` sommaire

Pharmacies du CHU

 

par M. HOFFMAN

 

les activités hospitalo-universitaires à Nancy (1975-2005)

 

En 1959, le Pr. Meunier est Pharmacien-chef de la Pharmacie Centrale de l’Hôpital Central et le Pr. Marchal Pharmacien-chef de la pharmacie du groupe M.V.F, remplacé à son départ en retraite par Mme Remigy.

Mme Remigy développa une nouvelle activité de « Pharmacie Clinique » dans le service de Dermatologie du Pr. Beurey, consistant à suivre  la visite et à donner, si besoin aux prescripteurs, des informations sur les médicaments : efficacité, voies d’administration, posologie, stabilité, interactions, effets indésirables, etc… Après prescription nominative, une dispensation unitaire, nominative et journalière est réalisée par la pharmacie. Cette activité de Pharmacie Clinique a été mise en place plus tard dans le service de Diabétologie du Pr. Debry, à l’ouverture de la pharmacie de l’Hôpital Jeanne d’Arc.

Après la mutation de Mme Remigy à la Maternité Régionale, Mme Noirez assura son remplacement partageant son temps entre M.V.F. et l’Hôpital Central, puis Mlle Commun.

Le Pr. Hoffman est nommé Pharmacien-adjoint en 1964, puis Pharmacien-chef en 1969 au départ en retraite du Pr. Meunier.

La Pharmacie Centrale a été confrontée aux problèmes des génériques dès 1964. Après le lancement de l’appel d’offres et le choix par la commission adéquate, l’accord des Chefs de service était sollicité. Or, un praticien refusa le dipyridamole générique qui, selon lui provoquait plus d’effets indésirables. Mais en réalité, ayant fait un essai clinique pour le princeps, ce praticien ne voulait pas accepter une spécialité « concurrente »… Par la suite pendant 37 ans, il n’y eut plus de problème avec les génériques au CHU de Nancy.

Un jour, un assistant de Néphrologie, le Dr. Fontenaille demanda à la pharmacie Centrale d’envisager la  préparation des solutés de dialyse. C’est un  soir à 18 heures  par téléphone  qu’il demanda de préparer ces solutés,  pour le lendemain matin. La fabrication fut  prête à 8 heures. Par la suite, la pharmacie de Brabois  reprit cette fabrication de solutés, dans des cuves de 500 litres avec filtration à 0,22 microns. Un des composants, l’acétate de sodium était alors acheté par cinq tonnes en Hollande. Dès qu’un industriel fut capable de fabriquer des solutions de dialyse stériles, la pharmacie abandonna la fabrication.

En 1972, ouverture de la pharmacie de l’hôpital Jeanne d’Arc à Dommartin les Toul avec Mr Hoffman, puis Mlle Barret, Mme Bonet, Mr Giesenfeld. L’année suivante, en1973, ouverture de la pharmacie de Brabois Adultes dirigée par  Mme M.A. Hoffman pharmacien-chef, Maître de Conférences à la Faculté de Pharmacie et transfert des fabrications de la Pharmacie Centrale dans une unité spécifique.

C’est en 1976 que furent mis en route la préparation en chambre stérile sous flux laminaire, de poches pour nutrition parentérale prolongée, pour le service de Réanimation Chirurgicale ainsi que la préparation de  doses d’antibiotiques prêts à être injectés pour les services infantiles, dans un souci de sécurité et de qualité.

Un peu plus tard, en 1979, Mme Labrude participa au développement des préparations centralisées des anticancéreux injectables en chambre stérile sous flux laminaire, pour éviter les risques tératogènes  au personnel soignant. Notons que le CHU de Nancy fut pionnier dans ce domaine en même temps que  l’Institut Gustave Roussy.

Ouverture de la pharmacie de l’Hôpital d’Enfants avec Mme May, pharmacien-chef, en 1983.

La pharmacie de M.V.F. avec  Mme Noirez participe à la mise au point de préparations magistrales stériles pour IDR, destinées à l’investigation des toxidermies médicamanteuses à la demande du Pr. Barbaud du service de Dermatologie. Les dilutions successives sont réalisées de manière aseptique sous flux laminaire, par filtration stérilisante à 0,22 microns.

Dès 1984, un groupe National de Matériovigilance se créa  auquel participa M.Hoffman pour constituer une banque de données sur le matériel médico-chirurgical PHARMAT, bien avant que la loi n’institue la matériovigilance.

En 1987, la Pharmacie Centrale a mis en place, avec l’aide du CRIH,  un système de saisie par code barre, pour faciliter la distribution des médicaments et un passage des commandes par télex puis par internet, qui permettait de réduire le délai de réception des commandes chez les fournisseurs, de diminuer les stocks et d’éviter les grèves postales.

La loi 88-1138 du 20/12/1988 dite loi Huriet-Sérusclat a confié à la pharmacie hospitalière une responsabilité nouvelle en matière de recherche biomédicale. Il a fallu créer une organisation pour assurer le stockage des médicaments pour essais cliniques puis leur dispensation pour que le bon produit arrive au bon patient.  Toute cette gestion très lourde des essais cliniques pharmaceutiques a été informatisée à la pharmacie de Brabois adultes par Mr Kettani, interne en pharmacie et médecin, qui développa un logiciel.

La prise en charge de la douleur aiguë post-opératoire par la technique appelée « analgésie contrôlée par le patiente » nécessite l’utilisation de morphine présentée en seringue ou en pompe avec un pousse-seringue électrique ou une pompe à perfusion portable. Mme Noirez  mit au point des seringues de morphine de 50 mg =50ml prêtes à l’emploi pour cet usage.

La même année en 1994,  fut commercialisé le premier médicament indiqué dans la maladie d’Alzheimer, accompagné de mesures de suivi de pharmacovigilance. Cela impliquait d’expliquer au patient et surtout à son entourage les contraintes de l’adaptation posologique, des prises de sang de contrôle vis-à-vis de la tolérance hépatique. Cela nous a conduit à aménager un espace de confidentialité où les patients recevaient les conseils pharmaceutiques appropriés. Un compte-rendu de l’entretien était adressé au médecin prescripteur. Le conseil pharmaceutique s’est étendu aux autres médicaments dispensés aux patients ambulatoires par la pharmacie. Les patients ont salué cette expérience de façon positive dans une enquête de satisfaction.

L’étiquetage sécurisé des préparations réalisées à l’hôpital a été mis au point grâce au développement par le CRIH d’un logiciel interne IMAGO avec l’équipe pharmaceutique de l’Hôpital Central. Ce logiciel a été ensuite utilisé dans les différentes pharmacies du CHU.

Les doses  individuelles des gouttes buvables étaient préparées extemporanément par la pharmacie de l’Hôpital Central en flacons dilués prêts à l’emploi. La commercialisation de seringues destinées exclusivement à la voie orale a permis de proposer une nouvelle présentation des gouttes buvables et de centraliser la fabrication de ces seringues pour l’ensemble des pharmacies.

La loi n° 93.5 de Janvier 1993 relative à la sécurité en matière de transfusion sanguine  obligea les pharmacies hospitalières à gérer les médicaments dérivés du sang : stockage, distribution, pharmacovigilance, traçabilité à partir du 1er janvier 1995 entraînant un gros surcroît de travail et d’organisation.

En Septembre 2001, départ du Pr. Hoffman remplacé par Mme Labrude.