FOLIGUET Jean-Marie
1918-2008
ELOGE FUNEBRE
Publié dans la revue « Binome »de la Faculté
Né à Saulx-de-Vesoul (Haute-Saône) le 20 février 1918, le Professeur Honoraire Jean-Marie FOLIGUET nous a quittés le 1er octobre 2008 à l'âge de 90 ans. Il a eu une triple carrière tout à fait exemplaire de médecin militaire puis de Professeur dans notre Faculté et enfin de retraité très actif à Dijon.
Après des études primaires à Vesoul, puis secondaires au lycée d'Épinal, il débuta ses études supérieures à Nancy (PCB) en 1938 pour intégrer ensuite en 1939 l'École des Services de Santé des Armées à Lyon. Au cours de sa deuxième année de Médecine, nommé médecin auxiliaire, il est affecté à la zone des Armées GSD70, et sera prisonnier de guerre jusqu'en septembre 1943. Il réintègre alors l'ESS à Lyon et y est admis aux grades de Docteur en Médecine et de Médecin lieutenant en décembre 1944. Il rejoint alors la 1ère Armée Française et y termine la guerre en étant ensuite affecté à l'armée d'occupation en Allemagne jusqu'en 1951 avec le grade de Médecin-capitaine. Puis il est envoyé en Indochine jusqu'en 1953 avant de retourner en Allemagne jusqu'en 1954. Il est affecté à l'Hôpital militaire du Val de Grâce à Paris après avoir réussi le concours d'Assistant des Hôpitaux militaires en Bactériologie.
Après des stages à l'Institut Pasteur qui consacrent sa vocation pour la microbiologie et la pathologie infectieuse, il est détaché comme Chef de Service des contagieux à l'hôpital militaire d'Oran avant de rejoindre Nancy avec le grade de Médecin-commandant, affecté à l'hôpital militaire Sedillot comme « Spécialiste des Hôpitaux militaires », chef du laboratoire de Bactériologie en 1957. Il commence alors un parcours parallèle à l'Hôpital Sedillot où il sera successivement chef du service de médecine, puis médecin chef, jusqu'en 1967, avec le grade de Lieutenant-colonel, et à l'Institut Régional d'Hygiène (Pr Melnotte) où il passe avec succès le CES d'Hygiène et Action Sanitaire et Sociale puis l'agrégation d'Hygiène et médecine Sociale (1962).
Mis à la retraite de l'armée sur sa demande en 1967, il est alors titularisé comme Maître de conférences agrégé d'Hygiène et intégré comme biologiste des Hôpitaux. En 1968, il crée à partir du laboratoire régional de contrôle des eaux, le Laboratoire d'Hygiène et de Recherche en Santé Publique (LHRSP) dont il fit avec ses élèves un modèle en France, associant enseignement, recherche et analyses, qui ne manquera pas de susciter admiration et convoitise. Au sein du LHRSP, il développa les recherches en virologie des eaux, mondialement reconnu avec ses élèves comme pionnier de ce domaine.
Professeur sans chaire (Médecine préventive, Santé Publique et Hygiène) en 1972, il eut conscience, avant beaucoup d'autres, de l'importance de la prévention des infections nosocomiales et créa au CHU en 1974 un des tous premiers services d'hygiène hospitalière de France, qui lui aussi servit de modèle. La dynamique mise en place à Nancy a servi de base à la réflexion nationale sur l'organisation des Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales, des Equipes Opérationnelles en Hygiène Hospitalière et des laboratoires de contrôle environnemental en milieu hospitalier. Malgré la maladie à laquelle il fit face avec un courage et une vitalité exemplaire puis le décès de son épouse, il poursuivit ses activités et continua à former des élèves qui ont essaimé dans de nombreuses villes françaises. Ayant demandé sa mise à la retraite en octobre 1984, il s'installe à Dijon et y recommence une nouvelle carrière dans le domaine audio-visuel où, là aussi, il fit l'admiration de tous.
Le Professeur Jean-Marie FOLIGUET, Chevalier de la Légion d'Honneur (1962) et Officier dans l'Ordre des Palmes Académiques (1980) fut incontestablement l'un des fleurons de la Faculté, beaucoup plus connu à l'échelle nationale et internationale comme l'un des fondateurs de l'étude de la virologie des eaux et de l'hygiène hospitalière moderne. Ses élèves et plus généralement la collectivité des hygiénistes lui en seront éternellement reconnaissants et la Faculté de Médecine de Nancy peut être fière d'un digne successeur de ses illustres prédécesseurs (Professeurs Poincaré, Mace et Parisot), car il a continué à maintenir à haut niveau la discipline Hygiène, maintenant plutôt appelée Santé-Environnement.
Professeur P. HARTEMANN
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1938 - P.C.B.
à la Faculté des Sciences à Nancy
1939 - lère
année de médecine à la Faculté de Lyon, puis admission à l'E.S.S.M.(Ecole du Service de Santé
militaire) dans la même ville. Mariage en février. Part sur le front en mai
1940 comme médecin-auxiliaire.
1940-43 - Prisonnier de guerre
au Stalag XIB jusqu'à sa relève en septembre.
1944-45 - Après une
participation modeste dans la résistance soutient sa thèse de docteur en
médecine en décembre 1944 à Lyon, repart en guerre (lère
Armée Française) et finit la campagne en Allemagne.
1945-51 - Occupation en
Allemagne dans diverses unités. Préparation de l'assistanat des Hôpitaux
militaires.
1951-53 - Campagne d'Indochine :
sert en tant que médecin traitant (médecine) dans deux hôpitaux proches de
Saigon (Giadinh et GoVap)
1954-57 - Assistant des H.M. (Val-de-Grâce) - Certificats
à l'Institut Pasteur de Paris - Nomination comme Spécialiste des Hôpitaux
militaires (Bactériologie) en fin d'assistanat.
1956 - Séjour à Oran comme chef
du service des contagieux (Hôpital Baudens)
1957-67 - En service à l'Hôpital
Sédillot à Nancy comme chef du laboratoire du service
de médecine (1960), enfin médecin-chef de cette formation, jusqu'à sa retraite
des Forces Armées.
1963 - Maître de conférences
agrégé à la Faculté de médecine de Nancy (Chaire d'Hygiène et Médecine Sociale
- Pr Senault).
1967 - Intégré au C.H.U. de Nancy, biologiste des Hôpitaux au laboratoire de
Virologie (Pr de Lavergne)
1974 - Chef de service d'Hygiène
hospitalière au C.H.U. de Nancy 1968-84 Enseignement
à l'U.E.R. des Sciences médicales B et directeur du
Laboratoire d'Hygiène et de Recherche en Santé Publique (contrôle des eaux,
etc..). Nommé successivement Professeur sans chaire (1972) puis titulaire
(1982).
1984 - Retraite repli sur Dijon.
Quatre enfants, dont un fils,
professeur à la Faculté de médecine de Nancy.