1860-1924
Texte extrait de " Les sciences physiologiques et physico-chimiques " par P. ARNOULD - Numéro Spécial du Centenaire de la Revue (1874-1974) Annales Médicales de Nancy
Edouard Marie Jules Meyer était alsacien, né à Lauterbourg en 1860. Il avait commencé ses études médicales à Nancy, mais les avait terminées à Lille. Sa thèse de 1886 avait pour titre « La réfrigération des mammifères ». Agrégé de physiologie à Lille en 1889, il était parti à Toulouse comme chargé du cours de physiologie deux ans plus tard.
Revenu à Nancy en 1894, ce fut donc lui qui eut la charge de faire les plans du nouveau laboratoire, et de l'organiser. Ses travaux personnels furent surtout consacrés à l'appareil cardio-vasculaire ; citons en particulier des études sur la régulation de la pression sanguine chez l'animal nouveau-né. Physiologiste de renom, il participa à l'élaboration de plusieurs traités dans le domaine des sciences physiologiques.
Meyer a laissé le souvenir d'un Maître, aimé et respecté de ses élèves, qu'il savait guider et aider. Plusieurs d'entre eux ont fait par la suite une carrière brillante soit en physiologie (par exemple Henri Hermann, qui fut Doyen de la Faculté de médecine de Lyon), soit dans d'autres disciplines, tels Jeandelize, Caussade ou Jacques Parisot. Ce dernier, entré au laboratoire en 1902 comme aide-préparateur, y effectua et y inspira de nombreuses recherches pendant vingt ans ; par exemple les travaux de Hermann sur la ventilation unilatérale, liés à l'introduction du pneumothorax artificiel dans le traitement de la tuberculose pulmonaire.
Meyer laissait une grande liberté à ses élèves : parmi les nombreuses publications du laboratoire à cette époque, peu sont cosignées de lui. Il accueillait volontiers tous ceux qui cherchaient dans son laboratoire des moyens de travail : c'est chez lui, par exemple, que Sencert effectua une partie de ses recherches sur les voies d'abord chirurgical de l'oesophage.
En 1913, Edouard Meyer fut élu Doyen de la Faculté. C'est donc à lui qu'échut la lourde tâche de diriger l'établissement pendant la guerre - on sait avec quel courage et quelle efficacité, comme en témoigne la citation de la Faculté à l'ordre de la Nation. La fin de la guerre lui apporta de nouveaux soucis dus au transfert à Strasbourg, par un juste retour des choses, de plusieurs des plus brillants professeurs nancéiens. Meyer mourut subitement, en pleine activité, le 23 octobre 1923.