1852-1916
Extrait de " Les sciences physiologiques et physico-chimiques " par P. ARNOULD - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy
Au cours de cette année 1878, un nouvel agrégé venait d'être affecté à la chaire d'Hygiène et de Physique : Augustin Charpentier. Le précédent agrégé, Monoyer, s'était orienté vers l'ophtalmologie. Ainsi comme son prédécesseur, A. Charpentier n'eut pas à attendre longtemps pour devenir Professeur titulaire. Toutefois la Faculté jugea bon de dédoubler cette chaire hybride d'Hygiène et Physique, et put obtenir une décision favorable du Ministère. Ainsi fut créée une Chaire d'Hygiène, attribué à Poincaré (Professeur adjoint de Physiologie), la Chaire de Physique revenant à Charpentier.
Né en 1852 à Charenton-sur-Creuse, Poincaré avait fait ses études de Médecine à Limoges puis à Paris. Sa thèse de doctorat était consacrée déjà à la vision (« La vision avec les diverses parties de la rétine»). Il fut pendant plusieurs années l'assistant de Landolt. La plupart de ses travaux porte sur l'optique physiologique et la physiologie de la rétine. Il inventa un « photoptomètre » - longtemps classique - appareil permettant la comparaison précise de faibles éclairements. Grâce à lui, Charpentier étudia l'adaptation de la rétine à la lumière, et ce qu'il appellait les « oscillations rétiniennes ». Il s'occupa aussi de l'audition et de la physiologie des nerfs.
Ses travaux lui valurent une grande notoriété, attestée par de nombreuses récompenses de la part notamment de l'Académie des Sciences, et par les missions dont il fut chargé soit par les autorités universitaires, soit par ses collègues.
Il mourut subitement le 4 août 1916. La fin de sa carrière avait été attristée par la célèbre et malencontreuse histoire des rayons N, auxquels il consacra plus de quinze publications en 1904, décrivant leur émission par les organismes vivants et leur action biologique...