L’HOPITAL CENTRAL DE 1883 A 1918
2 - LES DIFFERENTS SERVICES MEDICAUX
ET LEUR EVOLUTION ENTRE 1883 ET 1914
SITUATION A
L'OUVERTURE DE L'HÔPITAL CIVIL (EN 1883-1884)
Lors de l'ouverture de
l'Hôpital Civil à l'automne 1883, on comptait cinq services de clinique :
— deux services de clinique
de médecine générale de 60 lits (1) chacun,
— deux services de clinique
de chirurgie générale de 45 lits (1) chacun,
— et un service de clinique
d'ophtalmologie d'une douzaine de lits.
Les deux cliniques
médicales et les deux cliniques chirurgicales avaient été créées en 1843 à la
suite de la transformation de l'École Secondaire de Médecine de Nancy en École
préparatoire et avaient été développées avec l'arrivée de la Faculté de
Médecine de Strasbourg. La clinique d'ophtalmologie ne datait que de 1872 et
résultait de l'installation de la Faculté à Nancy.
Les cinq cliniques furent
installées dans les deux grands pavillons d'hospitalisation prévus pour elles,
de la manière suivante :
— la clinique chirurgicale
A, qui avait à sa tête le Docteur Théodore WEISS se vit octroyer les salles 1,
3 et 5 au rez-de-chaussée du pavillon COLLINET-DE-LA-SALLE.
— faisant pendant à la
clinique chirurgicale A, la clinique chirurgicale B dirigée par le Docteur
Frédéric GROSS occupait au rez-de-chaussée du pavillon ROGER-DE-VIDELANGE les
salles 2, 4 et 6.
— de même, faisant pendant
à la clinique médicale A, la clinique médicale B du Docteur Victor PARISOTdisposait des salles 10, 12, 14 et 16 du premier étage du pavillon Sud.
Ces quatre grandes
cliniques ne devaient plus bouger jusqu'à l'ouverture en 1973 de l'Hôpital de
Brabois où trois d'entre elles furent transférées.
Comme on peut le constater,
les cliniques chirurgicales ne disposaient chacune que de 3 salles, au lieu de
4, comme les cliniques médicales. Cela tenait au fait que leur activité était
moins importante et que les femmes y étaient moins nombreuses. Les chirurgiens
demandèrent toutefois à disposer des salles 7 et 8 pour y hospitaliser les
enfants de leurs services et ainsi les isoler des adultes. Ils n'obtinrent pas
satisfaction puisque les deux salles furent attribuées provisoirement aux
services de médecine générale pour qu'ils puissent faire face à l'afflux de
malades en périodes de pointe.
Faute d'un pavillon
particulier, la clinique d'ophtalmologie dut être installée tant bien que mal
au 2e étage du pavillon COLLINET-DE-LA-SALLE dans des locaux
mansardés.
Enfin, il faut signaler la
présence d'un secteur d'isolement pour les contagieux. A la suite du rapport de
l'Inspecteur FOVILLE et en raison des besoins réels existant en ce domaine, un
petit pavillon fut hâtivement construit à l'extrémité de l'enceinte Sud de
l'Hôpital. Il comprenait deux salles de 8 lits, réservées l'une aux hommes et
l'autre aux femmes. Les deux salles étaient séparées par une tisanerie, une
petite lingerie, une chambre d'isolement et des cabinets d'aisances. Derrière
ce pavillon, avaient dû être élevés, en 1884, des baraquements en planches
supplémentaires pour faire face à une épidémie de choléra.
Le service des contagieux
était dirigé par une religieuse et n'avait pas de médecin, qui lui soit
spécialement attaché.
(1) Chaque salle
contenait théoriquement 16
lits, mais il
faut n'en compter
que 15 car
le 16e était
réservé à l'infirmier ou à l'infirmière de garde.
ÉVOLUTION DES SERVICES
MÉDICAUX ENTRE 1883 ET 1914
Au cours de la période qui
va jusqu'à la guerre, les services médicaux se développèrent ; le nombre de
lits s'accrût sous la pression des besoins d'une population de plus en plus
nombreuse, attirée par la notoriété des médecins hospitaliers et d'autre part,
avec les progrès continus de la médecine, on assista à une spécialisation progressive
et à la création de services nouveaux.
Déjà en l'espace de moins
de 6 ans, le nombre des lits théoriques a augmenté sensiblement. En effet, si
on comptabilise les chiffres théoriquement fournis pour chacun des services en
1883, on obtient un total de 238 lits officiellement en fonctionnement. Or, le
Règlement Intérieur de 1889 donne les chiffres suivants :
— 170 lits de médecine
générale, dont 144 pour indigents et 26 pour malades payants en salle.
— 104 lits de chirurgie générale, dont 68 pour
indigents et 36 pour malades payants en salle.
— 12 lits d'ophtalmologie, dont 8 pour
indigents et 4 pour malades payants.
— 18 lits de contagieux.
On relève donc un total de
304 lits. Comme on sait que les locaux sont restés les mêmes, on est conduit à
penser que le quota des 15 lits de malades par salle n'a plus été strictement
respecté, mais que des lits supplémentaires n'ont pas tardé à être installés.
D'autre part, les lits des chambres d'isolement (1) n'ont plus seulement servi
de façon occasionnelle comme cela avait été prévu originellement, mais de façon
permanente et ont été pris en compte dans le calcul de la capacité des
services.
Dix ans plus tard, le
Rapport Moral et Administratif de la période décennale 1890-1899 nous révèle
que le nombre des lits est passé à 400. Cela tient à la construction d'un
nouveau pavillon réservé à l'ophtalmologie. Ces 400 lits étaient ventilés de
la manière suivante en 1899 :
— 272 lits de médecine et
de chirurgie générales dans les deux grands pavillons d'hospitalisation (soit
16 salles de 16 lits et 16 cabinets d'isolement d'un lit).
— 48 lits d'enfants
(pédiatrie et chirurgie) au Pavillon Virginie MAUVAIS (soit 4 salles de 12 lits
chacune).
— 40 lits d'ophtalmologie
au Pavillon BRUILLARD-BALBÂTRE (soit 4 salles de 10 lits chacune).
— 40 lits de contagieux au
Pavillon des contagieux.
Parallèlement au
développement des lits d'hospitalisation, on assista à la création de
consultations gratuites spécialisées (électrothérapie depuis le 15 Janvier
1897; orthopédie depuis le 20 Juillet 1897, O.R.L. depuis le 1er
Novembre 1897, urologie au cours de l'année 1901).
En 1907, une salle de 10
lits de convalescents fut aménagée pour chacun des deux services d'enfants, au
pavillon Virginie MAUVAIS. La même année furent ouverts un service
d'hospitalisation de 20 lits d'O.R.L. et un service d'hospitalisation
d'urologie de 12 lits, dans les combles du pavillon COLLINET-DE-LA-SALLE.
En 1909, devant l'afflux
continu de malades et pour désencombrer quelque peu les salles de l'Hôpital
Civil, une annexe fut ouverte à la Maison Marin, qui fut destinée à accueillir
les convalescents.
Pour la veille de la guerre
de 14-18, nous ne possédons pas de chiffres relatifs à la capacité de l'Hôpital
Civil. Selon une délibération de la Commission Administrative vers 1908
l'Hôpital Civil aurait eu 532 lits dans lesquels il faut inclure les 62 lits de
la Pension Bon-Secours, réservés aux malades payants en chambre. En revanche,
nous savons que la population moyenne présente à l'Hôpital Civil était de 476
malades en 1908 et de 567 en 1913, au prix d'un encombrement important des
salles, puisqu'à certaines périodes on compta 30 malades dans des salles
théoriquement prévues pour n'en accueillir que 15 ou 16 !
Après ce rapide survol de
l'évolution générale des services hospitaliers, il convient d'étudier de plus
près certains d'entre eux.
(1) Les cabinets
d'isolement ont d'abord servi à accueillir des malades payants en chambre.
Après 1887 ceux-ci ne devaient plus être
reçus au niveau des cliniques mais être exclusivement hospitalisés à la maison
de santé transformée en 1904 et devenue la Pension Bon-Secours.
ÉTUDE DES NOUVEAUX
SERVICES MÉDICAUX CRÉÉS ENTRE 1883 ET 1914
LE SERVICE DES CONTAGIEUX
Comme cela a été déjà
signalé, ce service était hors clinique et n'avait pas de médecin chef à sa
tête, mais une sœur infirmière y assumait les fonctions de surveillante. Les
malades qui y étaient hospitalisés, restaient suivis par les médecins des
services d'où ils venaient ou par ceux des services de médecine générale s’ils
avaient été admis directement au service des contagieux.
Le bâtiment assez sommaire,
qui avait été érigé vers 1884, pour servir à l'isolement des contagieux, se
révéla rapidement insuffisant. Lors d'une épidémie de choléra, il fallut
d'ailleurs lui adjoindre des baraquements en planches en toute hâte.
Aussi, la Commission
envisagea assez rapidement le projet d'une extension. Faute de pouvoir réunir
les moyens financiers nécessaires, la construction fut retardée.
Vers 1893, la Commission
réussit enfin à dégager une somme de 20000 F grâce en partie à la
récupération du produit des ventes d'immeubles du legs GRANDCOLAS,
primitivement placé en rentes sur l'État. Les travaux purent être entrepris. La
Commission demanda alors à la Ville de lui accorder une subvention pour achever
le pavillon, mais celle-ci refusa. La Commission parvint finalement à trouver
la somme complémentaire nécessaire, soit 18000 F, grâce à des coupes
extraordinaires effectuées dans ses forêts vosgiennes et à une partie du solde
de la donation Virginie MAUVAIS.
Après bien des retards, le
nouveau pavillon des contagieux était inauguré en Juin 1895. Son ouverture
portait la capacité du service de 18 à 40 lits. Il devait être démoli dans les
années 1930 quand il fallut construire sur son emplacement la partie du
pavillon KRUG abritant la médecine infantile.
LE SERVICE DES ENFANTS
En 1877, le Rapport TOURDES
réclamait la création d'une clinique des maladies des enfants d'une capacité de
40 lits à l'Hôpital Civil. Il n'existait pas jusqu'alors à Nancy de service
médical propre à l'accueil des enfants malades, mais ceux-ci étaient soignés
dans les services d'adultes. Il semble d'ailleurs qu'à cette époque à Nancy
l'hospitalisation des enfants était plutôt rare, en particulier celle des
enfants âgés de moins d'un an ne devait être que très exceptionnelle. C'est du
moins ce que recommandait la Commission des Hospices Civils de Nancy lors de sa
séance du 20 Août 1891.
Les contingences
financières contraignirent les Hospices à ajourner provisoirement la
construction du pavillon destiné à la clinique des enfants, réclamée par le
Doyen TOURDES.
Si l'Inspection Générale de
1882 ne donna lieu à aucune objection relative à cette suppression, en revanche
celle de 1886 releva cette lacune et conclut à la nécessité de créer un service
d'enfants. La Commission Administrative allégua l'insuffisance de ses moyens
financiers et sollicita la Ville pour que cette dernière subventionne une telle
création.
Ne voyant toujours rien se
profiler à l'horizon malgré la nécessité de plus en plus évidente de réaliser
un tel service, le Doyen TOURDES par lettre du 15 Novembre 1887 réitéra à la
Commission sa demande relative à l'organisation à l'Hôpital Civil d'un service
spécial et distinct pour les maladies des enfants. A l'appui de sa requête, il
faisait remarquer aux Administrateurs :
Sans aller jusqu'à exiger
la construction du pavillon primitivement prévu, il proposait simplement
d'affecter aux enfants des locaux situés dans le pavillon ROGER-DE-VIDELANGE et
qui pourraient accueillir 20 à 25 lits destinés aux enfants relevant de la
Médecine. Les enfants relevant des disciplines chirurgicales, continueraient à
être traités dans les services d'adultes.
En 1889, ce fut au tour du
Recteur d'académie d'intervenir. Poussé par les professeurs de médecine, il
rappela par lettre du 28 Janvier 1889 adressée à la Commission Administrative
le désir déjà souvent exprimé de créer une clinique des maladies infantiles et
proposa de l'installer dans la salle 7 qui serait divisée par une cloison
séparant garçons et filles.
" La seule difficulté
que nous rencontrerons, écrivait-il, se trouvera dans la limite des ressources
dont dispose notre grand établissement hospitalier. D'un côté, les médecins
chargés des deux cliniques (médicales) actuelles, assurent que le nombre des lits
pour adultes est à peine suffisant et qu'il leur est impossible d'en distraire
les 20 lits jugés nécessaires à la clinique des enfants. D'autre part, la
Commission Administrative objecte que la création à nouveau de 20 lits
entraînerait forcément une dépense qu'en l'état présent du budget elle est dans
l'impossibilité absolue de supporter ".
Pour concilier ces deux
points de vue divergents, le Recteur suggéra que chacune des parties fassent la
moitié du chemin ; d'une part les deux chefs des cliniques médicales céderaient
chacun 5 lits et d'autre part les Hospices furent sollicités pour ouvrir 5 à 6
lits nouveaux.
Par délibération du 13 Août
1889, la Commission décida d'affecter la salle 7, située au rez-de-chaussée du
Pavillon DE-LA-SALLE à l'installation de 10 lits de garçons et de 10 lits de
filles. Les travaux d'aménagement furent pris en charge par la Ville, qui
accorda une subvention de 4600 F. Le 15 Décembre 1890 la salle 7 fut ouverte.
Entre temps, en Mars 1890,
le Maire avait convoqué en séance extraordinaire la Commission Administrative
pour l'informer d'une donation de 400000 F faite à la Ville par une demoiselle
Virginie MAUVAIS, ancienne institutrice laïque qui avait consacré toute son
existence à l'éducation des enfants. Celle-ci avait exprimé la volonté que son
legs serve à la construction à l'Hôpital Civil d'un pavillon qui devrait porter
son nom et serait destiné aux enfants malades.
Après avoir pris avis
auprès des médecins et par référence au Rapport TOURDES, la Commission arrêta
par délibération du 16 Avril 1890 qu'un pavillon serait construit à l'extrémité
des deux pavillons des cliniques et perpendiculairement à ceux-ci. Il aurait
deux niveaux, comportant chacun deux salles de 10 lits et deux salles de deux
lits. Le rez-de-chaussée fut affecté à la chirurgie et le premier étage à la
médecine.
En outre, ce pavillon
comprenait une cuisine et ses dépendances, une lingerie, deux salles de
récréation et de réfectoire à chaque niveau, une salle d'opération et de
conférences prévue pour 30 étudiants, un cabinet de bains, une petite salle
d'hydrothérapie, etc...
Les plans en furent dressés
par l'architecte de la Ville JASSON et la Ville se chargea de la construction
comme elle l'avait fait pour les pavillons de la première tranche de la construction
de l'Hôpital Civil. La réception des bâtiments fut fixée en accord avec la
Ville au 24 Mai 1894 et le transfert des enfants de la salle 7 dans le nouveau
pavillon devait avoir lieu le 28 Mai. Dans un premier temps, seuls les enfants
relevant des disciplines médicales furent accueillis et ils occupèrent au
rez-de-chaussée deux salles de 12 lits chacune. Le 10 Novembre 1899, le premier
étage du Pavillon Virginie MAUVAIS (photos) fut à son tour ouvert pour recevoir les
enfants blessés de moins de 12 ans, qui restaient traités jusqu'à cette date
dans les services de chirurgie d'adultes.
En Mars 1906, le Doyen
informa la Commission des Hospices que par décret du 12 Février 1906, la
clinique complémentaire des maladies des enfants était érigée en chaire magistrale
et qu'un décret du même jour nommait à sa tête le Professeur HAUSHALTER.
Quelque temps plus tard, la
chirurgie infantile qui bien qu'installée au Pavillon Virginie MAUVAIS, était
toujours placée sous la responsabilité des chefs de service de chirurgie
générale adultes, fut érigée en service autonome et confiée au Docteur
FROELICH, agrégé, déjà chargé du service de consultations de chirurgie
orthopédique (1).
Peu à peu, médecine
infantile et chirurgie infantile s'étaient individualisées par rapport à la
médecine et à la chirurgie des adultes et avaient réussi à se faire reconnaître
comme des disciplines à part entière au sein de l'hôpital, puis au niveau de
l'enseignement médical (2).
Le pavillon
d'hospitalisation Virginie MAUVAIS fut complété par la construction en 1907
d'un pavillon de consultations de médecine et de chirurgie infantiles, grâce à
un legs de Madame Veuve POISSONNIER. En 1911, ce pavillon (appelé actuellement
Pavillon HAUSHALTER) fut surélevé d'un étage pour recevoir un service de poupons,
tandis que la même année, le Pavillon MAUVAIS était doté d'une salle
d'opération, dont les frais d'aménagement s'élevèrent à 16800 F.
(1) On peut signaler à
ce propos que la chirurgie infantile a été à l'origine orthopédique, et qu'elle s'est longtemps limitée à celle
discipline
(2) Le 28 Mai 1919 était
enfin créée à la Faculté de Nancy une chaire magistrale de clinique
chirurgicale infantile et d’orthopédie
LE SERVICE D'OPHTALMOLOGIE
(photos)
Pour accueillir et soigner
des malades de plus en plus nombreux et respecter les conditions, d'hygiène
notamment, nécessitées par des interventions de plus en plus complexes, les
moyens dont disposait le service d'ophtalmologie du Professeur ROHMER, dans les
années 1890, se révélaient de plus en plus insuffisants.
De 700 en 1884, le nombre
des consultations était passé à 1850 en 1890 et pour la période 1884-1890 on
dénombrait 1650 interventions réalisées à l'Hôpital Civil. Or, le service ne
disposait que d'une douzaine de lits et les malades étaient hospitalisés dans
les combles, au deuxième étage du Pavillon COLLINET-DE-LA-SALLE, car les moyens
financiers de la Ville et des Hospices n'avaient pas permis la construction du
pavillon projeté par MOREY pour abriter la clinique ophtalmologique d'une
trentaine de lits demandée par le Rapport TOURDES.
Le legs, évalué à 245900 F
de l'époque, offert par Madame DEODOR, née BALBÂTRE, à la Ville en vue de faire
construire un pavillon d'ophtalmologie à l’Hôpital Civil, constitua une
occasion inespérée pour doter l’établissement d’un service adapté.
Par délibération du 15 Mars
1892, la Commission des Hospices pria la Ville de consacrer le legs à le
construction d'un pavillon qui porterait le nom d' " Hôpital
Ophtalmologique Léonie BRUILLARD-BALBÂTRE " conformément à la volonté de
la testatrice. Autorisée par un décret présidentiel du 6 Juin 1893 à accepter
définitivement le legs DEODOR-BALBÂTRE, la Commission des Hospices fut amenée
à acquérir les propriétés adjacentes à l'Hôpital Civil, terrains sur lesquels
l'architecte MOREY projetait déjà en 1878, la construction d'un pavillon (1),
symétrique à celui qui abritait la Communauté des soeurs et la pharmacie.
L'acquisition pour 210000 F
des immeubles GRISON, FOURNEL et FERRY, situés respectivement au 35, 37 et 39
de la rue de Strasbourg fut autorisée par un Décret du 2 Mai 1895 qui déclarait
d'utilité publique le projet de construction du pavillon d'ophtalmologie. En
1896, la propriété BACUET, sise au 41 de la rue de Strasbourg fut à son tour
achetée pour la somme de 45000 F.
Les immeubles eux-mêmes ne
devaient être démolis qu'après 1912, en prévision du prolongement du pavillon
des consultations gratuites, le long de la rue de Strasbourg, seuls les
terrains attenant furent utilisés pour l'édification du nouveau bâtiment.
Les plans et devis du futur
pavillon BRUILLARD-BALBÂTRE furent dressés par l'architecte des Hospices
Ferdinand GENAY, conformément au projet primitif élaboré par Prosper MOREY en
1878. La construction du pavillon retardée pour des raisons techniques, fut
finalement achevée en 1898 et suivie peu après de l'emménagement du service
d'ophtalmologie, toujours dirigé par le Professeur ROHMER.
Au sous-sol, fut installé
le service d'électrothérapie du Docteur GUILLOZ, installé auparavant au
sous-sol du Pavillon Virginie MAUVAIS. En 1911, la salle du 3e étage
du Pavillon BRUILLARD-BALBÂTRE fut spécialement affectée aux enfants souffrant
d'affections des yeux.
(1) Ce pavillon était
originellement prévu pour la buanderie et la lingerie alors que le service
d'ophtalmologie aurait dû être logé dans un pavillon parallèle à ceux des
services de chirurgie et de médecine générales et moitié moins long que ces
derniers. C'est du moins ce que révèlent les plans dressés en 1877-1879 par
MOREY
LES SERVICES D'O.R.L. ET
D'UROLOGIE
A la demande du Doyen de la
Faculté de Médecine et du Docteur JACQUES, Professeur agrégé, la Commission
Administrative autorisa par délibération du 13 Juillet 1897, l'installation à
l'Hôpital Civil d'un service de consultations pour les maladies du nez, de la
gorge et des oreilles dans le local affecté aux consultations du service
d'enfants et en alternance avec ce dernier. La création d'un service
d'hospitalisation d'O.R.L. ne remonte qu'en 1907.
Le 1er Juillet
1907 fut inaugurée la clinique d'O.R.L. Dans la grande salle de conférences du 2e étage du Pavillon COLLINET-DE-LA-SALLE, furent aménagés 20 lits pour
adultes et enfants, qui étaient auparavant disséminés dans les services de
chirurgie générale.
A partir de 1901, une
consultation des maladies des voies urinaires fonctionnait à l'Hôpital Civil
sous la direction du Docteur ANDRE.
En 1907, à son tour
l'urologie s'individualisa comme discipline chirurgicale à part entière. Un
service de 12 lits d'adultes fut aménagé au 2e étage du Pavillon
COLLINET-DE-LA-SALLE dans les locaux autrefois occupés par le service d'ophtalmologie.
Le 1er juillet 1907 la clinique des maladies des voies urinaires
était inaugurée en même temps que celle d'O.R.L.
LES SERVICES
MÉDICO-TECHNIQUES
Bien que ne dépendant pas
des Hospices mais de la Faculté de Médecine, il faut mentionner l'existence du
laboratoire des cliniques de la Faculté. En 1887, la Commission des Hospices
Civils accepta de céder gracieusement à la Faculté des locaux pour que puisse
être installé à l'Hôpital Civil le laboratoire de ses cliniques.
Les travaux d'aménagement
furent financés par la faculté elle-même grâce à une subvention de 5000 F, que
lui avait accordée à cet effet le Ministère de l'Instruction Publique.
Auparavant, ce laboratoire
fonctionnait dans les locaux de la Faculté de Médecine, Place Carnot, donc
assez proches de l'Hôpital Saint-Charles et de son annexe l'Hôpital Saint-Léon.
L'ouverture de l'Hôpital Civil au Faubourg Saint-Pierre compliqua son
fonctionnement en raison de son éloignement. Dès 1896, la faculté de Médecine
inaugurait son Institut Anatomique, rue Lionnois, derrière l'Hôpital Civil et
quelques années plus tard, elle transférait le reste de ses services dans de
nouveaux bâtiments édifiés dans la même rue.
Le 15 Janvier 1897 fut
ouvert le service d'électrothérapie sous la direction du Docteur GUILLOZ. Provisoirement installé dans le sous-sol du pavillon des services d'enfants, le
service devait finalement emménager au sous-sol du pavillon BRUILLARD-BALBÂTRE,
nouvellement construit.
En 1899, le Conseil
Municipal de Nancy, à la demande même du Docteur GUILLOZ, vota un crédit
d'urgence de 2500 F pour adjoindre au service d'électrothérapie un équipement
radiographique (1) et créer un service municipal gratuit de radiographie ouvert
aux malades des Hôpitaux, Hospices et à ceux du Bureau de Bienfaisance et
autres sociétés charitables.
(1) On peut rappeler à
ce propos que la découverte par le physicien allemand ROENTGEN des rayons X ne date que de 1895.
LES SERVICES DE
CONSULTATIONS EXTERNES
Chacun des services
d'hospitalisation était complété d'un service de consultations externes
gratuit. Pour certaines disciplines, comme l'O.R.L. et l'urologie notamment, la
création de consultations précéda celle d'un service d'hospitalisation spécialisé.
Le fonctionnement des
consultations était régi par un Règlement, approuvé par une délibération de la
Commission, du 17 Août 1909 et dont les principales dispositions étaient les
suivantes :
1° "Les services des
Consultations Externes dans les Hôpitaux et Hospices de Nancy sont créés en
faveur des indigents. Toutefois, les premiers soins urgents sont donnés sans
distinction à tous les malades blessés ".
2° "Le Service des
Consultations Externes à l'Hôpital Civil est assuré par la Faculté de Médecine
sous la direction du Doyen ".
3° " Pour les grandes
cliniques de médecine et de chirurgie, les services de consultations sous la
direction des professeurs de clinique sont assurés par les agrégés de médecine
et de chirurgie, assistants de consultation et désignés à tour de rôle par la
Faculté de Médecine ".
4° "En cas
d'empêchement de l'assistant désigné, le service de consultations sera fait par
le chef de clinique du service correspondant ".
5° " Chaque semestre,
un tableau de service sera établi par les soins du Doyen et communiqué à la
Commission Administrative ".
(.....)
8° " Les consultations
ont lieu tous les jours de 10 à 11 heures (sauf dimanches et jours fériés). Les
internes sont chargés à tour de rôle du tri des consultants ".
LA CLINIQUE DENTAIRE
En 1901, l'ensemble des
consultations externes fut complété par la création d'une clinique dentaire
(1).
Un arrêté ministériel du 18
Juillet 1901, enjoignait à la Faculté de Médecine de Nancy de créer une
clinique dentaire avec un enseignement complet qui serait sanctionné par le
diplôme de chirurgien-dentiste. Cette clinique devait être installée et
fonctionner à l'Hôpital, c'est pourquoi le Doyen pria la Commission des
Hospices de lui concéder des locaux. Par délibération du 20 Août 1901, la
Commission lui attribua le 1er étage du nouveau pavillon en façade
sur la rue de Strasbourg. Comme ce pavillon n'était pas encore achevé, la
Ville, sollicitée par la Commission, accorda une subvention de 4500 F pour
aménager les locaux de la clinique dentaire, qui ouvrit ses portes le 18 Mars
1902. Celle-ci devait être transférée quelques années plus tard dans une annexe
du Pavillon BRUILLARD-BALBÂTRE où elle devait demeurer jusqu'à son départ
définitif de l'Hôpital Central pour ses locaux actuels rue Heydenreich (en 1933).
(1) Avant l'ouverture de
cette clinique dentaire où les indigents hospitalisés au non pouvaient recevoir
des soins gratuits, un service de soins dentaires était prévu par l'Article 27
du Règlement Intérieur de 1889. A la demande des médecins et chirurgiens, les
indigents hébergés dans les divers établissements des Hospices Civils de Nancy
et ceux qui y venaient en consultations pouvaient se faire traiter par un
chirurgien-dentiste dont les fonctions se limitaient à l’extraction, au pansage
et au nettoyage des dents.
L'EXTENSION HORS DE
L'ENCEINTE DE L'HOPITAL CENTRAL
Dès les années 1900, un
certain encombrement se manifestait au niveau des services hospitaliers et
pour y remédier, des solutions furent trouvées hors de l'enceinte même de
l'Hôpital Civil : c'est le début d'un essaimage des services qui devait se
poursuivre sous la poussée d'une expansion continue.
En 1909, la Commission
Administrative, pour dégager certains services, loua au Département de
Meurthe-et-Moselle, la Maison Marin située rue de Strasbourg à proximité de
l'Hôpital Civil. Cet immeuble, qui appartenait au Grand Séminaire, avait été
attribué au Département de Meurthe-et-Moselle après la dévolution des biens de
l’Eglise. Aménagé pour y accueillir les malades convalescents des services de
médecine et de chirurgie générales, il prit le nom d'Hôpital Marin. En Août
1913, il était cédé gratuitement aux Hospices par le Conseil Général. Pendant
la guerre, il accueillit notamment les soldats atteints de fièvre typhoïde,
puis les blessés légers. Après la guerre, ses affectations changèrent à
plusieurs reprises.
L'Hôpital Civil, au cours
de cette première époque, ne disposait pas de service de tuberculeux. Or, la
tuberculose constituait alors un grand fléau et le Ministère avait déjà à
plusieurs reprises invité les Commissions Administratives des différents hôpitaux
français à séparer les tuberculeux des autres malades en raison des risques de
contamination que présentait leur cohabitation. Lors d'une inspection en 1902,
l'Inspecteur Général BRUNOT avait fait à la Commission une observation à ce propos,
mais la Commission se retrancha derrière l'insuffisance de ses ressources. Pour
isoler les tuberculeux, il aurait fallu construire un nouveau pavillon, dépense
qu'elle n'était pas en mesure d'assumer. En 1904, une opportunité se présenta
avec la mise en vente d'une propriété située Quai de la Bataille et appartenant
à la Congrégation des Dames du Sacré-Cœur. La Municipalité de Nancy à
l'initiative de son Maire Hippolyte MARINGER acquit à un prix avantageux (242000
F) l'immense propriété dite du Sacré-Cœur et en 1906 en fit don aux Hospices
Civils de Nancy. Quelques années plus tard, fut entreprise la construction sur
ces terrains de l'Hôpital -Sanatorium Villemin qui ne fut totalement achevé
qu'après la guerre de 14-18.
Parallèlement à la
construction de l'Hôpital-Sanatorium Villemin entre 1912 et 1914, les bâtiments
de l'ancien pensionnat des Dames du Sacré-Cœur, Quai de la Bataille, furent
aménagés en vue d'y établir le futur Hôpital Hippolyte MARINGER.
Le 1er Avril
1914, la clinique de dermatologie et de syphiligraphie fut transférée de la
Maison Départementale de Secours dans le nouvel établissement. Ce service qui
était jusqu'alors administré par le Département passa sous l'autorité de la Commission
des Hospices. L'Hôpital Maringer accueillit en outre les cliniques complémentaires
de médecine et de chirurgie de l'Hôpital Marin et un certain nombre de malades
de l'Hôpital Civil (1).
(1) Pour plus d'information sur
le groupe hospitalier dit M.V.F..
il convient de
consulter l'article de
M le Professeur
BEAU : De la maison de campagne des Jésuites de Nancy aux hôpitaux
Maringer, Villemin Fournier.
Le Pays Lorrain. 1980. n ° 2
LA PENSION BON-SECOURS
Une place à part doit être
faite à la Pension Bon-Secours dans l'histoire de l'Hôpital Civil. Bien que
fonctionnant dans ses murs, elle jouissait d'un statut particulier, qui en
faisait un service totalement autonome au sein de l'établissement, vis-à-vis
des autres services d'hospitalisation (photos).
Dans l'avant-projet
présenté par le rapport TOURDES en 1877, une vingtaine de chambres
individuelles pour malades payants avaient été prévues. Elles devaient être
effectivement aménagées dans le pavillon de l'administration situé en façade
sur la rue de Strasbourg. Une douzaine de chambres furent tout d'abord ouvertes
au 2e étage, suivies peu après en 1887 d'une dizaine de chambres un
peu moins confortables au 3e étage. L'ensemble offrait une capacité
de 22 lits et était désigné sous la dénomination de " Maison de Santé
".
Un prix de journée
spécifique assez élevé y était appliqué aux hospitalisés et à leurs éventuels
accompagnants, membres de leur famille ou domestiques particuliers. Moyennant
le paiement de suppléments, les malades pouvaient bénéficier de certaines
prestations (repas, vin, infirmière spécialement affectée au service du malade,
etc...). Ils étaient traités par le médecin de leur choix, hospitalier ou même
exclusivement de ville et étaient tenus de lui régler ses honoraires
directement. Les médicaments n'étaient pas non plus compris dans le prix de
journée et les pensionnaires devaient se les procurer chez les pharmaciens de
la ville.
Dans les premières années
de fonctionnement de l'Hôpital Civil, les malades payants pouvaient également
se faire hospitaliser en chambre particulière au niveau des services
d'hospitalisation des cliniques car il existait comme on l'a déjà signalé des
cabinets d'isolement au niveau de chaque salle commune. Après l'ouverture de
nouvelles chambres au 3 e étage du pavillon de l'administration,
plus aucun malade pensionnaire en chambre ne devait être admis dans les
cabinets d'isolement attenant aux salles, qui furent réservés aux hospitalisés
des services de clinique. Seules subsistèrent des chambres particulières dans
le pavillon des contagieux.
Avec les années, le secteur
des pensionnaires en chambre révéla des insuffisances au point de vue place et
équipement, tant hôtelier que médical. Devant la stagnation de son activité,
les administrateurs envisagèrent sa modernisation et son extension.
C'était le seul moyen pour
attirer à nouveau vers l'Hôpital la clientèle aisée, qui progressivement s'en
était détournée, préférant aller se faire soigner dans les cliniques privées
qui commençaient à s'ouvrir en ville et qui offraient de meilleures prestations
hôtelières.
La Commission des Hospices,
soucieuse de conserver et même désireuse de développer cette clientèle, source
de bénéfices non négligeables pour l'établissement, ne recula pas devant la
dépense au point de s'attirer les critiques de l'Inspecteur Général BRUNOT en
1903. Cela ne l'empêcha pas de poursuivre jusqu'au bout son coûteux projet, qui
fut exclusivement financé sur le budget des Hospices, parce qu'en la matière,
il n'était pas question de quémander une subvention en se réclamant du sort
des "pauvres ", même si à terme ceux-ci devaient indirectement en
retirer un certain profit.
Un crédit de 78.000 F fut
inscrit au budget de 1904 pour mener à bien les travaux de rénovation et
d'extension envisagés dans le pavillon primitivement occupé par la Communauté
des Sœurs, afin d'y installer ce qu'on allait désormais appeler la Pension
Bon-Secours. Mais au préalable, il avait fallu construire un nouveau pavillon
pour y loger la Communauté des Sœurs de l'Hôpital Civil. Dès 1903, celle-ci
était transférée dans ce nouveau pavillon qui faisait pendant à celui occupé
par la cuisine et la lingerie, de l'autre côté de la chapelle.
Dans la pension Bon-Secours
nouvellement ouverte, un ascenseur hydraulique fut installé dès 1904, suivi en
1905 du téléphone. Une concierge spéciale fut affectée à la Pension, ainsi que
six sœurs supplémentaires et un certain nombre d' " infirmières " et
de servantes. En 1912, les Hospices firent même l'acquisition d'une ambulance
spécialement réservée à l'usage des malades de la Pension et engagèrent un
chauffeur.
L'extension du secteur
destiné aux malades payants en chambres fut un investissement judicieux car il
fut pour les Hospices une source fructueuse de bénéfices. Lors de sa séance du
17 Janvier 1911, la Commission se félicita des résultats très satisfaisants
obtenus par la Pension et en remercia tout particulièrement les religieuses,
auxquelles on devait la bonne tenue de la Pension. Ces beaux résultats ne
firent que se confirmer avec les années.
Devant le nombre croissant
de pensionnaires en chambres, la Pension fut encore étendue. Entre 1911 et
1913, la Commission l'agrandit en aménageant successivement les premier,
deuxième et troisième étages du pavillon de l'administration.
Le nombre de lits était
passé de 22 en 1903 à 62 à la veille de la Première guerre mondiale et ils
étaient répartis en 4 classes (9 chambres en hors classe, 18 en 1er
classe, 16 en 2e classe et 19 en 3e classe). Pourtant, à
la veille de la guerre, la commission envisageait d'étendre encore la Pension
en installant des chambres dans le pavillon des consultations gratuites qui
devait être construit après 1918 pour faire pendant au pavillon de
l'administration de l'autre côté de l'entrée principale de l'Hôpital.
Malgré la construction de
pavillons nouveaux, l'aménagement de locaux supplémentaires, ainsi que
l'ouverture d'une annexe à l'Hôpital Marin, l'Hôpital Civil, à la veille de la
guerre, connaissait un engorgement certain au niveau de ses services de
médecine et de chirurgie générales notamment.
C'est pour cette raison que
la Commission Administrative avait entrepris la construction de
l'Hôpital-Sanatorium Villemin qui n'était encore pas achevé quand la guerre
éclata.
Mais l'évacuation des
tuberculeux ne suffisait à résoudre tous les problèmes et d'autres
insuffisances se révélaient de plus en plus au seuil du XXe siècle :
la vétusté du pavillon des contagieux aurait exigé son remplacement ; le
fonctionnement dans des locaux inadaptés des services d'O.R.L. et d'Urologie
nécessitait la construction d'un pavillon particulier ; les consultations
externes du fait de leur développement ne disposaient plus de locaux
suffisants.
A la veille de la guerre,
la Commission avait élaboré un vaste plan visant à l'achèvement de l'Hôpital
Civil. Le projet était évalué en 1912 par l'architecte BIET à pas moins de
3410000 F. Les Hospices eux-mêmes auraient été en mesure de disposer de 1841000
F grâce à la vente d'immeubles, à des reliquats de legs et à un emprunt. Le
reste de la somme aurait dû être fourni par la Ville. La démolition des
immeubles acquis en 1895 et 1896, aux 37, 39 et 41 de la rue de Strasbourg fut
décidée pour permettre l'achèvement du pavillon en façade de cette rue, dont
la construction entreprise en 1898 n'avait pu être poursuivie faute de moyens.
Ce pavillon devait abriter les consultations de médecine et chirurgie
générales, d'urologie, d'O.R.L. et d'électrothérapie, la clinique dentaire et
des chambres particulières pour les accidentés du travail notamment.
L'adjudication des travaux
avait déjà eu lieu et les travaux eux-mêmes avaient eu un début d'exécution
quand la guerre éclata et les interrompit.
D'après des plans dressés
en 1913 par l'architecte BIET, outre le pavillon des consultations gratuites,
il était déjà prévu de construire un pavillon pour les services d'O.R.L. et
d'urologie à l'emplacement de l'actuel pavillon " Alfred KRUG ", de
reconstruire le pavillon des contagieux, une nouvelle cuisine plus vaste, une
nouvelle buanderie-lingerie dont l'implantation était envisagée derrière
l'Institut Anatomique de la Faculté de Médecine, etc...
L’HOPITAL CIVIL EN 1918
0 - Entrée
principale 1 - Administration
et chambres de malades payants
2 - Pension
Bon-Secours et pharmacie 3 - Cuisine et
lingerie
4 - Chapelle et
morgue 5 - Salle d'autopsies
6 - Pavillon Collinet-de-La-Salle
(médecine et chirurgie générales, O.R.L., urologie)
7 - Pavillon Roger-de-Videlange
(médecine et chirurgie générales)
8 - Cour
d'honneur 9 - Cour des hospitalisés (hommes)
10 - Cour des
hospitalisés (femmes)
11- Pavillon
des contagieux, service des consultations de médecine et de chirurgie générales
12 - Pavillon
Bruillard-Balbâtre (opthalmologie, électroradiologie, clinique dentaire)
13 - Pavillon Virginie-Mauvais (services d'enfants)
14 -
Conciergerie (clinique dentaire entre 1901 et 1910) - logements de fonction
15 - Pavillon
de la communauté des sœurs de l'Hôpital Civil (depuis 1903)
16 - Salle de
jour 17- Pavillon de
consultations de pédiatrie et pouponnière
18 - Garages et
dépôts de bois