SIMONIN Edmond

1812-1884

` sommaire

Texte extrait de " Un siècle de chirurgie à NANCY (1874-1974)" par A. BEAU - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy

Né à Nancy en 1812, Edmond Simonin appartenait à une famille qui a grandement honoré la médecine. Son grand-père, Jean Baptiste (1750-1836) avait été professeur au Collège Royal de chirurgie avant la révolution. C'est grâce à lui et à quelques médecins que l'enseignement médical fut maintenu à Nancy sans interruption après la suppression de la faculté de médecine en 1793, sous la forme juridique d'une société de santé puis d'une école libre de médecine. Son père, lui aussi prénommé Jean-Baptiste (1785-1870) se consacra durant toute sa carrière, à l'enseignement médical et fut de 1842 à 1847 directeur de l'école de médecine. Formé à de tels exemples, Edmond Simonin était appelé, lui aussi, à jouer un rôle de tout premier plan à l'école puis à la Faculté de Médecine de Nancy. C'est dans cette école qu'il poursuit ses premières études et que débutent ses premières fonctions (prosecteur d'anatomie en 1831). Il va ensuite terminer sa scolarité à Paris, attiré par la chirurgie, il y devient l'élève de Velpeau et de Morel. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat en 1835, il revient à Nancy où il est nommé l'année suivante professeur suppléant de clinique et de pathologie externe à l'école préparatoire. En 1840, il devient professeur titulaire de clinique chirurgicale et de médecine opératoire. La confiance de ses collègues le désigne en 1850 comme directeur de l'école. Dés lors, Simonin va appliquer tous ses efforts pour consolider et développer l'institution qu'il dirige. Dès 1866, il demande la transformation de l'école de Nancy en faculté. Lors des douloureux événements de 1871, il va se dépenser, sans compter, pour obtenir le transfert à Nancy, de la faculté de Strasbourg. Il fait preuve alors d'un très grand attachement à sa patrie et d'un désintéressement personnel total puisqu'il n'ignore pas que la venue d'une faculté à Nancy lui fera perdre sa place de directeur de l'institution.

Le décret du 1er octobre 1872 lui accorde une chaire de clinique chirurgicale dans la faculté nouvelle, il est nommé en même temps directeur honoraire de l'école préparatoire de Nancy, récompense et précieux souvenir pour lui, des services rendus à cet établissement. A la tête de la clinique chirurgicale A de la nouvelle Faculté de 1872 à 1879 Simonin va continuer de donner à ses nombreux élèves l'exemple de soins assidus et minutieux et un enseignement très apprécié. Outre ses fonctions professorales, Simonin eut une activité administrative et médicale tout à fait remarquable. Il fut en 1844 l'un des fondateurs de la société de médecine. Il s'occupa plus particulièrement de l'assistance médicale à domicile et des oeuvres d'hygiène publique.

Malgré ses occupations si nombreuses, il publia de très nombreux travaux de médecine, parmi lesquels la publication la plus importante est, sans aucun doute, son traité de l'emploi de l'éther et du chloroforme à la clinique chirurgicale de Nancy. Cet ouvrage considérable, en quatre volumes, commencé en 1849 et terminé en 1879, présente le développement successif de la question et la longue expérience de son auteur. Simonin fut l'un des premiers en France à se servir du nouveau procédé d'anesthésie générale. Du 30 janvier au 10 février 1847, Simonin fait d'utiles expériences sur les appareils employés et dès le 4 décembre 1847, il étudie l'action du chloroforme. Il montre enfin, d'après l'ensemble de ses résultats cliniques, l'influence heureuse de l'anesthésie au point de vue de la diminution de la mortalité à la suite des interventions chirurgicales. Simonin fut donc l'un des pionniers de la chirurgie moderne.

A ses connaissances scientifiques, Simonin joignait un goût très marqué pour les lettres et les arts. Pendant de nombreuses années, il fut secrétaire perpétuel de l'Académie de Stanislas devant laquelle il se plut à retracer avec beaucoup d'érudition l'histoire des institutions médicales Lorraines. Admis à la retraite le 1er avril 1879, il devait succombera une longue et douloureuse maladie le 31 mai 1884, entouré de l'affection et de l'estime de sa famille et de ses nombreux élèves.

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JEAN-BAPTISTE-EDMOND SIMONIN (1812-1884) - CHIRURGIEN NANCÉIEN, PIONNIER DE L'INSUFFLATION PULMONAIRE par le Dr. Jacqueline CAROLUS (La Lettre du musée - 2000)