WEISS Théodore

1852-1942

` sommaire

Texte extrait de "Un siècle de chirurgie à NANCY (1874-1974)" par A. BEAU - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy

Théodore Weiss était né à Phalsbourg en 1852, fils d'un notaire, il se destinait à succéder à son père quand survinrent les événements de 1870. L'annexion de cette région de la Moselle modifia complètement son avenir. Quittant son pays natal, il s'inscrit à la Faculté de Médecine de Paris dont il devient un très brillant élève. Interne des Hôpitaux, il est l'élève de Guérin, de Duplay et de Verneuil ; c'est dans le service de ce dernier maître qu'il observe quelques cas de trépanation de l'os iliaque, comme voie d'abord de la fosse iliaque interne, qui constituèrent les éléments de sa thèse inaugurale (1880.

La même année, il se présente au concours d'agrégation de chirurgie en écrivant une thèse sur la tolérance des tissus pour les corps étrangers, travail rédigé à Paris à une époque où les théories de l'aseptie et de l'antiseptie n'avaient guère encore pénétré dans les services chirurgicaux. Reçu brillamment à ce concours, Théodore Weiss vint à Nancy en septembre 1880 et est aussitôt chargé de la clinique ophtalmologique qui, à cette époque, était dirigé par des chirurgiens. A la mort du Professeur Michel en 1883, il est chargé en qualité d'Agrégé, d'assurer le service de la clinique chirurgicale A vacant par le décès du Professeur Michel, jusqu'à la nomination d'Albert Heydenreich, en 1885.

Le 22 mai de cette année, Weiss est titularisé à son tour dans la chaire de Pathologie externe qu'il quittera en 1898 à la suite de la disparition dramatique du Professeur Heydenreich. Il assurera à partir de ce moment la direction de la clinique chirurgicale A jusqu'à sa retraite en 1922. Actif et laborieux, le Professeur Weiss acquit très rapidement à Nancy une grande notoriété chirurgicale et sut former de nombreux élèves auxquels il apprit l'art d'être exact, de commencer son travail de très bonne heure et de bien préparer ses tâches journalières.

Ses travaux scientifiques sont très nombreux et, dès le début, ils prouvent que Weiss a été rapidement partisan des doctrines listériennes. Nombre de ses communications et de ses mémoires ont été réunis dans un volume de « Leçons cliniques» puis dans un volume de « mélanges de chirurgie ». Parmi ses travaux les plus significatifs, il faut rappeler plus particulièrement « la résection des côtes dans l'emphysème chronique ou opération d'Estlander » qu'il fut le premier à pratiquer en France, et d'autres communications consacrées à l'ouverture antiseptique des abcès par congestion d'origine vertébrale et sur la ponction antiseptique du genou.

Admis à la retraite en 1922, T. Weiss eut une longue et active vieillesse, s'occupant très activement des hôpitaux dont il fut, jusqu'à sa mort, membre du conseil puis vice-président. Il devait terminer tristement sa vie le 14 mars 1942, exilé de Nancy pendant l'occupation allemande dans sa famille à Grorouvre en Seine-et-Oise. Le 1er novembre 1922, le Professeur Michel était appelé à prendre la succession de M. Weiss à la chaire de clinique chirurgicale A.