LES SOEURS DE SAINT-CHARLES ET LES HOPITAUX DE NANCY
Jacques VADOT
Evoquons cette congrégation à
travers sa présence et ses activités au sein de quelques établissements de
soins de notre agglomération.
L’Hôpital
Central
Avant sa création et pendant
près de trois siècles, les soeurs de Saint-Charles prodiguaient leurs soins aux
malades et aux plus démunis, à l’Hôpital Saint-Charles, situé en haut et à
droite de l’actuelle rue Saint-Jean.
La construction de l’hôpital
central fut rendue nécessaire par le transfèrement de la Faculté de Médecine de
Strasbourg en 1872. Les bâtiments principaux furent inaugurés en 1883,
complétés ensuite par d’autres constructions.
Quelques années auparavant, la
Congrégation des Soeurs de Saint-Charles avait, par transaction, cédé aux
Hôpitaux Civils ses droits de propriété sur l’hôpital Saint Charles de la rue
Saint-Jean, ce qui facilita l’évolution et la gestion des nouvelles
constructions.
Présentes dans tous les
services, les “soeurs” assuraient les soins et la formation des infirmières.
L’une d’entre elles, Soeur Louise Barrot, illustra le patriotisme et le
dévouement de cette congrégation pendant les temps difficiles des Première et
Deuxième Guerre mondiales.
Titulaire de nombreuses autres
décorations, Soeur Louise Barrot reçut des mains du Maréchal Foch, après la fin
de la guerre 14-18, les insignes de Chevalier dans l’Ordre de la Légion
d’Honneur. Elle s’éteignit en 1942, à l’âge de soixante-dix-sept ans, après une
vie au service des autres.
L’Hôpital
Saint-Julien
Il exista en réalité trois
établissements successifs du même nom.
Le premier, datant du début du XIVe siècle était situé “Grand rue”, en ville vieille, dans
la maison d’un prêtre riche et charitable, et porta de ce fait le nom de
“Maison Garnier”.
Le deuxième établissement du
même nom et qui a laissé son appellation à une rue du quartier, la rue
Saint-Julien, fut construit à la fin du XVIe siècle,
sous l’impulsion de Charles III, sur un territoire situé entre la place
Stanislas et la cathédrale. À proximité s’installa la Congrégation des Soeurs
de Saint-Pierre Fourier.
Au XVIIe
siècle et sous l’influence du Duc Léopold, ce deuxième hôpital Saint-Julien fut
amélioré. Dans le même temps arrivaient les soeurs de la Congrégation de
Saint-Charles, déjà présentes à l’hôpital du même nom, rue Saint-Jean.
L’actuel hôpital Saint-Julien,
le troisième du nom, fut construit à proximité du “nouvel hôpital central”
entre 1896 et 1900, sur l’ancien cimetière Saint-Nicolas.
Longtemps destiné à l’accueil
des personnes âgées, avec la présence constante des Soeurs de Saint-Charles, il
s’ouvrit plus tard à des services médicaux spécialisés, dont certains gagnèrent
le nouveau pôle hospitalier de Brabois. Il fait actuellement l’objet d’une
restructuration complète.
La Maison de Secours
Initialement dénommée “Notre-Dame du Refuge” et située rue Saint-Nicolas, elle fut
transférée, à la fin du XVIIe siècle, à son
emplacement actuel, rue des Quatre-Eglises, à proximité
de la Maison Mère et du Noviciat de la Congrégation de Saint-Charles, à laquelle
fut confiée, au début du XIXe siècle,
l’administration des services et des soins, sur proposition de Monsieur le
Préfet de Meurthe-et-Moselle.
Longtemps consacrée à la
dermatologie, aux prostituées et aux maladies vénériennes, l’activité de cet
établissement se tourna aussi vers l’ophtalmologie et la gynécologie. La Maison
de Secours reste surtout vouée à l’accueil et aux soins des personnes âgées et
convalescentes.
La présence des Soeurs de
Saint-Charles se retrouvait aussi à l’institution Jean-Baptiste Thiery, à l’Hospice Saint-Stanislas
et dans les Hôpitaux Maringer-Fournier-Villemin.
Actuellement cet ordre si
longtemps impliqué dans l’activité hospitalière de notre ville, continue à
oeuvrer en faveur des personnes âgées dans quelques établissements : Saint-Clément et Saint-Rémy à Nancy, Notre-Dame
du Bon Repos à Maxéville.
Ce ne sont que quelques faits,
tant il y aurait de choses à dire et à écrire sur cette Congrégation dont le
nom reste lié à plus de quatre siècles de l’histoire de nos hôpitaux.