINGUE, François BRIQUEL, Gérard BARROCHE, Jean-Eric WERNER. Soeur Alphonse sera la surveillante, oh combien efficace et dévouée, du service.

.Les secteurs d'exploration fonctionnelle qui avaient débuté leur activité à l'Hôpital Central vont devenir de plus en plus performants : le service de neurologie de Nancy est le seul CHU de France comportant ces secteurs en son sein : électroencéphalographie, électromyographie avec Bernard BRICHET lequel, au fil des années va acquérir une expérience et un sens du diagnostic incomparables et  formera un grand nombre d’élèves. La neuro-pathologie était développée par Jean FLOQUET dont j’ai toujours regretté qu’il n’ait pas pu être intégré plus étroitement à l’intérieur du service.

Les examens neuroradiologiques se développent rapidement.  La redoutable encéphalographie gazeuse totale est remplacée par l'encéphalographie gazeuse fractionnée. L’artériographie carotidienne est réalisée par ponction directe du vaisseau chez un malade « endormi » par diazepam  intraveineux. Luc PICARD va progressivement s'orienter vers la neuroradiologie et avec l’appui et l’accord de G. ARNOULD créera à l'intérieur du service de neurologie un secteur dévolu à cette activité. Professeur agrégé en 1970, il deviendra chef de service en 1976.

 

LA NEUROLOGIE DEPUIS 1975

 

La date de 1975 à partir de laquelle nous devons théoriquement parler de l'évolution de notre discipline est très significative puisqu'elle correspond à l'implantation du premier scanner encéphalique à Nancy. Il est incontestable que l'approche des patients va alors se modifier et que progressivement et notamment avec l'arrivée en 1980 de l'imagerie en résonance magnétique, diverses techniques (scintigraphie cérébrale, écho-encéphalographie, thermographie..) dont l'intérêt à l'époque semblait indiscutable, vont être progressivement abandonnées. Les indications de l'encéphalographie gazeuse fractionnée vont se réduire régulièrement. L'artériographie carotidienne et vertébrale sera réalisée dans les conditions plus modernes chez un malade anesthésié.

En 1978, profitant du transfert des services de Médecine C et Médecine D au CHU de Brabois, et pour permettre aussi l'extension, désormais incontournable,  du service de neuroradiologie, la neurologie va être transférée dans le bâtiment dit de l'horloge toujours à Saint-Julien : hospitalisation aux premier et deuxième étages, consultation, électroencéphalographie, électromyographie et bureaux médicaux au rez-de chaussée.

Des réunions mensuelles de neurologie sont organisées, nous donnant le privilège d’accueillir la fine fleur de la neurologie française. Les relations privilégiées nouées avec nos collègues strasbourgeois seront à la base des colloques biannuels Nancy-Strasbourg et du développement de la Société d’Oto-Neuro-Ophtalmologie Strasbourg-Nancy.

Le 29 janvier 1979, le Pr. G. ARNOULD décède brutalement. Etant son collaborateur le plus proche et nommé professeur agrégé en 1973, je lui ai succédé. Remplacer le Pr. ARNOULD n'était pas facile. Ce dernier était un enseignant très apprécié tant des étudiants du deuxième cycle que des stagiaires du CES de neurologie et de psychiatrie, des étudiants en orthophonie. Il rendait simples et compréhensibles les problèmes les plus difficiles de la spécialité et nous gardons aussi un souvenir impérissable de sa valeur de clinicien. Il savait discuter un diagnostic en l'argumentant par une analyse séduisante et en se rapportant à sa grande expérience.

La situation était difficile car il fallait préserver le patrimoine et la tradition neurologique nancéiens et étoffer les effectifs en raison du développement des sciences neurologiques justifiant une hyperspécialisation, ce que j’espère avoir réussi à faire avec  le soutien de mon maître et ami, le Pr. Pierre TRIDON et  des doyens les Pr. Adrien DUPREZ, Jean-Bernard DUREUX, François STREIFF.

En 1980, le personnel titulaire du service comprenait deux PU-PH : M. WEBER et G. BARROCHE (nommé en 1980) et un PH, Bernard BRICHET, qui partira en retraite en 1999. En 2000, date de mon départ en retraite hospitalière  (Hervé VESPIGNANI me succédera comme chef de service), l’effectif comprenait trois PU-PH (VESPIGNANI avait été nommé en 1988) et six PH : Xavier DUCROCQ, Marc DEBOUVERIE, Philippe LONCHAMP, Jean-Christophe LACOUR, Jean-Pierre VIGNAL, Luc TAILLANDIER. Depuis, Jean-Luc SCHAFF a été nommé PH à mi-temps, Patrick BEAUCHESNE PH contractuel, Sophie PITTION  PH à temps partiel.

Sur un plan topographique, après des années de préparation et des dizaines de réunions, l’ouverture en 1999 d’un bâtiment moderne, implanté sur le site de l’Hôpital Central et réunissant les trois disciplines neurologique, neuroradiologique et neurochirurgicale a représenté un progrès majeur pour les conditions de travail et l’accueil des malades (cf p. 151). De nombreuses personnes ont consacré beaucoup de leur temps et de leur enthousiasme à ce projet. Une mention particulière mérite d’être donnée à Mlle Anne-Marie Claude, cadre infirmier supérieur du service de neurologie dont l’investissement a été constant et très efficace pour trouver une solution aux multiples difficultés pratiques, obligatoires dans une réalisation de cette envergure.

Le service actuel comporte 52 lits d’hospitalisation classique, 11 lits d’hospitalisation de semaine, 9 lits d’hospitalisation de jour et 3 (4 parfois) pour l’unité neuro-vasculaire, la capacité de cette dernière devant être prochainement portée à 8 lits.

Le nombre de consultations, et on sait leur longueur, ne cesse d’augmenter, en raison en partie des nombreuses hyperspécialisations dont je vais reparler : supérieur à 10000 par an en 2000, il est de plus de 12000 en 2004.

Que de remarques souvent ironiques, parfois déplaisantes ont été émises au sujet de notre discipline, peut-être la plus belle sur le plan diagnostique, mais la plus pauvre sur le plan thérapeutique. Or, depuis la fin des années 1970 et surtout depuis le début des années 1990 (date de l’ouverture de la décennie du cerveau, « The Decade of the Brain »), un bouleversement considérable dans l’approche de la neurologie s’est fait jour, transformant les appellations antérieures de neuropsychiatrie, puis de neurologie en celle de neurosciences. Quelle en est la raison ? Peut-être parce que, comme l’a écrit Alfred Sauvy, « le vieillissement de la population pourrait être le phénomène contemporain le plus lourd de conséquences ». Il est devenu un marqueur prépondérant de l’incidence et de la prévalence de la pathologie vasculaire cérébrale et des processus démentiels, la première étant la troisième cause de mortalité et les deux, la première cause de handicap physique et intellectuel.

De ce fait, l’intérêt pour la neurologie et les neurosciences a permis et permet de s’attaquer et souvent de vaincre ce qui fut longtemps considéré comme une fatalité à savoir l’absence de possibilités thérapeutiques des affections du système nerveux.

Je vais essayer de montrer l’évolution des principales maladies neurologiques au cours de ces trente années, en étant bien conscient de faire quelques oublis et peut-être quelques erreurs notamment de dates, dont je prie le lecteur de bien vouloir m’excuser.

 

EPILEPTOLOGIE ET ELECTROENCEPHALOGRAPHIE

 

Dès mon retour de Strasbourg en 1967, où dans le service de mon maître, le Pr. Francis Rohmer je m’étais initié pendant un an à l’étude de l’électroencéphalographie (avec obtention de l’Attestation d’Etudes d’Electroencéphalographie Clinique), j’ai introduit cette technique, qui n’en était qu’à ses balbutiements, au CHU de Nancy, en créant un laboratoire, non seulement en neurologie, mais aussi en neurochirurgie, en  pédiatrie et à la clinique des maladies infectieuses. De façon contemporaine et compte tenu des relations étroites et obligatoires entre électroencéphalographie et épilepsie, j’ai ouvert une consultation d’epileptologie. Pendant plusieurs années, j’avais suivi l'enseignement à Marseille d’Henri Gastaut et à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris de Jean Talairach et Jean Bancaud (avec lequel j’avais développé une amitié indéfectible), leaders incontestés de l’epileptologie française.

L’épilepsie est la maladie neurologique par excellence. Elle nécessite la connaissance des mécanismes régulant le fonctionnement des neurones cérébraux. Sa sémiologie est très riche, la décharge pouvant prendre naissance dans toutes les régions du cortex sans oublier que ce sont les stimulations électriques au cours d’interventions pour épilepsie qui ont permis de décrire les zones fonctionnelles du cerveau.

Toutes les explorations complémentaires anciennes et récentes ont de nombreuses indications dans cette maladie, dont la fréquence (400000 à 500000 épileptiques en France) est impressionnante.

L’électroencéphalographie, abandonnée dans de nombreuses pathologies reste un examen primordial et indispensable qui s’est développé avec la quantification et la modélisation des signaux. L'imagerie anatomique, déjà performante avec l'IRM classique s'est combinée avec l’IRM fonctionnelle. Il ne faut pas oublier l’imagerie cérébrale fonctionnelle en trois dimensions avec la SPECT (Single Photo Emission Computed Tomography) et plus récemment la TEP (Tomographie par Emission de Positons) et souligner la collaboration  parfaite avec le service de médecine nucléaire (Pr. Alain BERTRAND et Gilles KARCHER). Toutes ces techniques ont pris et prennent une importance considérable pour l’évaluation pré chirurgicale des épilepsies.

On ne disposait en 1975 que de quelques techniques (et surtout l’électroencéphalographie conventionnelle ou avec activations chimiques) à visée diagnostique et  que de quelques médicaments et c’est au cours des années suivantes que les progrès furent considérables. La réalisation d'enregistrements vidéo EEG prolongés (après une période intermédiaire qui utilisa la télémétrie et l’EEG ambulatoire) après privation de sommeil et/ou sevrage thérapeutique dans le but d’enregistrer et d’analyser le type de crises sera une étape capitale. Les moyens techniques d’imagerie anatomique et fonctionnelle cités ci-dessus, se mirent progressivement en place.

J’ai communiqué mon intérêt pour cette affection à certains de mes élèves, et surtout à H. VESPIGNANI  et Jean-Luc SCHAFF, d’abord vacataire puis praticien hospitalier à temps partiel depuis 2001 et que j’ai fait nommer médecin-chef du centre d’observation et de cure d’enfants épileptiques à Flavigny-sur-Moselle, centre créé avec P. TRIDON et M. MANCIAUX en 1984. Une Unité d’Epileptologie permettant une hospitalisation de jour fut individualisée dans un appartement administratif. Des réunions multidisciplinaires furent régulièrement organisées avec neuro-radiologue, neuro-chirurgien, neuro-psychologue, dans le but de réaliser une  chirurgie de l'épilepsie. Celle-ci  fut débutée en 1992 et les premières interventions suivies de succès probants à savoir un arrêt  des crises et la possibilité de diminuer puis d’interrompre le traitement. Je souhaitais aller plus loin et introduire la stéréo électroencéphalographie, technique d’enregistrement des activités électriques intra-cérébrales lors du bilan préchirurgical de certaines épilepsies partielles, le but étant de définir pour chaque patient la zone du cortex cérébral dont l’exérèse est nécessaire pour supprimer les crises en respectant les régions fonctionnelles. Une première étape fut la venue en 1997 en tant que PH de Jean-Pierre VIGNAL, élève de Jean Bancaud et exerçant jusque-là au CHU de Rennes dans le service de Patrick Chauvel, lui-même formé à Sainte-Anne. Ce dernier partit à Marseille et grâce à l'intervention de VESPIGNANI accueillit pendant deux ans environ dans son service le Dr Louis MAILLARD, lequel s’initia à l’interprétation des enregistrements stéréo-EEG. Il ne reste plus qu’à orienter un neuro-chirurgien vers les techniques d’implantation des électrodes pour arriver au bout de ce long chemin et faire ainsi du service un centre de référence pour la prise en charge complète de toutes les épilepsies. Je ne doute pas que mes successeurs atteindront cet objectif.

Au cours de ces années, le service a largement participé aux essais thérapeutiques ayant conduit à la mise sur le marché de plusieurs nouveaux antiépileptiques. Il s’est aussi impliqué au niveau des problèmes médico-sociaux nombreux dans cette affection considérée encore par beaucoup comme une tare.

Signalons aussi l’intérêt, dans certaines situations (épilepsies pharmaco-résistantes et non chirurgicales) de la stimulation du nerf vague, débutée au service au début des années 1990.

C’est beaucoup, par cette implication dans l’épilepsie que le service de neurologie a acquis une réputation nationale et internationale particulièrement sur certains aspects : histoire de l’épilepsie, épilepsie et grossesse, épilepsie du sujet âgé, épilepsie et malformations vasculaires…J’ai organisé et présidé pendant 17 ans, de 1985 à 2001, un Cours de Perfectionnement en Epileptologie dont le succès et le nombre de participants n’ont cessé de progresser et qui est à l’origine de la vocation de la majorité des epileptologues français actuels. J’ai participé au renouveau de la Ligue Française contre L’Epilepsie dont je fus le président de 1983 à 1985 et mon élève, H. VESPIGNANI eut le même honneur ultérieurement. Ce dernier est par ailleurs responsable depuis plusieurs années  de la coordination nationale du diplôme inter-universitaire d’épileptologie qu’il organise parfaitement.

 

EXPLORATIONS ELECTROPHYSIOLOGIQUES

 

Limiter l’intérêt de l’électroencéphalographe à sa place en épileptologie ne correspondrait pas à la réalité. Certes, cette technique n’a plus la place prépondérante qu’elle avait en 1975, car elle a perdu, au bénéfice des techniques d’imagerie anatomique et fonctionnelle, le rôle d’examen permettant de localiser une lésion cérébrale, qu’elle essayait de remplir auparavant, assez grossièrement d’ailleurs. Ainsi, les indications se sont progressivement limitées jusqu’à parfois disparaître en pathologie vasculaire cérébrale, dans les traumatismes crâniens, dans les céphalées et la pathologie tumorale.

Néanmoins, à condition d’être pratiquée dans des conditions rigoureuses par un personnel formé et qualifié, que le compte rendu comporte une description précise des tracés et que les conclusions tiennent toujours compte des données cliniques, cette technique apporte encore  des informations importantes.

Elle reste indispensable dans l'exploration des troubles de la vigilance et du sommeil. Depuis longtemps sous l'influence de VESPIGNANI et de J-L. SCHAFF, le service s'est intéressé à ce problème et notamment à l'étude des hypersomnies et des syndromes d’apnées du sommeil.

C'est actuellement J-L. SCHAFF qui interprète ces explorations et il faut souligner que la collaboration avec les services de pneumologie intéressés à ce type de pathologie (Pr. POLU, puis Pr. CHABOT et Dr CORNETTE) est sans faille. Le Dr MEDINA, réalise, avec beaucoup d’enthousiasme, le lien entre les deux services. Actuellement deux lits sont réservés à cette activité mais, en raison de la longueur des délais d’admission, il serait justifié d’en augmenter la capacité.

Les autres indications actuelles, progressivement posées depuis la fin des années 1960 restent encore nombreuses, ne serait-ce qu’en pathologie infectieuse (aspect quasi-pathognomonique dans l’encéphalite herpétique et dans la pan-encéphalite sclérosante subaiguë.), dans les états comateux et pour le diagnostic de mort cérébrale, dans la surveillance de la chirurgie cardiaque. La maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui a fait tristement parler d’elle ces dernières années est aussi une indication privilégiée. Notre service faisait partie des centres de référence pour cette affection, de même que pour les cas survenus après injection d’hormone de croissance.

H. VESPIGNANI, auquel j’avais confié depuis plusieurs années la responsabilité de l’organisation du laboratoire d’EEG essaie de mettre au point un réseau EEG intranet avec l’Hôpital de Brabois et avec certains hôpitaux généraux de la région lorraine, permettant ainsi l’interprétation rapide des enregistrements EEG réalisés dans ces établissements.

L’électromyographie, déjà très active en 1975 l’est restée jusqu’au départ en retraite en 1999 du Dr Bernard BRICHET, PH. Il avait une formation clinique remarquable et avait acquis ses connaissances en EMG dans le service du Pr. François Isch, à Strasbourg, un pionnier et un des grands maîtres de cette discipline. Aucun examen ne débutait avant qu’une exploration clinique complète n’ait décidé du sens à donner à l’exploration. A son départ, M. DEBOUVERIE, formé par B. BRICHET a continué à pratiquer ces examens, mais le reste de son activité et notamment la surveillance de l’hospitalisation de jour et son implication de plus en plus importante pour  la sclérose en plaques ne lui permettent pas d’assurer un temps suffisant pour cette activité, d’autant qu’il n’y a plus d’attachés dans ce secteur. C’est pourquoi, Sarah LOUIS, assistant-chef de clinique a été orientée vers l’électromyographie et doit s’occuper aussi, dans un proche avenir, de la pathologie musculaire pour laquelle elle a bénéficié d’une formation spécifique.

Il convient aussi de signaler la création d’un centre de référence pour la sclérose latérale amyotrophique dont la coordination est assurée par Mme le Dr Sophie PITTION, PH à temps partiel et par M. DEBOUVERIE. L’apparition d’un médicament, le riluzole, a amené des espoirs  thérapeutiques et le service a participé aux différents essais nationaux.

 

NEURO-ONCOLOGIE

 

La neuro-oncologie, surtout à partir de 1990 a pris un développement fulgurant. Ce dernier est dû essentiellement à l'investissement, aux compétences, au dévouement et à la capacité de travail du Dr Luc TAILLANDIER, successivement assistant-chef de clinique, puis PHU, et actuellement PH. C'est à partir du début des années 1990 qu'il fut chargé de développer un secteur dédié à cette spécialité. Titulaire d'un diplôme inter-universitaire de carcinologie clinique, auteur d'une thèse sur les facteurs pronostiques des astrocytomes, membre et animateur du GERNO (Groupement d'Etudes Régionales en Neuro-Oncologie), il créa en 1994 dans le cadre de ce dernier  un comité multidisciplinaire de décision diagnostique et thérapeutique. Il est responsable du groupe tumeurs cérébrales au sein d’ ONCOLOR (réseau régional de soins oncologiques). Sur le plan national, il est membre de l’ANOCEF (association des neuro-oncologues d'expression française) et de l’EANO (association européenne de neuro-oncologie). Depuis 1997 et surtout  lors du transfert du service à l'Hôpital Central il est responsable d’un secteur entier du service dédié à cette spécialité : en 2000, l’activité du secteur concernait 70% de cette pathologie ; actuellement, elle dépasse 90%. Certains patients bénéficient aussi d’une hospitalisation de jour. Le nombre de consultations est d’environ 1500 par an. Il convient aussi de relever la participation de L. TAILLANDIER aux consultations spécialisées neurofibromatose et phacomatoses dans le cadre d’un réseau national.

Au niveau de la recherche, il prépara pendant plusieurs années dans le laboratoire du Pr. A. DUPREZ et soutint en novembre 2003 une Thèse d’Université intitulée : «  Un modèle de xénogreffes de gliomes humains et son utilisation en recherches pré-cliniques biologique et thérapeutique ». Cette recherche se poursuit dans le cadre d’une unité de recherche pré-clinique dirigée par le Pr. François PLENAT, les travaux étant centrés sur la radio-potentialisation en neuro-oncologie en utilisant le même modèle de xénogreffes de tumeurs humaines sur souris nude .

Il est certain qu'une prise en charge efficace, dans cette pathologie redoutable, nécessite un personnel important, expérimenté et varié. Depuis février 2002, L. TAILLANDIER est secondé par le Dr Patrick BEAUCHESNE, PH contractuel, neurochirurgien de formation.  Il a formé une équipe d'infirmières dévouées et disponibles sous la bienveillante et efficace direction d'Evelyne Garat. Une collaboration fructueuse est établie avec le Centre Alexis Vautrin et l’onco-hématologie pédiatrique dans le cadre du GERNOLOR.

Ce secteur clinique a un quasi-monopole régional sur les plans médical et chirurgical et ne pourra que progresser, tant sur le plan clinique que de la recherche. Il reste en effet beaucoup à faire dans ce domaine : on peut espérer qu’un renforcement de l’équipe sur le plan des structures et du personnel médical et paramédical le permettra.

 

SCLEROSE EN PLAQUES

 

En 1975, devant cette affection réputée incurable et inexorablement invalidante (« maladie du désespoir ») et qui est l’objet de sollicitations médiatiques nombreuses, la thérapeutique restait limitée à la corticothérapie par voie intra-veineuse ou / et intra-rachidienne. Dans les années suivantes, des progrès significatifs vont être réalisés : sur le plan diagnostique, avec l’apparition des potentiels évoqués visuels, somesthésiques et auditifs (avec Ph. GEHIN et B. HUTTIN), permettant d’objectiver la diffusion des lésions et surtout, un peu après, avec l’IRM dont le pouvoir de visualisation des lésions est primordial.

Cet apport technique va être déterminant dans l’estimation de la valeur des nouvelles thérapeutiques, à savoir les interférons, surtout expérimentés à partir des années 1990. Depuis, de nombreux essais, auxquels le service a pris part ont eu lieu, sont en cours ou vont débuter.

Au cours de la dernière décennie du 20ème siècle, cette maladie va prendre une place primordiale parmi les affections du système nerveux, malgré le caractère mystérieux de sa physiopathologie. La place de la corticothérapie et des nouvelles thérapeutiques va progressivement se préciser.

Marc DEBOUVERIE, PH, va s’intéresser avec passion à tous les aspects de la sclérose en plaques et devenir un des « sepologues » français de grande envergure.Il va créer, en collaboration avec le Pr. F. GUILLEMIN, épidémiologiste une base de données et sera à l’origine de LORSEP, dont il est le président. Il est, par ailleurs, membre du Comité de Pilotage National des Etats Généraux de la SEP.

LORSEP, Groupe Lorrain pour la prise en charge des patients atteints de Sclérose en Plaques,  est une association née d’une initiative commune des neurologues de la région lorraine et de la Haute-Marne exerçant en secteur libéral ou hospitalier. Son objectif est d’identifier les besoins du malade pour améliorer sa prise en charge globale à proximité de son lieu de vie. Grâce à une équipe coordonnatrice (infirmière, psychologue, neuropsychologue, secrétaire sociale), LORSEP vise à mettre en place et coordonner le réseau d’aide avec tous les partenaires médicaux et paramédicaux, sociaux et institutionnels, sensibiliser et former les professionnels de santé à cette maladie, harmoniser les procédures de soins et développer la recherche notamment épidémiologique et socio-économique. Grâce à ces implications, M. DEBOUVERIE et son équipe  prennent régulièrement part aux essais thérapeutiques  très nombreux, de phase II ou III. Ils ont aussi individualisé des données cliniques, comme l’étude de la  fatigue, qui ont fait l’objet de publications internationales. Il est aussi l’auteur d’une vidéocassette destinée au médecin praticien.

Certes, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour venir à bout de cette maladie qui « peut tout faire ». Ne perdons cependant pas confiance : en trente ans, des avancées non négligeables sur le plan épidémiologique, physiopathologique, diagnostique et thérapeutique se sont fait jour. Le service de neurologie de Nancy y a apporté une importante contribution.

 

MALADIE DE PARKINSON ET MOUVEMENTS ANORMAUX

 

En 1975, nous disposions de l’avancée thérapeutique peut-être la plus spectaculaire en neurologie, à savoir la découverte de de la Ldopa, permettant « de voir bouger des malades englués dans une immobilité silencieuse » (R. Gil), à tel point que certains auteurs parlaient de guérison. On s’aperçut cependant assez rapidement que ce produit n’était pas la panacée et qu’il modifiait la séméiologie parkinsonienne, la libération des mouvements se transformant en dyskinésies majeures. Surtout, un échappement était fréquent. C’est pourquoi nous avons vécu les essais de nombreuses approches thérapeutiques : forme retard, forme dispersible, agonistes dopaminergiques dont l’apomorphine, inhibiteurs de la MAO-B, inhibiteurs de la COMT, antiglutamatergiques……avec des résultats parfois encourageants, souvent décevants. C’était aussi l’époque des débats sur la stratégie thérapeutique : agonistes ou Ldopa en première intention ? Posologies modérées pour parvenir à une stabilisation acceptable en limitant les complications ?

En 2005, si le traitement a progressé, il reste centré par la Ldopa, mais il faut surtout signaler les remarquables résultats obtenus par la chirurgie, qui s’était développée dans les années quarante et cinquante et avait vu ses indications se raréfier avec l’introduction de la Ldopa. L’apport des techniques nouvelles de chirurgie stéréotaxique (cadres légers, IRM, électrophysiologie) et la collaboration obligatoire dans le bâtiment neurologique avec la neuro-chirurgie fonctionnelle, animée par le Pr. Jean AUQUE, ont permis de traiter avec succès plusieurs patients par stimulation chronique thalamique. Le taux très faible de complications pourrait permettre de poser l’indication de façon plus précoce. Il faut cependant tenir compte de la durée de l’intervention et du coût financier qui rendent ce traitement difficilement accessible à tous les patients pouvant, en principe, en bénéficier. A Nancy, on peut espérer une vingtaine d’interventions par an.

Utilisée  dans le traitement des dystonies aux USA, à partir de 1982, la toxine botulique dans sa présentation américaine et anglaise a obtenu l’AMM à la fin des années 80. Des consultations régulières sont effectuées par G. BARROCHE et Ph. LONCHAMP pour traiter le torticolis spasmodique, l’hémispasme facial, la crampe des écrivains, avec une efficacité égale ou supérieure à 70%. Il est nécessaire de répéter les injections environ tous les trois mois.

 

PATHOLOGIE VASCULAIRE CEREBRALE

 

Pour cette pathologie, 1975 est une date phare. Alors qu’un an auparavant, dans l’enseignement aux étudiants, on expliquait sur quels critères cliniques et évolutifs, on pouvait différencier hémorragie et ramollissement cérébral, le scanner encéphalique va permettre de répondre rapidement et sans équivoque à cette question. Xavier DUCROCQ, PH à cette époque (et actuellement PU-PH) et Jean-Christophe LACOUR, PH vont prendre en charge cette activité dont la fréquence et la gravité ne se discutent pas. La place de la chirurgie carotidienne va être longuement discutée. Sur le plan diagnostique et avec la collaboration parfaite du service de cardiologie, les différentes possibilités étiologiques dans le cadre des accidents ischémiques vont être étudiées et l’école nancéienne va se faire une réputation nationale avec le concept de vulnérabilité auriculaire. Les accidents ischiemiques transitoires vont bénéficier de l’introduction des explorations ultra-sonographiques, techniquement de plus en plus performantes. J-C. LACOUR va consacrer sa thèse de doctorat aux accidents vasculaires ischémiques du sujet jeune. Une garde spécifique, comprenant neurologue et neuro-radiologue sera créée, visant à prendre en charge les patients le plus précocement possible et dans l’idéal dans les quatre heures suivant le début,  dans le but d’une thrombolyse.

L’importance de cette pathologie a justifié, dans l’organigramme du bâtiment de neurologie, l’individualisation d’un secteur d’urgence neuro-vasculaire qui n’a permis jusqu’alors que l’ouverture, en 1999, de trois des six, puis huit lits prévus pour cette activité. On peut espérer que dans un avenir très proche, cette extension dont la nécessité n’est pas contestable sera réalisée.

Il convient aussi de signaler que le service est un terrain de stage dans le cadre du diplôme inter-universitaire de pathologie neuro-vasculaire.

 

NEUROPSYCHOLOGIE

 

Le Pr. François Lhermitte, chef du service de neurologie et neuro-psychologie de la Salpétrière accueillit Gérard BARROCHE, alors interne des hôpitaux, pour l’initier à la neuro-psychologie. Ce dernier est responsable et référent de cette activité, remarquablement secondé par le Dr Thérèse JONVEAUX. L’examen neuro-psychologique est inséparable de l’examen neurologique et général. Si un examen de débrouillage peut être effectué au lit du malade, il doit souvent être amplifié par des tests et manœuvres parfois complexes, toujours longues. Le neuro-psychologue est secondé par un psychologue (Mme Germain jusqu’à ces dernières années) et par un orthophoniste qui fut pendant longtemps Michel Betz, tragiquement disparu en 2004.

L’activité neuro-psychologique s’est progressivement centrée sur les démences et particulièrement, la maladie d’Alzheimer. Devenir dément  et notamment «  avoir un Alzheimer » est une crainte présente dans tous les milieux et toutes les conditions sociales. La vulgarisation de la maladie est majeure : « le pouvoir médiatique sème l’angoisse » écrivait  F. Lhermitte. Il est vrai que l’affection concerne 400000 à 500000 français et qu’à côté de ces malades potentiels se situent toutes les personnes craignant d’avoir une altération de leurs fonctions intellectuelles parce que leur mémoire « n’est plus ce qu’elle était ».

Le service a participé à tous les essais thérapeutiques concernant cette affection.

C’est fort logiquement qu’une consultation de la mémoire a vu le jour avec la création d’un centre de mémoire de ressources et de recherche avec obtention d’emplois médicaux et paramédicaux, en collaboration avec le service de gériatrie. G. BARROCHE est responsable de la coordination en neurologie.

 

DOULEUR CHRONIQUE

 

C’est à partir des années 1980 qu’on a pris conscience que la douleur n’était pas seulement un signe fonctionnel, un signal d’alarme présent dans de nombreuses affections et qu’on traitait par antalgiques, mais qu’elle pouvait représenter à elle seule une maladie en soi lorsqu’elle se chronicisait. La douleur chronique, c’est à dire persistant au-delà de trois mois va interférer avec les activités quotidiennes d’un individu, aura des répercussions sur son sommeil, sera génératrice de troubles psychiques et pourra conduire à une véritable désinsertion sociale.

C’est pourquoi ont été créées dans la plupart des centres hospitaliers des consultations de la douleur visant d’abord à évaluer les causes et le mécanisme et dans un deuxième temps à envisager les possibilités thérapeutiques (pas seulement médicamenteuses) et enfin à faire un suivi régulier avec pour objectif une réinsertion socioprofessionnelle.

Après plusieurs réunions avec les disciplines concernées, une telle consultation a été mise en place au service de neurologie à la fin de l’année 1991 et placée sous la responsabilité du Dr Philippe LONCHAMP, PH depuis environ la même date. Elle visait à prendre en charge les douleurs chroniques, les douleurs en rapport avec des affections cancéreuses étant suivies à la consultation spécialisée du Centre Alexis Vautrin. On conçoit aisément combien de patience et de temps, l’écoute du patient étant primordiale de même que la reconstitution de toute l’histoire, sont nécessaires pour aboutir à un résultat positif.

La consultation de la douleur nécessite la constitution d’une équipe pluridisciplinaire. Ph. LONCHAMP s’est entouré de collaborateurs très impliqués et fidèles, certains étant là pratiquement depuis le début de cette nouvelle activité : Claudine CORNET (anesthésiste), Thierry MONTAUT (psychiatrie), Jean PAYSANT (réadaptation), Maryvonne GERMAIN, puis Martine BATT (psychologue) (cf p. 115).

Le nombre de consultants reste stable en raison des longs délais de rendez-vous : environ 1300 par an.

L’intérêt pour cette activité nouvelle se retrouve pour l’enseignement. Une capacité, visant à former des «médecins professionnels » de la douleur, interuniversitaire (Reims, Dijon, Besançon, Nancy) se déroule sur deux ans et impose, outre l’enseignement théorique, un stage d’un mois dans une consultation spécialisée. Un diplôme inter-universitaire, avec le CHU de Dijon, a une durée d’un an et est ouvert aux médecins et non-médecins.

Enfin, la consultation de la douleur est une partie de la fédération des soins de support, intégrant le CHU et le CAV. Un comité de lutte contre la douleur et les soins palliatifs a été mis en place, sous la présidence du Pr. J-L. SCHMUTZ et s’occupe en priorité des problèmes administratifs et d’organisation.

Depuis l’introduction des triptans au début des années 1990, la migraine, maladie neurologique la plus fréquente (et aussi les algies vasculaires de la face) a vu le traitement de la crise faire un bond considérable. Ayant fait partie du groupe d’experts nationaux de cette affection, j’ai pu  faire bénéficier, avant beaucoup d’autres CHU, les patients de ce traitement révolutionnaire et d’une efficacité spectaculaire.

 

REMERCIEMENTS

 

Au cours de ces trente années, et particulièrement entre les années 1975 et 2000, de nombreux élèves ont été formés à la clinique et aux explorations fonctionnelles neurologiques et ont apporté leurs connaissances, en activité hospitalière ou libérale, tant en Lorraine que dans de nombreuses régions de France. Il me semble normal de les citer pour leur témoigner ma reconnaissance pour leur apport à l’évolution de la spécialité. Il est possible que l’énumération suivante soit incomplète et je m’en excuse par avance auprès de ceux que j’ai involontairement oubliés :

A Nancy, Nicole COLLOMBIER,  Jean-Eric WERNER,  Patrick AUBRUN, Joëlle RIVAIL, Véronique BRAUN, Isabelle MASSON, Isabelle LEBRUN, Alain MATHIEU ; à Metz, Etienne GODET, Marc et Christelle WAGNER, Yves NULLANS, Isabelle KIESEL, Joseph DIB ; à Thionville, Alain JAGER, Armel PICHOT ; à Saint-Dizier, Sophie MAILLARD ; à Epinal, Bernard HUTTIN, Evelyne PLANQUE, Sébastien DELASSAUX ; à Freyming-Merlebach, Philippe MARREL.

François ZIEGLER est à Belfort, Philippe GEHIN à Strasbourg, Isabelle MOURAND au Mans, Viviane BOUILLERET à Paris, Christian CRAUSER à Saint-Quentin, Patrick OUDOT à Annecy, Philippe SEVRIN à Besançon, Philippe ECK et Olivier PRESLES au Havre, Safia MAJID à Valenciennes, Olivier DEREEPER à Calais, René DESCOMBES à Troyes, Jean-Pierre ESCAILLAS à Montluçon, Patrice HENRY à Toulouse, Véronique  STAHL à Tours, Laurence THILLIER à Orléans, Frédéric SECARDIN à Châteauroux, Jérôme PETIT à Tain-L’Hermitage,  Nadia VANDENBERGHE à Lyon, Stéphane BOULY à Nîmes de même que Laurent COLLOMBIER…

 

CONCLUSION

 

On a écrit que les progrès dans les neurosciences n’ont jamais été aussi importants que ces dernières années. Nous pensons, en effet, avoir montré tout au long de cette revue combien, tout en restant une discipline clinique, la neurologie avait remarquablement et parfois spectaculairement évolué. Il faut cependant rester raisonnable et ne pas s’enthousiasmer de façon exagérée. Il n’y a pas encore la Ldopa de la maladie d’Alzheimer ou la trithérapie des gliomes. La sclérose en plaques n’est pas vaincue. De nombreux progrès restent à faire, tant sur le plan thérapeutique que sur celui de la pathogénie et de la compréhension du fonctionnement du cerveau humain. La collaboration étroite avec de nombreuses autres disciplines est indispensable (radiologie, électrophysiologie, médecine nucléaire, génétique, immunocytochimie…). L’existence de surspécialités est un facteur très prometteur. Mais, le chemin est encore long.

Après « The Decade of the Brain » est-on entré dans « The Century of the Brain »?