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UN SIECLE AU SERVICE DES ENFANTS EN LORRAINE

 

Michel MANCIAUX

 

“Si dans l’oeil des vieillards, on ne voit plus la flamme, je pense qu’il peut y rester un peu

de lumière, reflet du passé, qui peut guider le présent et éclairer l’avenir“.

Adolphe Pinard

 

Ce n’est pas un hasard si ce mémorial, au meilleur sens du terme, commence par une citation d’un célèbre accoucheur parisien : c’est d’abord parce que, à l’aube de ce 20° siècle dont il est question ici, l’obstétrique fut vraiment la mère porteuse de la médecine des enfants, mais aussi parce qu’Adolphe Pinard fut l’inspirateur et le beau-père d’Albert Fruhinsholz, personnage clé, pendant plus d’un demi-siècle, des efforts faits au service de la santé des petits Lorrains.

Autre remarque liminaire : le rôle majeur de la guerre de 1870 et de l’annexion d’une partie de l’Alsace-Lorraine qui entraîna, sur la Lorraine restée française – en particulier sur Nancy – un afflux massif de “réfugiés” donnant à la région et à notre ville, devenue la première ville du Nord-Est de la France, un dynamisme et un développement extraordinaires. On en connaît les résultats en matière d’art et d’essor industriel. Les progrès dans le domaine de la science et de la santé des enfants sont tout aussi prodigieux. Un seul exemple : la mortalité infantile (décès de la première année de vie) est passée de 200 pour mille naissances en 1872 à 4 en 2000. Le beau livre d’Hélène Sicard-Lenattier : “Les Alsaciens-lorrains à Nancy” est une source remarquable de renseignements sur cette époque. Il montre comment, grâce au transfert à Nancy de la Faculté de médecine de Strasbourg, la modeste Ecole de médecine de Nancy devint, après Montpellier et Paris, la troisième Faculté de médecine de France et joua un rôle national important.

Commençons par l’obstétrique

Alphonse Herrgott, né à Strasbourg en 1849, quitta sa ville natale pour Nancy en 1872.

Devenu professeur d’obstétrique, il eut, jusqu’en 1920, une carrière brillante qui lui valut de présider la Société Obstétricale de France en 1901. Cela ne l’empêchait pas de rester proche de ses patientes, même les plus humbles. Il insistait sur le rôle primordial des sages-femmes pour l’éducation des femmes enceintes et sur l’importance de leur formation. Il avait créé en 1890 l’OEuvre de la Maternité, à l’aide de fonds publics et privés ; cet organisme, le premier du genre en France, apportait aide et assistance aux mères au moment de la naissance.

Albert Fruhinsholz, né à Bayon en 1876 d’une famille alsacienne, lui succéda. La Maternité était alors à la Maison de Secours. Il visita toute une série de maternités en Europe en vue de jeter les bases d’un établissement moderne qui ne sera ouvert qu’en 1929. Continuant à travailler à la Maison de Secours, dans des locaux précaires mais progressivement améliorés, il fut un obstétricien de grande renommée, auteur de nombreux travaux sur les complications de la grossesse, la prématurité, les grossesses prolongées, les césariennes facultatives ; il insistait beaucoup sur le rôle du terrain en obstétrique et sur les complications liées à des maladies préexistant à la grossesse. C’est lui qui, le premier, qualifia le nouveau-né de mère diabétique de “colosse au pied d’argile”.

Parallèlement, il s’intéressa aux aspects sociaux de sa discipline : en font preuve un certain nombre de publications consacrées à la grande pitié des petits séparés de leur mère, à l’enseignement de la puériculture à l’école, à l’avenir éloigné des prématurés, au travail des femmes enceintes dans les usines, à la protection maternelle en Meurthe et Moselle.

Pour Albert Fruhinsholz, l’ouverture, en 1929, de la Maternité Adolphe Pinard fut à la fois un succès éclatant et le couronnement de sa carrière. Il la voulait depuis longtemps, il en a soigneusement établi les plans et veillé à sa construction. Elle est là, magnifique et fonctionnelle, en avance sur son temps. Elle sera, malheureusement, occupée presque entièrement par les Allemands lors de la Deuxième Guerre mondiale, mais Fruhinsholz réussira à les en déloger en 1943, avant son départ en retraite.

Pionnier de l’obstétrique moderne, il a su élargir l’approche clinique de la grossesse, en y incorporant la santé antérieure de la femme, le rôle préventif et éducatif de la période prénatale, la technique obstétricale, les soins au nouveau-né, la prise en charge des pathologies gravidiques, le post-partum, le suivi de la mère et de l’enfant. Il y a associé les dimensions psychosociales de la procréation. Il a inventé les maisons maternelles, le congé postnatal, les allocations aux mères démunies. Promoteur infatigable de l’allaitement au sein, il n’a pas pour autant négligé les femmes qui ne pouvaient pas nourrir, et s’est intéressé à la nutrition des bébés, à la transfusion sanguine, à la prévention des infections puerpérales … Excellent enseignant, il forma à l’obstétrique moderne des générations de médecins et de sages-femmes. Pour toutes ces raisons, sa réputation fut grande à Nancy, en Lorraine, en France et à l’étranger. Henri Vermelin, en digne élève de ce maître prestigieux, poursuivit son oeuvre en développant des méthodes de travail bien codifiées, en institutionnalisant les réunions matinales quotidiennes où il épluchait avec rigueur tous les évènements de la nuit précédente. Il développa l’efficacité de la protection maternelle, en instituant la psycho-prophylaxie comme méthode de préparation à l’accouchement. Président de l’Ordre national des sages-femmes de France, il contribua beaucoup à l’amélioration des statuts de cette profession. L’année de sa retraite, en 1961, il présida à Nancy le 19e congrès de la Fédération des sociétés d’obstétrique et de gynécologie de langue française.

Lui succéda le professeur Jean Hartemann. Esprit très cultivé et brillant conférencier, il s’intéressa plus particulièrement à la mise en place d’un centre de prématurés et à la promotion de l’allaitement maternel, parce que “l’élevage des prématurés” exige du lait humain fourni, sous forme de “don du lait”, par les accouchées “bonnes nourrices”. Ayant constaté que la diversité progressive et l’accroissement des activités au sein de la Maternité rendaient difficilement gouvernable l’unique service hospitalier existant, Jean Hartemann obtint des autorités administratives une partition en trois services : anténatal – accouchement – gynécologie, ce qui permit de valoriser les activités spécifiques de chacun d’eux et de renforcer la notoriété de la Maternité sur le plan régional ; la création ultérieure de services complémentaires achèvera cette restructuration.

Du côté de la pédiatrie naissante, c’est la personnalité emblématique de Paul Haushalter qui retient l’attention. Il était né en 1860 d’un père médecin et fit ses études à la Faculté de Nancy, où il acquit une solide formation à la fois clinique et fondamentale : ses études bactériologiques et anatomiques étaient de qualité. En 1894, on le chargea de la direction du service de pédiatrie qui venait d’ouvrir au pavillon Virginie-Mauvais et d’un cours complémentaire de maladies des enfants. C’était là une grande première : il n’y avait jusqu’à cette date ni service, ni enseignement de pédiatrie, et la Faculté de Nancy fut l’une des premières à reconnaître l’autonomie de cette discipline. Devenu professeur titulaire de clinique médicale infantile en 1906, Paul Haushalter dirigea également le nouvel hôpital J.B. Thiery créé à Maxéville en 1900 ainsi que l’hospice Saint-Stanislas pour les enfants assistés.

Son oeuvre en matière de prévention est tout aussi importante. Avec Augustin Daum il créa en 1899 l’OEuvre du bon lait pour mettre à la disposition des femmes dans l’impossibilité d’allaiter un lait stérilisé de qualité. En raison de leur emploi dans les ateliers et dans les usines, la plupart des femmes de milieu ouvrier ne pouvaient allaiter leur enfant et c’était là une cause d’une mortalité infantile préoccupante. Cette importante mortalité des tout-petits préoccupait ce grand pédiatre qui passa sa vie à combiner des soins aux enfants malades et la prévention par l’amélioration de l’hygiène et de la diététique. Il régnait en maître incontesté dans la petite clinique médicale où étaient accueillis une vingtaine de poupons, terme qu’il affectionnait. Lors d’un déplacement pour raisons professionnelles, à peine âgé de 65 ans, Paul Haushalter mourut dans la salle commune de l’hôpital de Meaux. La disparition prématurée de ce grand ami des enfants causa à Nancy et en Lorraine une profonde émotion.

Comme l’obstétrique, la pédiatrie souffrit longtemps d’une insuffisance de locaux.

Jusqu’en 1910 elle resta confinée dans trois petites salles du pavillon Virginie-Mauvais et une thèse de cette époque montre bien la situation catastrophique des enfants hospitalisés. Sur dix ans, la mortalité totale y fut de 70%. En 1906 la Commission administrative avait fait édifier un petit bâtiment pour les consultations de médecine et de chirurgie. En 1910, il fut surélevé d’un étage où l’on installa une pouponnière “améliorée”. Progrès limité certes, mais cependant significatif puisque, pour sa première année de fonctionnement, la mortalité y tomba, si l’on peut dire, à 48%. Ce pavillon, dénommé par la suite Dispensaire Haushalter, fut rasé dans les années 80. Jusque-là, il avait abrité la consultation de la Clinique médicale infantile et la consultation de pédopsychiatrie.

Le pavillon Virginie-Mauvais hébergea aussi, dès 1897, un petit service de chirurgie infantile et d’orthopédie, dirigé jusqu’en 1937 par le professeur René Froelich, lui aussi venu d’Alsace et qui fut en France un des pionniers de ces disciplines. Ce pavillon est resté pendant presque un siècle, sous la houlette des successeurs de Froelich, les professeurs Bodart, Beau et Prévot, le haut-lieu de la chirurgie pédiatrique jusqu’à l’ouverture de l’hôpital d’enfants.

La mort prématurée de Paul Haushalter décida de la carrière de Louis Caussade, franc-comtois venu faire sa médecine à Nancy. D’abord interniste, agrégé de médecine en 1920, ses travaux et son enseignement le mènent progressivement vers la médecine des enfants. Le voilà, en 1929, professeur de pédiatrie et chef de service, mais toujours dans les anciens locaux. Il n’aura de cesse d’obtenir pour les enfants de meilleures conditions d’hébergement et de soins.

Louis Caussade était un grand clinicien, à l’époque où expérience et compétence dans ce domaine garantissaient mieux que les examens complémentaires, encore peu développés, la justesse d’un diagnostic et la pertinence de la prescription. Il apprenait à ses jeunes collaborateurs à déchiffrer les pathologies complexes, en essayant de trouver et d’analyser le maître symptôme d’où découlaient les autres.

Excellent enseignant, en amphi comme au lit du malade, le professeur Caussade passait chaque jour une visite complète, avec un intérêt particulier pour les entrées de la veille ou les malades préoccupants. Dans une ambiance de travail très sérieuse mais détendue, Louis Caussade était volontiers causant. C’est là où son érudition faisait merveille ; tous ses élèves ont beaucoup appris de lui : en médecine, dans la façon simple et précise de présenter une observation, de rédiger un article, mais aussi en littérature, en culture générale.

L’ouverture, en 1934, du pavillon Krug donnait enfin à la pédiatrie hospitalière l’outil qui lui manquait. Louis Caussade sut l’exploiter, le valoriser pour une masse de travail qui ne cessait de s’accroître avec les progrès de la thérapeutique, car l’hôpital devenait peu à peu un lieu où la plupart des enfants venaient pour guérir : un fantastique progrès !

Point commun entre obstétriciens et pédiatres de cette première moitié du 20° siècle : leur intérêt et leur activité dans les aspects sociaux de leurs disciplines. C’est ensemble et dans la foulée du travail commencé par Herrgott qu’il développèrent une série d’oeuvres sociales annonciatrices de la protection maternelle et infantile : Oeuvre de la Maternité, Oeuvre du bon lait, militant pour l’allaitement maternel ou son remplacement, quand il était impossible, par un lait stérilisé, Oeuvre de la Protection de la mère et de l’enfant qui instaura, en collaboration avec l’avocat Léopold Lallement, des consultations prénatales gratuites, des visites à domicile et des secours financiers pour les femmes enceintes en difficulté ainsi que des consultations de nourrissons. La fibre sociale était vraiment développée chez ces pionniers. Rien d’étonnant, donc, qu’ils aient collaboré avec le professeur Jacques Parisot pour la création, au début des années vingt, de l’OHS, l’Office d’Hygiène Sociale de Meurthe et Moselle, précurseur de la protection maternelle et infantile (PMI) qui ne sera étendue à toute la France qu’après la Deuxième Guerre mondiale.

Il faut dire quelques mots de Jacques Parisot et de son oeuvre, qui contribua grandement, entre autres réalisations, à l’amélioration de la santé des mères et des enfants en Lorraine. La meilleure façon de le faire est de citer quelques passages du très beau livre que lui a consacré Etienne Thévenin. “Professeur de médecine sociale, Jacques Parisot eut le souci de prendre en compte l’arrière-plan social des maladies afin de mieux asseoir une politique de soins efficace et surtout une médecine préventive d’envergure. L’OHS préfigurait les directions départementales d’action sanitaire et sociale installées dans tous les départements français après 1945. L’OHS mena une lutte efficace contre la tuberculose, la syphilis, la mortalité infantile et plusieurs autres fléaux. Les infirmières visiteuses de l’OHS accomplirent dans la Meurthe et Moselle de l’entre-deux-guerres le travail des assistantes sociales d’après 1945. Par ailleurs, la Meurthe-et-Moselle fut à partir de 1930 un département novateur en matière d’assurances sociales.

Après 1945 et à la suite de réalisations pionnières en Meurthe et Moselle, Jacques Parisot, déjà père de la médecine préventive, introduisit en France la réadaptation, la kinésithérapie, l’ergothérapie, la gériatrie. Tout en faisant de son département un département pilote sur le plan sanitaire et social, Jacques Parisot occupa de hautes responsabilités nationales et internationales par lesquelles il put donner à ses idées novatrices un rayonnement et des applications très larges”.

Pour les enfants déficients, handicapés, malades chroniques, l’OHS créa, à Flavigny, une série d’établissements spécialisés et une Maison mères-enfants, réalisant un ensemble resté unique en France. Doyen de la Faculté de 1949 à 1955, Jacques Parisot sut la gérer à une période cruciale de restructuration et de développement rapide de la médecine et de son enseignement.

Ces maîtres prestigieux eurent des élèves dignes d’eux qui, poursuivant et développant leur oeuvre dans la deuxième moitié du siècle, contribuèrent aux progrès décisifs de cette période dans le domaine de la santé des mères et des enfants.

Les responsables successifs de la Maternité régionale dans les 30 dernières années : les professeurs Richon, Louyot, Ribon, Landes, Schweitzer, ont su relever les défis liés au développement fulgurant de la “reproductique” : échographie foetale, assistance médicale à la procréation, interventions intra-utérines, autant de champs d’activité et de recherche justifiant des appareillages sophistiqués, des locaux adaptés et surtout des compétences diversifiées. La biologie n’est pas en reste et le laboratoire modèle de biologie sexuelle est une réalisation à mettre au crédit des professeurs Georges Grignon et Bernard Foliguet.

Quant à la pédiatrie, elle a connu aussi des progrès extraordinaires. Guérir les méningites tuberculeuses, juguler par la vaccination la redoutable poliomyélite qui fit des ravages en Lorraine à la fin des années 50, sauver les petits leucémiques, opérer les atrésies de l’œsophage et la plupart des malformations cardiaques, les collègues de ma génération ont vécu tout cela.

Le pilote qui a guidé, développé, diversifié la pédiatrie lorraine dans cette évolution décisive est le professeur Nathan Neimann.

Supérieurement intelligent, polyglotte, bourreau de travail, il fut vraiment le dernier pédiatre à dominer tous les aspects de la médecine des enfants. Excellent clinicien, il étayait ses diagnostics par sa connaissance encyclopédique de la physiologie et de la pathologie des enfants, mais aussi de la littérature pédiatrique internationale. Visionnaire, il prévoyait, anticipait l’évolution de la discipline et y préparait son équipe. Enseignant complet, il subjuguait ses auditoires, et ses cours remplissaient les amphithéâtres. Avec tout cela, modeste, compatissant à la souffrance des enfants, des familles, attentif à la vie de ses élèves et, par-dessus tout, équitable, bienveillant, ouvert aux problèmes sociaux.

Pédiatrie florissante, éclatante même, mais pas éclatée, car le patron était le fédérateur, le chef d’orchestre de cet ensemble où des collègues d’autres disciplines venaient collaborer, développant les aspects pédiatriques de leur champ propre : cardiopédiatrie avec Claude Pernot, pédopsychiatrie avec Pierre Tridon en sont des modèles, mais tous les domaines de la médecine des enfants furent associés, spécialement la chirurgie infantile.

Natan Neimann est parti en retraite en 1978, sans être entré dans cet hôpital d’enfants pour lequel il s’était tant investi. Il eut quand même la joie de l’inaugurer en 1982 et d’y voir ses élèves réunis. Michel Pierson prit la relève, avec la compétence, le courage et la courtoise autorité que nécessitait cette difficile succession. Pédiatrie diversifiée, mais non dispersée. C’est là un nouveau défi. N’oublions pas la place qu’y occupe la pédiatrie ambulatoire : beaucoup de pédiatres libéraux font un excellent travail au quotidien. Certains s’investissent dans la recherche au sein du Groupe lorrain de recherche en pédiatrie ambulatoire. Et nombreux sont les élèves de l’école pédiatrique lorraine installés dans différents coins de France et aussi à l’étranger, qui gardent des liens privilégiés avec Nancy.

Où en sommes-nous, où allons-nous après ce siècle fabuleux dans ses innovations comme dans ses résultats en faveur de la santé des enfants ? Qu’il s’agisse de l’obstétrique ou de la pédiatrie, les progrès à venir s’inscrivent désormais dans un contexte humain et financier difficile, dans un cadre administratif contraignant, dans une exigence sans cesse accrue de qualité des services et des soins, au risque que ces aspects techniques, économiques, réglementaires prennent le pas sur les dimensions humaines des exercices professionnels correspondants.

C’est l’un des défis de notre 21° siècle débutant. Mais, à l’instar de leurs prédécesseurs, les responsables de la santé des enfants lorrains sauront unir leurs efforts pour donner raison à cet immense pédiatre que fut Robert Debré qui, à l’approche de sa mort à l’âge de 96 ans, nous a légué ce message : “

De quelque côté que nous nous tournions, le sort de l’enfant est en jeu. Il nous faut sans cesse définir le sens de nos efforts pour l’améliorer”.