Coze, Feltz et le steptocoque
par Henri MONTEIL
Histoire des sciences
médicales tome XXXIV No 2 - 2000
Louis Pasteur a sans doute marqué les
grands débuts de la microbiologie, mais c'est à Strasbourg qu'une des premières
et remarquable observation concernant des agents
responsables de maladies infectieuses fut faite. En effet, dès 1869, sous le
Second Empire, P.L. COZE et V.T. FELTZ publièrent
dans la Gazette Médicale de Strasbourg un mémoire intitulé :
"Recherches expérimentales sur la présence des infusoires et l'état du
sang dans les maladies infectieuses". Fruit de leur collaboration de 1866
à 1869, c'est cette observation qui constituera l'argument central de notre
exposé. Mais tout d'abord qui étaient Coze et Feltz.
Pierre-Léon Coze
est né le 13 octobre 1819 à Haguenau. Son père, Jean-Baptiste Rozier Coze (1795-1875) était
médecin à Strasbourg et sera le doyen de la Faculté de Médecine comme son
grand-père, Pierre Coze (1754-1821). Ses études
médicales furent brillantes : lauréat de l'Université (1841), lauréat de la
Faculté à deux reprises (1839 et 1840), lauréat de l'Ecole pratique de la
Faculté à deux reprises (1839 et 1840), interne des hôpitaux (1841) ; il sera
reçu docteur en médecine le 31 août 1842 en soutenant une thèse sur le
rectocèle vaginal qui recevra l'un des deux prix annuels de la Faculté. Il
commença sa carrière médicale comme médecin à Mutzig, puis à Sainte-
Marie-aux-Mines à partir de 1844. En 1852, il est nommé médecin du lycée de
Strasbourg et il ouvre un cabinet de praticien de ville. Le 3 janvier 1854,
Léon Coze soutient sa thèse de concours d'agrégation
dans la "Section des Sciences Accessoires". Son concurrent malheureux
est Louis-Charles Engel, qui sera agrégé six ans plus tard. Le sujet présenté
est : "Histoire naturelle et pharmacologique des médicaments narcotiques
fournis par le règne végétal". Dès lors, il va suppléer son père, le doyen
Rozier Coze, pour les cours
de matière médicale. Il lui succédera en 1858 dans la chaire, qui prendra
l'intitulé de "Chaire de thérapeutique spéciale, de matière médicale et de
pharmacie". A l'Hôpital civil, tout en maintenant son activité de
clientèle en ville, il est médecin du service de la clinique interne de 1854 à
1856, puis de la clinique des maladies chroniques. En 1854, l'épidémie de
choléra justifie la création extraordinaire d'un "Service de
cholériques" qui est confié à Léon Coze. En
outre, vu la gravité de l'épidémie à Gray (Haute-Saône), il est envoyé
d'urgence dans cette ville, accompagné de dix étudiants. L'empereur lui
décernera une médaille d'or "Choléra 1854". En 1870, il s'engage
comme volontaire dans le Service de santé, où il restera jusqu'en 1872, son
dévouement lui vaudra la croix de la Légion d'honneur. Il suivra la Faculté à
Nancy où il continuera d'occuper la chaire de matière médicale et de
thérapeutique. Choisi dès 1872 comme assesseur du doyen Stoltz,
c'est à lui qu'incombera, en fait, la mission d'organiser le nouvel
établissement car, fatigué, le doyen lui fait toute confiance. En outre, Léon Coze assurait l'enseignement clinique des maladies des
vieillards à l'hospice Saint-Julien de Nancy.
L'œuvre de chercheur de Léon Coze reflète l'évolution scientifique de son époque. Ses
travaux portèrent particulièrement sur l'expérimentation des greffes de peau
chez le lapin, sur la pathologie, la bactériologie et la thérapeutique de la
tuberculose.
En 1888, il sera élu membre associé
national de l'Académie de médecine de Paris, la plus haute distinction que l'on
pouvait alors accorder à un médecin de province. Le doyen Heydenreich
de Nancy, dira de lui : "D'opinions très arrêtées, mettant au service de
convictions profondes une volonté énergique et une parfaite droiture, Léon Coze a fait preuve dans toute sa carrière d'une unité de
vue et de conduite qui ne s'est pas démentie". Les notes administratives
de Léon Coze insistent sur son esprit de méthode et
son dévouement, sur ses "manières graves et distinguées", sur son
"caractère doux et ferme, qui prend de l'ascendant sur la jeunesse".
Retraité en 1889, Léon Coze mourra à Nancy le 4
octobre 1896.
Victor-Timothée Feltz (1835-1893) est né
à Hattstatt, près de Colmar le 8 janvier 1835. Il fit
de brillantes études dans notre Faculté : lauréat de l'Université à deux
reprises (1855 et 1859), interne des Hôpitaux (1857) ; il était docteur en
médecine depuis le 3 juillet 1860 avec une thèse sur les grossesses prolongées,
qui recevra le prix annuel de la Faculté. Les débuts de sa carrière témoignent
de la confiance de ses maîtres, de ses confrères et de ses concitoyens : il fut
nommé chef des cliniques de la Faculté en 1863, médecin-adjoint de la mairie la
m ê m e année, secrétaire de la Société de médecine de Strasbourg en 1865. Et
en 1866, il devient médecin-adjoint de l'Hôpital civil, en 1868, directeur des
autopsies. Le 14 décembre 1865, Feltz soutient sa thèse de "Concours pour
l'agrégation de médecine proprement dite et de médecine légale", sur le
sujet suivant : "Des diathèses et des cachexies". En tant qu'agrégé,
on lui confiera en 1868 des conférences d'anatomie et de physiologie
pathologiques. Pendant la guerre de 1870, sa conduite aux ambulances de Haguenau, qui reçurent une grande partie des blessés des
sanglantes batailles de Woerth et de Froeschwiller,
lui valut la croix de la Légion d'honneur. En 1872, il choisira le transfert à
Nancy où il recevra aussitôt la chaire d'anatomie et de physiologie
pathologiques.
Son œuvre scientifique est considérable.
Jeune agrégé, il étudia cliniquement les différents types de phtisie
pulmonaire, la phtisie des tailleurs de pierre, la leucémie ; puis il s'adonna
à la pathologie expérimentale où sa contribution reste à peu près, et
injustement, ignorée de nos jours... Mentionnons ses travaux méritoires sur
l'inoculation des matières tuberculeuses (1867), travaux qu'il mena à
Strasbourg parallèlement à ceux de son ami ex-strasbourgeois Villemin ; sa
reproduction d'embolies capillaires dans le poumon (1868) ; sa mise en évidence
du passage des leucocytes à travers les parois capillaires (1869) et ses études
sur l'urémie expérimentale, réalisées à Nancy avec l'ex-strasbourgeois Eugène Ritter (1881). D'autre part, il insista sur le rôle des vers de terre dans la
propagation du charbon, ainsi que sur l'atténuation du "virus" du
charbon dans le sol, complétant ainsi les observations que venait de faire
Pasteur.
A la Faculté de Médecine de Nancy, le
professeur Feltz était un personnage haut en couleur ! Alsacien à la fidélité
totale envers la France (il fustigeait en paroles et par écrit ses quatre
ex-collègues strasbourgeois entrés dans l'Université allemande), il cultivait,
disait-on, son accent alsacien. Au début de ses cours, il écrivait au tableau
noir les lettres B et P, D et T et F puis, lorsqu'il buttait sur un nom ou un
patronyme difficile à prononcer, il en indiquait l'orthographe correcte en
montrant du doigt la lettre adéquate. Victor Feltz mourra à Nancy le 31 mars
1893.
Mais rappelons l'histoire méconnue du
streptocoque dont Coze et Feltz firent en fait la
première observation dans l'article cité au début de cet exposé à une époque où
les idées de Semmelweiss en 1843-1847 étaient
controversées et n'avaient pas été admises. Dans cet article, ils observaient à
la suite d'une petite épidémie de fièvre puerpérale à la Maternité de l'Hôpital
Civil, dans le sang d'une femme décédée, de nombreux "points"
disposés en chaînettes. Ils retrouvaient "le même caractère" dans le
sang d'une malade morte de septicohémie dans le
service du professeur Schùtzenberger ainsi que dans
le sang d'un cheval morveux. Ils effectuaient les premiers essais de pouvoir
pathogène expérimental en reproduisant l'infection chez le lapin après
l'injection sous-cutanée du sang d'une femme morte de fièvre puerpérale. La
lecture du rapport de cette découverte incite Robert Koch, médecin cantonal à Wollstein comme il l'a indiqué lui-même, à entreprendre ses
recherches bactériologiques concernant les maladies contagieuses. Ce sera le
point de départ de ses travaux expérimentaux dans lesquels il citera Coze et Feltz qui eux-mêmes communiqueront à Nancy leurs
études sur la tuberculose. Par ailleurs, ils firent plusieurs études sur "les
fermentations qui peuvent se faire en pleine circulation du sang". Coze et Feltz reçurent en 1872 un encouragement de
l'Académie de Médecine pour continuer leurs travaux.
Coze et Feltz apportaient
en fait une première démonstration concrète de l'agent causal de la fièvre
puerpérale, maladie terrible qui entraînait à l'époque une importante mortalité
chez les femmes en couches. Dix ans plus tard, le 18 mars 1879, Pasteur à
l'Académie de Médecine "annonce les raisons" qui lui font penser que
la fièvre puerpérale est due à un microorganisme en chaînettes, observé dans le
pus d'un abcès évoluant chez une accouchée infectée. Le 4 mai 1880 à
l'Académie, il rapporte le cas d'une femme infectée du service d'Hervieux où il a pu observer le m ê m e germe en chaînettes
dans les lochies et dans le sang dont il a réalisé la culture. Néanmoins dix
ans auparavant, les auteurs strasbourgeois avaient été les précurseurs dans la
connaissance des streptocoques ainsi dénommés en 1883 par Friedrich Rosenbach, chirurgien à Göttingen, avec une première espèce
: Streptococcus pyogenes. Auparavant le
chirurgien Albert Christian Théodore Billroth
(1829-1894), vers 1872 avait déjà indiqué la présence de chaînes de coques dans
le pus d'un abcès du sein. Le chirurgien anglais A. Ogston, en 1881, avait décrit des formes bactériennes
analogues dans le pus d'abcès chauds. De même F. Felheisen,
microbiologiste allemand, indiquera la présence de coques disposés
en chaînettes dans une observation d'érysipèle en 1882.
Coze et Feltz dans
leurs inoculations successives d'animaux à animaux indiquent "en créant
ainsi quelques générations infectieuses, on arrive à se convaincre que les
éléments infectieux des dernières sont plus actifs que les matières putrides
elles-mêmes. Il semblerait que les bactéries, après être passées dans un
organisme, se soient revivifiées... Ce fait expérimental est de la plus grande
importance : il nous fait comprendre comment une épidémie s'aggrave par
transmission successive". Cette observation est en effet magnifique
car les auteurs montrent une caractéristique maintenant largement admise en
pathologie infectieuse, qui est l'exaltation de la virulence d'un germe
(pathogène ou non) par passages successifs chez l'animal ou par transmission
d'homme à homme. La notion que les bactéries sont "revivifiées" est
également une vision prémonitoire. Ils concluent : "Nous sommes tentés
d'admettre de par tous ces faits qu'il y a un rapport direct entre les
accidents de l'infection et les petits organismes étrangers qui viennent jouer
dans le sang le rôle de ferments et se reproduire". Dans ce propos
apparaît ainsi pour les auteurs une relation étroite entre le pouvoir de
multiplication, de reproduction de ces microorganismes et le développement de
l'infection. Dans leurs études sur le "sang typhoïde", ils notent des
bactéries en grand nombre "ces bâtonnets ont un mouvement vacillant et
comme vermiculaire... qui n'est pas la vibration du mouvement brownien". Ils
voient le bacille typhique. Ils étudièrent également le "sang
varioleux", le "sang scarlatineux" tirant de l'ensemble de leurs
travaux que les infections ont des caractères communs
permettant de les reconnaître mais chaque infection a des caractères
particuliers qui établissent sa spécificité.
Coze et Feltz
utilisèrent des milieux de cultures liquides (seuls envisagés à cette époque)
constitués d'eau distillée sucrée, de quelques gouttes de solution de
bicarbonate de soude et de lactate d'ammoniaque, le tout hermétiquement fermé
et chauffé à 100 C°. Ainsi, ils tentèrent de cultiver les éléments qu'ils observaient
microscopique-ment. Au cours de leurs expérimentations et à la fin de leur
article de 1869, voilà que l'on découvre avec stupéfaction l'observation la
plus inattendue qui soit. En effet, on peut lire : "Enfin, dans deux
tubes brisés par accident à leur partie supérieure, il s'était introduit des
spores de pénicillium : le mycélium de ce végétal s'était développé dans le
liquide et s'était même terminé à la surface par quelques pinceaux de spores
parfaitement formées. Dans aucun des cas observés, je n'ai pu constater la
moindre trace de fermentation, ni découvrir dans le liquide du ferment. Même
dans le cas où des spores de pénicillium s'étaient introduites dans les tubes,
et où il eût dû y avoir nécessairement formation de ferments et par conséquent
fermentation, je n'ai pu observer ni cryptococcus ni
fermentation". Sans le savoir et sans en tirer de conséquence, ces
auteurs passent à côté du produit excrété par un Pénicillium : la
pénicilline. Mais à la même époque, les observations des antagonismes
bactériens n'attirent pas l'attention, celles par exemple de Vincenzo Tiberio en Italie, ni même plus tard la thèse reconnue comme
prophétique d'Ernest Duchesne "Contribution à l'étude de la concurrence
vitale chez les microorganismes. Antagonisme entre les moisissures et les
microbes" soutenue le 17 décembre 1897 à Lyon.
Feltz à Nancy, continuera ses travaux de
recherches bactériologiques avec plusieurs publications successives dans les Comptes
Rendus de l'Académie des Sciences 1873, 1874, 1875, 1877, 1878, 1879, 1886,
les septicémies, le sang putréfié qui perd sa propriété avec un contact
prolongé par l'oxygène comprimé sous pression, il entrevoit ainsi une des
propriétés fondamentales des bactéries anaérobies strictes. C'est à Nancy que
Feltz fait une note à l'Académie des Sciences parue le 17 mars 1879
"Recherches expérimentales sur un Leptothrix
trouvé pendant la vie dans le sang d'une femme atteinte de fièvre
puerpérale" et Pasteur, à cette occasion, va s'intéresser à la question de
l'origine de la fièvre puerpérale. Dans cette note, Feltz décrit : "... dans
le sang de la malade, deux jours avant la mort, un nombre considérable de
filaments immobiles, simples ou articulés, transparents, droits ou courbes...
ils appartiennent au genre Leptothrix. Ils
ressemblent beaucoup aux bâtonnets immobiles de l'enduit gingival A cette
séance, Pasteur intervient pour rappeler qu'il fait des études nouvelles à la
Maternité, dans le service du docteur Hervieux et à
Lariboisière dans le service du docteur Raymond. Par ailleurs, Pasteur note
dans son cahier "Je reçois le sang... On examine le sérum et le caillot
malaxé : les globules sont agglutinés comme dans le charbon avec îlots et
canaux clairs. Quelques rares bâtonnets articulés... Les bâtonnets me
paraissent un peu plus gros que dans le charbon des cobayes. A part cela, on
dirait le charbon". Après d'autres inoculations aux cobayes le 30 mars,
Pasteur constate : "Il résulte de ces essais que le petit organisme du
pus n’amène pas la mort... Quoi qu 'il en soit c'est
le charbon". Il envoie une dépêche en ce sens, à Feltz qui lui adresse
une longue lettre dans laquelle il résume le processus de ses expériences.
On peut lire :
"Nancy, le 9 avril 1879
Très cher et très Honoré Maître,
J'aurai dû vous écrire tout de
suite après votre dépêche qui m'a fort étonné, mais je voulais avant tout
m'assurer de la présence possible dans mon laboratoire d'un liquide, d'une
poussière quelconque d'origine charbonneuse...
Dans mes recherches avec M. Coze, je n’avais jamais rien vu de pareil, je n’avais
constaté que des points mobiles ou coccobactéries
isolées ou disposées en chaînettes. Je me suis demandé si le bâtonnet était une
phase évolutive des spores conidies... ".
Il y eut alors, à propos de ce Leptothrix puerperalis toute
une série de communications, de vérifications et le 9 juin 1879, Feltz demande
à Pasteur de présenter à l'Académie des Sciences une note où il reconnaît son
erreur. Feltz conclut par : "Je termine en remerciant Monsieur Pasteur
de la grande bienveillance qu’il m'a témoignée au cours de mes rapports avec
lui. Grâce à lui, j'ai pu me convaincre de l'identité qui existe entre la
bactéridie du charbon et le bâtonnet de la fièvre puerpérale". Pasteur
est ainsi arrivé à convaincre Feltz d'une erreur qu'il n'a en fait pas commise.
Toutefois, Pasteur rendra hommage à Feltz "... mon estime pour ses
travaux s'en est trouvée augmentée... cette note nous donne une haute idée du
talent d'observation de M. Feltz et sa parfaite bonne foi scientifique. M.
Feltz est un observateur judicieux... ". Mais parallèlement, Pasteur
mène sa propre étude sur l'origine de la fièvre puerpérale. Le 18 mars 1879 : "J'ai
exprimé le désir d'avoir des occasions nouvelles d'étudier la fièvre
puerpérale. Dès le lendemain, M. Hervieux voulut bien
me permettre de faire quelques observations dans son service de la Maternité.
Une femme, accouchée depuis quelques jours, était en proie à une fièvre
puerpérale très caractérisée, la mort était certaine. Elle eut lieu le dimanche
matin à six heures. Les lochies de cette femme, examinées mercredi, lochies
très fétides, étaient remplies de microbes divers, mobiles ou immobiles, au
nombre desquels se trouvaient en grande quantité des organismes sphériques associés
par deux, par quatre ou formant les chapelets que j'ai dessinés dans la
dernière séance. Le sang recueilli au doigt... ensemencé dans un milieu de
culture, donna un développement, sans un mélange d'une autre nature, de ce même
organisme formé de couples, grains ou chapelets de graines". Cette
note ne fit pas l'unanimité, là-aussi une longue discussion eut lieu à
l'Académie de Médecine. Hervieux lui-même pose la
question : "Le microbe présumé de la septicémie puerpérale est-il le
produit de la maladie ou la cause productrice elle-même" ? Au mois de
mai 1879, loin d'être convaincu, il indique "je pose en principe que
les organismes inférieurs sont impuissants à expliquer la septicémie
puerpérale". Enfin, un an plus tard, en mai 1880, c'est Pasteur qui a
gain de cause dans un important article "De l'extension de la théorie
des germes à l'étiologie de quelques maladies connues", il traite de
l'étiologie des furoncles, de l'ostéomyélite et de la fièvre puerpérale. Dans
la troisième partie de son exposé, il donne sept observations. Pour chacune
d'elle, il affirme "toutes les cultures sont fécondes, toutes offrent
les longs chapelets de graines... On range parmi les fièvres puerpérales des
maladies très variées, mais toutes paraissent être la conséquence du
développement d'organismes connus qui par leur présence infectent le jus
naturellement formé à la surface des parties blessées..." oubliant
ainsi les critiques qu'il avait précédemment faites à Feltz et ses premières
affirmations de l'identité avec le bacille du charbon étant à cette époque
obnubilé par celui-ci. Par la suite, l'inspiration de Feltz et sa première
observation furent omises et malgré les hésitations voire les erreurs de
Pasteur, la paternité du streptocoque lui est attribuée en dépit même des
observations, également antérieures, des auteurs allemands.
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