Introduction
par A. LARCAN et C. VUILLEMIN
Les traditions
médicales lorraines et plus spécialement nancéiennes sont importantes et ceci
dès le XVIème siècle, même si Paris et Montpellier
ont sur ce plan une histoire plus riche et plus longue.
La création d’une
Faculté de Médecine à Pont à Mousson (1572) puis celle des Collèges Royaux de
médecine et de chirurgie, le transfert de la Faculté à Nancy, la suppression
des institutions universitaires pendant la Révolution puis leur recréation sous
la forme d’une école de médecine jalonnent l’histoire de nos institutions
hospitalières. Tout change de nature avec le « transfèrement » de la
Faculté de Médecine de Strasbourg à Nancy en 1873, et la construction de
l’Hôpital Central en 1884.
En 1994, la revue médicale nancéienne « les Annales Médicales de Nancy et de l’Est » fêtait son centenaire et malgré quelques difficultés, rien ne laissait prévoir son déclin et sa disparition. Ce fut en effet une des dernières revues médicales françaises provinciales qui publiait des articles de qualité, acceptés, critiqués et revus par un comité de rédaction, reflétant bien les diverses activités du CHU. L’habitude des médecins de la région de recevoir la revue sans bourse déliée au-delà des membres de la Société de Médecine de Nancy, les préoccupations différentes, du « marketing » des maisons pharmaceutiques, le coût de l’édition, le classement INSERM adopté par le CNU des revues médicales défavorisant les revues françaises nationales, l’indifférence affichée ou même le mépris à peine dissimulé des parisiens pour les revues provinciales pourtant longtemps indexées, le refus de certains d’entre nous d’alimenter les colonnes de la revue m’ont amené* - en dépit des efforts de mes amis les Professeurs LAMY et Michel PIERSON et d'un soutien actif de la part de la direction du CHU - à mon corps défendant, à baisser pavillon.
Le numéro que
nous avions conçu*, en tant que secrétaire de rédaction, sous l’égide du
Professeur CHALNOT alors rédacteur en chef, demeure un des meilleurs
témoignages, d’ailleurs toujours utilisé et cité de l’histoire de notre Faculté
et de nos Hôpitaux Universitaires. Toutes les disciplines étaient représentées
et l’iconographie de photographies des chefs de file disparus qui avait été
regroupée garde une grande valeur, même si depuis, beaucoup des auteurs des
rubriques ont à leur tour disparu et il conviendrait de leur rendre hommage.
Trente ans ont
passé et les deux groupes hospitaliers principaux, Hôpitaux de ville et Hôpitaux
de Brabois, se sont considérablement modifiés : constructions nouvelles,
restructurations, créations de services, regroupements, etc…
Le personnel
médical et paramédical s’est également considérablement accru. Les techniques
en imagerie, en endoscopie surtout, mais pas seulement, ont modifié les moyens
de diagnostic et de traitement dans presque toutes les disciplines médicales et
chirurgicales. Il convenait de fixer par écrit, en apportant toutes précisions
datées et chiffrées, tous ces progrès qui sont bien connus de ceux qui y ont
participé quotidiennement, mais qu’il faut parfois faire effort pour les
mémoriser et les décrire.
Déjà en commun**,
nous avions avec faste commémoré le centenaire de l’Hôpital Central. Nous avons
voulu réaliser ici une étude globale des hôpitaux existants en demandant à un
responsable, le plus souvent le plus ancien et de ce fait émérite ou honoraire,
disposant de temps et du recul nécessaire, d’écrire ce qui lui paraissait
essentiel en ce qui concerne sa discipline, en insistant particulièrement sur
le personnel médical de niveau PU-PH, les locaux, les
techniques, les axes de recherche, les résultats. Chacun s’y est mis avec
ardeur se livrant parfois à des études très approfondies consultant leurs
successeurs et anciens collaborateurs.
Finalement,
aucune discipline ne manque à l’appel, même s’il a fallu pour les derniers
arrivés battre le rappel à plusieurs reprises…
Nous avions voulu associer les établissements proches du CHU travaillant avec lui par convention : Maternité, Centre de Rééducation, Centre Alexis Vautrin. La Maternité a répondu favorablement ; le Centre de Réadaptation vient de publier une belle monographie sur un établissement en pleine restructuration à laquelle il conviendra de se référer ; le Centre Alexis Vautrin n'a pas répondu à cette sollicitation.
Le Professeur
LEGRAS, dont la compétence informatique est remarquable nous a aidés au sein
du Comité Historique des Hôpitaux de Nancy, récemment créé à l’initiative du
maire de Nancy, Président du Conseil d’Administration André ROSSINOT et du
Directeur Général du CHU. Nous tenons à l’en remercier ainsi que le secrétariat
de la Direction Générale qui a bien voulu se charger des aspects matériels de
la réalisation.
Il s’agit d’un
document de nature historique, multidisciplinaire regroupant les disciplines
médicales, chirurgicales, mixtes et diverses permettant à chacun de prendre
connaissance de sa propre spécialité et aussi et surtout de la spécialisation du
voisin. La tranche de vie hospitalière étudiée est très riche et souvent très
complexe dans de nombreux domaines.
Le CHU de Nancy
a souvent été à l’origine d’études pilotes ou pionnières atteignant volontiers
l’excellence dans presque toutes les disciplines. Il était bon de le rappeler à
l’heure des comparaisons, de la compétition et même de la concurrence…
Nous remercions
tous ceux qui se sont associés à ce travail collectif qui représente pour nous
et nos successeurs le reflet de nos activités passées et
présentes, mais aussi celui des projets et de la place du CHU de Nancy au sein
des universités françaises et des CHU français, c’est-à-dire en dernière
analyse notre raison d’être.
** A. Larcan et C. Vuillemin
* A. Larcan