WEBER Jean-Amédée

 

1877-1966

 

` sommaire

 

Texte du Pr.  Larbi ABID, enseignant à la faculté de médecine d’Alger  

 

Le professeur Jean Amédée Weber est né à Macon (Saône et Loire, France) le 7 septembre 1877. Après ses études secondaires, il s’inscrit à la faculté de médecine de Nancy. Très tôt attiré par les sciences morphologiques, il sera aide d’anatomie de 1897 à 1899, puis prospecteur d’anatomie de 1899 à 1904 dans le service du Pr. Adolphe Nicolas (avant que celui-ci n’aille à Paris succéder au grand anatomiste Poirier qui venait de décéder) puis du Pr. Paul Ancel dont les travaux portaient sur la morphogenèse, la tératologie, le développement du tractus génital chez certains animaux etc. Ceci explique peut-être le titre de la thèse de médecine générale de Weber, soutenue le 11 juin 1903 et intitulée : « l’origine des glandes annexes de l’intestin moyen chez les vertébrés ».

L’année suivante, le 1er juillet 1904, il sera nommé Professeur agrégé d’anatomie à la faculté de médecine de Nancy où il replacera le Pr. Ancel parti pour Lyon.

Au retour de celui-ci en 1908, le Professeur Weber est nommé Professeur d’Anatomie à Alger où l’école mixte de médecine et de pharmacie acquiert en 1909 le statut de Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie. J.A. Weber est ainsi le premier titulaire de la chaire d’anatomie de cette nouvelle Faculté en même temps que professeur d’histologie et d’embryologie jusqu’en 1917.

Durant la 1ère guerre mondiale, on le retrouve médecin d’une unité de chasseurs d’Afrique de l’armée d’Orient. Après sa démobilisation, en 1917, les professeurs issus d’écoles françaises de l’université de Genève cherchent à remplacer le Pr. d’anatomie d’origine allemande Laskowski (parti en retraite) par un français. C’est ainsi que Jean Amédée Weber prendra la chaire d’anatomie de la faculté de Médecine de Genève. Il jettera un regard critique sur l’état de l’enseignement dans cette faculté : « en ce qui concerne les étudiants, un minimum d’efforts absolument ridule est exigé d’eux aux travaux pratiques et les notes excellentes distribuées aux examens sanctionnant non seulement des connaissances plus que rudimentaires, mais encore une fraude courante, sinon organisée, aux examens pratiques ». Devant le budget très modeste octroyé au laboratoire d’anatomie, il écrira une lettre aux responsables de la faculté le 27 février 1919 où il menace de démissionner si la situation ne s’améliore pas.

De 1918 à 1940 il sera membre correspondant français à la Société de biologie. Le 20 juin 1940, avec le professeur Edgard Milhaud et Adrien Tixier (homme politique français) le professeur Weber envoie de Genève un télégramme au maréchal Pétain pour protester contre la demande d'armistice et demander la poursuite de la guerre aux côtés des Britanniques.
Il terminera sa carrière dans cette faculté où il prendra sa retraite en 1947 et où à l’occasion de son 70ème anniversaire, un jubilé professoral lui est organisé. Cette même année il sera élu membre correspond de l’Académie de Médecine (Paris). Il mourra à Genève le 10 octobre 1966.

Les travaux scientifiques de J.A. Weber relève essentiellement de l’embryologie et de la morphogenèse comparée. Son nom est resté attaché à l’anneau hépato-pancréatique de Weber.

 

Rappel d’embryologie :

Le pancréas est constitué à partir de deux ébauches, toutes deux bourgeonnant depuis l'endoderme au niveau de la boucle duodénale. Au 26ème jour de la vie embryonnaire se forme un anneau hépato-pancréatique, dit de Weber, qui donnera le bourgeon pancréatique dorsal et le ventral. Initialement c'est le bourgeon pancréatique dorsal (stade12, env. 31 jours) qui prolifère dans le mésentère dorsal depuis le versant dorsal du duodénum. Un peu plus tard le bourgeon pancréatique ventral prolifère à partir de l'ébauche du conduit cholédoque, à angle droit sous l'ébauche hépatique. Le bourgeon pancréatique dorsal s'étend rapidement dans le mésoduodénum sous la grande courbure de l'estomac. Sa queue atteint la proximité de la rate. Son conduit d'évacuation qui part de la queue, fusionne en général avec le conduit d'évacuation du pancréas ventral pour former le conduit pancréatique principal. Ce dernier s'unit au conduit cholédoque et s'abouche dans la papille duodénale majeure. Il arrive que le conduit d'évacuation du pancréas dorsal reste indépendant, formant alors le conduit pancréatique accessoire qui s'abouche dans la papille duodénale mineure, en position un peu plus crâniale.