1870-1936
Texte extrait de "Evolution des chaires d'Histoire naturelle médicale et d'Hygiène à Nancy" par G. PERCEBOIS - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy
G. Thiry, jusqu'alors préparateur en histoire naturelle, arrive en Hygiène le 16 décembre 1895 où il remplace Pillon comme préparateur. Il y fera les analyses bactériologiques. Ultérieurement, il sera nommé Sous-Directeur de l'Institut, Chef des Travaux de Bactériologie chargé, en outre, des analyses bactériologiques des Cliniques. En 1902, G. Thiry quitte le laboratoire d'Hygiène et revient au laboratoire d'Histoire naturelle et Parasitologie
Le 26 mai 1913, s'ouvre le Concours d'Agrégation pour la Section Parasitologie et Sciences naturelles appliquées à la Médecine. Un poste existe pour Nancy. Thiry se présente. Agrégé, il est attaché à la Faculté de Nancy à dater du 1er novembre 1913.
La Grande Tourmente survient et, pendant quatre années, bouscule les Idées et les Etres. Certains en sortiront marqués ; d'autres, plus jeunes, profitant des vides entreront en lice. G. Thiry est parti en 1914 avec un groupe de brancardiers ; pendant toute la guerre, il sera à Toul, au Service de Santé de la Région et de l'Armée, chargé de nombreuses missions. Quand la campagne se termine, il est auprès de l'Armée américaine.
Profitant de la vacance de la Chaire d'Histoire naturelle, le Conseil de la Faculté demande la création d'une Chaire de Bactériologie. Elle est confiée au Professeur P. de Lavergne, nommé titulaire à la date du 1er octobre 1931 (décret du 28 mai 1931). En conséquence, on aménage un nouveau Laboratoire à l'Institut anatomique, dans les locaux de Médecine opératoire, laquelle sera transférée en face, dans une ancienne salle de travail située au-dessus de l'amphithéâtre du Cours de Chimie. Thiry garde le Laboratoire de Vuillemin et y installe les collections de Parasitologie ; le Laboratoire des Travaux pratiques devant être commun aux deux disciplines.
Les difficultés économiques et politiques que traverse la France entraînent, en 1934, des mesures de compression. A la Faculté de Médecine, un Professeur titulaire, Dufour en Physique, un Professeur sans Chaire, Thiry, un garçon d'Anatomie, sont mis à la retraite avant l'âge ; enfin, un poste d'agrégé est supprimé (Physique). Ces mêmes décrets-lois font cinq victimes dont deux Professeurs à la Faculté des Sciences. A la Faculté de Pharmacie, un Professeur demande spontanément sa mise à la retraite anticipée.
G. Thiry, profondément blessé, survivra peu à cette mesure vexatoire autant qu'inefficace. Il devait mourir deux ans après, le 10 juillet 1936. Né à Nancy le 31 août 1870, il avait consacré sa vie au Laboratoire. Passionné et désintéressé, il avait rendu les plus grands services à de nombreux médecins, pharmaciens, vétérinaires qui ne sollicitèrent jamais son aide en vain.