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Rétrospective sur l'internat des hôpitaux universitaires de Nancy

 

par D. ANTHOINE (Promotion 1956)

Ancien Président national des Anciens internes de CHU

 

L' Internat de Nancy fête cette année en 2006 ses 150 ans ! « un bel âge », pour cette institution !

Il a, en effet, été créé en 1856, d' abord internat de l'école de médecine de Nancy, puis internat de la Faculté de médecine et des Hôpitaux universitaires.

BROCARD en a été le premier élu d'une très longue liste (promotion 1856). SIZARET l’a imité en 1857, VIGEL et LALLEMENT en 1858.

 

Nancy a toujours fait partie des onze plus importants internats de France qui constituaient initialement la Fédération nationale des anciens internes de CHU, organisatrice avec les internes en exercice de Congrès restés célèbres, dont deux à Nancy (1964 ; 1987).

Jusqu'en 1966, l'internat, recruté par concours local annuel, ouvrait un nombre très restreint de postes (de 7 à 15 suivant les années et les besoins hospitaliers). Puis, en raison du nombre croissant de services hospitaliers créés et donc du besoin parallèle d'internes, les promotions se sont élargies (37 places en 1981 ; 44 en 1982 ; 53 en 1983).

L'internat de Nancy a été longtemps reconnu comme étant un concours très difficile. L'épreuve reine en était l'épreuve dite « de malades » (un cas médical, un cas chirurgical), quasi spécifique à Nancy. Ce type d'épreuve préparait idéalement aux fonctions d'interne responsable de malades. Elle se préparait dans des «écuries », sous la férule amicale, mais ferme de nos aînés.

 

Depuis 1984, l'internat est ensuite devenu un internat qualifiant, obligatoire pour devenir spécialiste. Sont également apparues au concours les fameuses épreuves de QROC et QCM, qui ont remplacé les épreuves de malades, en raison du nombre trop élevé de candidats (94 places en 1987).

L'esprit même de l'internat avait de ce fait totalement changé. Ce concours avait alors perdu son caractère régional, étant ouvert à tous les étudiants français, sous forme de deux concours dits Nord et Sud. Ceci pouvait aboutir à des absurdités, avec l'exemple fameux du mari reçu à Lille et l'épouse à Nice ! Pire encore l'internat des hôpitaux a maintenant complètement disparu depuis ces trois dernières années, avec la naissance d'un « avorton », appelé « examen national classant validant », ouvert à tous et commun tout à la fois au recrutement des médecins spécialistes et généralistes. On vient d'en voir les conséquences néfastes sur la répartition médicale nationale !

Permettez donc à un « dinosaure », après cette longue agonie de l'internat des CHU, qui était le seul valable, de verser quelques larmes sur le passé, sur notre concours de « grand papa », qui a eu le mérite insigne d'avoir formé nombre de Professeurs de renom ainsi que nombre de médecins des hôpitaux et de spécialistes de ville de grande qualité.

Autre temps, autres mœurs ! Finie la sélection, seul gage de qualité, mais terme hélas honni dans notre pays ! On en voit les conséquences ! « La France, ton café fout le camp. De Profundis ! »

 

Complément (Legras) : 2 photos du congrès de 1964 : 1 et 2