GUILLEMIN Paul
1923-2007
ELOGE FUNEBRE - paru dans la revue "Binome" de la Faculté
Le Professeur Paul GUILLEMIN s'est éteint le 13 novembre 2007 à l'âge de 84 ans.
Issu d'une longue lignée et d'une grande famille de médecins, il s'honorait d'en représenter la cinquième génération en ligne directe. Ayant commencé ses études de médecine en 1941, il apprit la chirurgie auprès du Professeur CHALNOT, d'abord à la section chirurgicale du Centre anticancéreux puis dans son propre service de chirurgie générale. C'est l'Urologie qui fut son choix définitif.
Nommé Agrégé d'Urologie en 1962 et cinq ans plus tard titulaire de la Chaire d'Urologie - Chirurgien des Hôpitaux et Chef de Service, il succéda à son père, le Professeur André GUILLEMIN.
Dès lors, praticien à temps plein, il s'appliqua à dynamiser le service d'Urologie. L'événement le plus important fut incontestablement la transplantation rénale. La première greffe de rein à Nancy fut réalisée en 1970 après une préparation remarquable de l'équipe des chirurgiens urologues avec la néphrologie (Pr HURIET, Pr KESSLER), l'immunologie (Dr GENETET, Dr RAFFOUX),l'anesthésie (Pr JM. PICARD, Dr SCHULZ) et la chirurgie vasculaire (Pr MATHIEU). Depuis cette première, sans discontinuer, plus de mille patients ont subi une transplantation rénale.
Cette époque fut aussi celle de l'explosion de nouvelles techniques dont la plupart restent la base de l'exercice actuel de l'Urologie : l'endo-vidéo-urologie, le laser, la microchirurgie, la lithotripsie extracorporelle, la cryochirurgie... Il en assura l'implantation avec ses collaborateurs veillant à l'alliance de ces progrès avec le contexte du malade et de sa maladie.
Cette carrière se mesure par près de 200 publications scientifiques et des contributions à plusieurs sociétés savantes dont l'Association Française d'Urologie où il anima plusieurs forums et dont il fut président du 78ème congrès en 1984.
Co-auteur d'une monographie très prisée des étudiants, il a enseigné l'Urologie à toute une génération de médecins. Nombreux sont ceux qui parlent d'un véritable Maître, pédagogue à la pensée claire, donc passionnant et d'un Grand Patron, chirurgien exigeant, rigoureux et intègre. Il avait fait sa règle de toujours se respecter devant sa conscience et dans ses relations avec ses confrères.
Il était Officier des Palmes Académiques.
Une grande sensibilité se dissimulait derrière une attitude de respect envers ses malades, ceux-ci étaient écoutés et soutenus. Au-delà des innombrables témoignages de reconnaissance de ses patients, beaucoup ont gardé de ce contact humain une très forte impression.
Ayant pris sa retraite en 1992, il put s'adonner à cultiver d'autres passions comme la géologie, l'astronomie ou la paléoanthropologie et donner du temps à sa famille où se poursuit d'ailleurs la tradition médicale..