L'ancien hôpital Saint-Julien
1588-1900
Extrait de « LES FONDATIONS HOSPITALIERES A NANCY » par J-P. GRILLIAT
HISTOIRE DES SCIENCES ET
TECHNIQUES EN LORRAINE
Encyclopédie illustrée de la
Lorraine – Ed. Serpenoise
A proximité se fixèrent
bientôt les sœurs de la congrégation de Saint-Pierre
Fourier, les deux établissements étant séparés par la rue de la Congrégation,
devenue rue de la Constitution et aujourd'hui rue Maurice Barrès. Pour assurer
des ressources régulières au nouvel hôpital, Charles III décida « que le
meilleur et principal habit que chaque habitant de Nancy - bourgeois ou manant
- aurait à l'heure de son décès serait donné à l'hôpital Saint-Julien par la
veuve ou les héritiers ».
Le duc eut aussi recours au
système des indulgences ; c'est ainsi que le pape Clément VIII, à la demande de
Charles III et par bulle du 4 novembre 1604, attribuait une indulgence plénière
aux malades de Saint-Julien qui, à l'article de la mort, après s'être confessés
et avoir communié, invoqueraient le nom de Jésus. Surtout, les visiteurs qui
iraient voir les malades et feraient don à l'hôpital, pourraient bénéficier
d'une indulgence de quarante jours.
L'administration de
l'hôpital fut modifiée ; comme précédemment, deux bourgeois étaient désignés
par la cité comme surintendants, mais en plus, deux gouverneurs fonctionnaires,
également désignés par la cité, administraient l'établissement sous la
surveillance quotidienne d'un économe.
Hommes et femmes étaient
hospitalisés séparément. Les femmes plus ou moins valides s'occupaient des
petits enfants. Les enfants plus grands recevaient une ébauche d'instruction.
La capacité hospitalière était de l'ordre de deux cents malades, étant entendu
que les pauvres étaient admis préférentiellement.
L'hôpital Saint-Julien
vécut difficilement les contrecoups des occupations françaises du XVIIème siècle : d'une part baisse des revenus, d'autre
part sollicitations considérablement majorées du fait de la misère, la famine
et la peste. De retour sur ses terres, Charles IV réorganisa l'administration
hospitalière. Trois directeurs, nommés par le prince, étaient désormais à sa
tête ; en principe un ecclésiastique, un conseiller à la Cour, un avocat. Avec
Léopold, la Lorraine retrouva de meilleures conditions d'existence et la vie
hospitalière en profita.
Mais le grand événement fut
l'arrivée à Saint-Julien des sœurs de Saint-Charles dont la congrégation
générale venait d'être créée à Nancy et qui avaient déjà leur propre hôpital
Saint-Charles. Elles étaient deux sœurs en 1702, puis sept au milieu du siècle
et remplissaient, en particulier, les fonctions d'économe et de préposée à la
pharmacie.
Sous Stanislas furent créés
de nouveaux lits de donation, mais surtout une structure particulière,
dépendant de Saint-Julien et destinée à assurer l'éducation d'orphelins : douze
garçons et douze filles, tirés au sort, étaient pris totalement en charge,
quasi embrigadés sous l'uniforme et bénéficiaient d’une instruction et de
l’apprentissage d’un métier manuel. A la sortie, ils recevaient une dotation et
l'administration hospitalière était chargée de leur trouver une place
professionnelle. Stanislas fit construire à sa charge un corps de bâtiment
spécial dit « bâtiment royal ». Saint-Julien continuait, par ailleurs, à
fonctionner comme un établissement hospitalier de l'époque, mais
progressivement l'habitude se prit d'adresser les sujets actifs à l'hôpital
Saint-Charles et les enfants et sujets âgés à Saint-Julien. Ainsi, à la veille
de la Révolution, l'hôpital Saint-Julien était devenu une maison pour les personnes
âgées nécessiteuses et par ailleurs un orphelinat.
Durant la Révolution,
l'hôpital continua à fonctionner selon les mêmes principes, les trois
directeurs restèrent à leurs postes jusqu'à la Terreur et furent remplacés par
un officier communal. Les sœurs restèrent également malgré quelques
tracasseries ; elles durent abandonner leurs habits religieux et ne
suspendirent leurs activités que pendant quelques mois au début de 1795. Quant
à l'église de l'établissement, elle fut momentanément transformée en salle de
réunion populaire. La fondation des Orphelins de Stanislas disparut dans la
tourmente, de sorte que, au début du XIXe siècle,
Saint-Julien était devenu uniquement un établissement de retraite pour les
personnes âgées, soit hôtes payants, soit dépendantes de la charité publique.
Après la guerre de 1870, la
municipalité de Nancy envisagea de transférer le second hôpital Saint-Julien,
devenu insalubre, dans un nouveau quartier. Elle se fixa sur le terrain de
l'ancien cimetière Saint-Nicolas, situe au-delà de la porte de la nouvelle
ville et à proximité de l'établissement des enfants trouvés et surtout du
terrain où l'on construisait le nouvel hôpital de soins.
Entrée principale Pierre Fourier Entrée de la Chapelle Façade sur la rue Saint-Julien
Façade sur la rue
Pierre Fourier Pavillon
royal - Façade sur la rue St-Julien
Vue prise de la rue de la
Constitution Vue intérieure de la Chapelle
Façade au fond de la première Cour Première cour Première cour
Pavillon royal – Façade intérieure Bâtiment des hospitalisés Seconde Cour
Seconde Cour, faisant face
au Pavillon royal
Au fond la cathédrale
Cour longeant les maisons de la rue
Saint-Georges Vue intérieure à vol d’oiseau
Emplacement
après démolition (vers l’Hôtel de Ville) Emplacement après démolition (vers
la Cathédrale)