SADOUL Paul

1918-2011

` sommaire

Texte sur la Physiopathologie respiratoire

Leçon inaugurale de la chaire de physiopathologie respiratoire

ELOGE (texte paru dans Binôme , revue de la faculté)

Le Professeur Paul Sadoul (1918-2011) nous a quittés à 93 ans. Sa contribution au rayonnement de l'Université de Nancy a été immense. Il a largement participé au développement de la pneumologie et ses travaux sont connus bien au-delà de nos frontières. Paul Sadoul a été un pionnier dans le domaine de la physio-pathologie respiratoire avec la création d'une activité de recherche de réputation internationale, le développement de soins de haute technicité et un enseignement universitaire reconnu.

En 1948, Paul Sadoul a créé un des premiers laboratoires d'Explorations fonctionnelles Respiratoires en France en lien direct avec une unité clinique spécialisée dans le domaine des broncho-pneumopathies chroniques. Différentes techniques y ont été développées comme la mesure du souffle et l'étude des échanges gazeux. Dès les années 50, il s'est intéressé à la circulation pulmonaire et après une année à New York dans le Laboratoire du Professeur Cournand, prix Nobel de Médecine en 1956 pour ses travaux dans ce domaine, il a développé le cathétérisme cardiaque droit à Nancy. En 1960, il a fondé une des premières unités INSERM, l'Unité 14.

Outre l'étude de la mécanique respiratoire, des travaux importants ont été réalisés dans les épreuves d'ef fort, la rhéologie des secrétions bronchiques, la pharmacologie pulmonaire, et l'hémodynamique pulmonaire. Plus de 130 médecins de 29 pays ont travaillé à l'Unité 14 et dans le service au cours des années 1960 à 1980. De 1961 à 1986, chaque année, les « Sessions d'Enseignement post-universitaire » à l'Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson ont accueilli nombre des leaders des équipes de Pneumologie de France et d'Europe, dans une atmosphère de travail intensif mais également de franche convivialité. Les « Entretiens de Physiopathologie Respiratoire » regroupaient scientifiques et chercheurs d'Europe et des États-Unis pour des colloques de réputation internationale. Paul Sadoul a été le fondateur de la « Société Européenne de Physiopathologie Clinique Respiratoire » en 1966 à Prague, dont il a été élu Premier Président et l'éditeur en chef du « Bulletin de Physiopathologie Respiratoire », à l'origine de «  l'European Respiratory Journal. »

Les contributions scientifiques et médicales de Paul Sadoul, concernent aussi les maladies professionnelles (pneumoconiose des mineurs de fer) ou la réanimation respiratoire (poumon d'acier), la ventilation artificielle endotrachéale et la ventilation non invasive dès 1964. Il a créé en 1981 l'Association nationale de traitement à domicile des patients insuffisants respiratoires.

Il y a 3 ans, Paul Sadoul a proposé à tous ceux qui avaient eu l'occasion de travailler à l'Unité 14 de l'INSERM d'écrire quelques pages, regroupées dans « L'aventure de la physiopa thologie respiratoire nancéienne ». Dans cet ouvrage, chacun a souligné son charisme, son dynamisme constant, sa rigueur scientifique et son esprit visionnaire. Paul Sadoul connaissait aussi remarquablement bien la Lorraine.

Pen dant sa retraite, il a été Président de la « Société Archéologique de Lorraine » et du Musée Lorrain, rédacteur pour « Le Pays Lorrain » créé par son père, Charles Sadoul, au début du siècle précédent.

Paul Sadoul a été un patron reconnu et admiré mais aussi un homme de culture et un grand humaniste. Il a marqué plusieurs générations de femmes et d'hommes qui, comme moi, ont eu la chance de le rencontrer, de travailler et d'étudier avec lui.

Professeur J-F. CHABOT

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ELOGE (texte paru dans le Pays Lorrain)

Paul Sadoul, qui vient de disparaître, a occupé une place majeure à la Faculté de Médecine de notre ville, et dans la seconde partie de sa carrière, une place essentielle dans la vie de la Société d'Histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain, à laquelle il appartenait depuis sa prime jeunesse. Il était en médecine, mon ancien, mais nous étions très liés, tant à titre personnel que professionnel. En près de soixante années d'échanges réguliers, je n'ai souvenir d'aucune difficulté ; nous étions pratiquement toujours sur la même « longueur d'onde » et nous avons, l'un et l'autre, assumé des responsabilités de « mandarin », dans des disciplines proches. C'est pour moi un devoir douloureux de rendre hommage à son œuvre scientifique et à son action au service de notre Société.

La famille Sadoul

Sa famille était très attachée, à la Lorraine, à son histoire et à ses traditions, même si, comme le rappelle François Roth, les origines en sont cévenoles. Le patronyme Sadoul trouve probablement son origine dans l'Aigoual. Puis les Sadoul s'établirent en Alsace (un Fulcran Sadoul, demeurant à Strasbourg, y meurt en 1723). L'arbre généalogique permet ensuite de retrouver successivement Claude Sadoul (1702-1767), puis son fils Jean-Baptiste (1732-1798), qui fut bailli de Deux-Ponts (probablement sous Charles II Auguste, qui était très lié à la France). Nous trouvons ensuite Louis Sadoul (1762-1845), avocat à Spire sous le Premier Empire, puis à Wissembourg après 1815, et qui, par la suite, présida le tribunal de Sélestat. Un de ses fils, médecin, s'installe à Woerth-sur-Sauer, où trois générations de Sadoul habitèrent jusqu'aux années 50.

Le dernier fils de Louis Sadoul, Victor (1811-1892) vint s'installer à Raon-l'Etape et où il épousa la fille du brasseur Tresté. Il y obtint le poste de receveur des postes et l'occupa jusqu'en 1867. Raon-l'Etape, petite ville spécialisée dans le flottage du bois et le commerce des grains, au confluent de la Meurthe et de la Plaine, était alors un bourg très actif. Louis Sadoul eut deux fils. Nous ne parlerons que peu de Lucien (1845-1905), haut magistrat, successivement avocat général, procureur général, et premier président ; ce fut lui qui jugea la faillite frauduleuse de la banque Huel-Demange, en 1880, et qui eut à régler le versant judiciaire de l'affaire Schnaebele, survenue à Pagny-sur-Moselle, ce qui lui valut le surnom de procureur général de la frontière. Enfant, j'ai connu sa veuve qui était locataire de mes grands-parents, 7 rue Victor Hugo.

L'autre frère, le grand-père de Paul Sadoul, Adrien, revint à Raon pour s'occuper de la brasserie familiale, installée dans un ancien couvent. Il occupa des postes importants : commandant de la compagnie de sapeurs-pompiers, commandant de la garde nationale sédentaire, enfin maire (ce qu'avait été aussi son grand-père Tresté). En 1870, il dut faire face à l'arrivée des Badois, déchainés après l'affaire de la Bourgonce. Il abandonna ses fonctions en 1873, tout en restant premier adjoint. Sa carrière politique se poursuivit dans le sillage de Jules Ferry, député de Saint-Dié. Profondément républicain comme tous les Sadoul, il représenta le canton de Raon-l'Etape au Conseil général des Vosges. Son fils ainé, Louis Sadoul (1870-1937), fut conseiller à la Cour d'Appel puis président de Chambre ; humaniste et lettré, il retraça l'histoire de sa ville dans un ouvrage intitulé : Une petite ville vosgienne, Raon-l'Etape, des origines à 1918 . Comme nous le verrons, Louis Sadoul participa activement à la vie du Pays Lorrain, après le décès de son frère.

Charles Sadoul, un père aimé et admiré

L'autre fils d'Adrien, frère de Louis et père de Paul, est Charles Sadoul (1872-1930), dont le nom et le prénom sont familiers aux lecteurs du Pays Lorrain dont il fut le fondateur, ainsi qu'aux amateurs des arts et traditions populaires lorraines. Docteur en droit (sa thèse est intitulée : Essai historique sur les institutions judiciaires du duché de Lorraine et de Bar avant les réformes de Léopold I e , 1698 ), il dirigeait un cabinet d'assurances à Nancy, 29 rue des Carmes. Ayant épousé Anna Claude, elle même raonnaise et nièce du sénateur Nicolas Claude (de Celles-sur-Plaine), il embellit à Raon une grande maison qu'avait acquise son père, et où se trouvaient sa bibliothèque et ses collections de faïences, d'estampes, d'objets d'arts et traditions populaires, etc…, ainsi qu'une grande partie de ses fiches sur les patois lorrains. L'ensemble disparut presque entièrement dans un incendie accidentel provoqué par les soldats américains après la Libération ; il ne resta du domaine qu'une petite maison au fond du jardin où l'auteur de ces lignes, replié de Nancy en 1944 et qui attendait sous les obus une libération qui ne se produisit qu'en novembre… vint prendre des leçons de français, de latin et de grec, auprès de Jean Colombier, époux de Madeleine Sadoul.

Charles eut quatre enfants : Georges, futur historien du cinéma et dont les engagements surréalistes et communistes sont bien connus, Jeanne, Madeleine et Paul, né à Tours le 1 er mai 1918.

C'est en 1904 que Charles Sadoul fonda la revue Le Pays Lorrain , dont le premier numéro est daté du 11 janvier 1904. Un des premiers articles de Charles Sadoul est consacré à la Saint Nicolas à Raon. En 1906, Charles crée le La Revue lorraine illustrée , publication trimestrielle dont les numéros présentent une richesse documentaire exceptionnelle. Charles Sadoul s'intéressait aux arts et traditions populaires, au mobilier, aux parlers, au patois, aux chansons, aux images, à la cuisine…Son ouvrage L'art rustique lorrain , consacré au mobilier, est resté longtemps un classique du genre, avant d'être relayé et complété par les ouvrages modernes de l'abbé Choux et de Francine Roze.

Il animait, au Musée Lorrain, le fameux « couarail ». Très lié à Maurice Barrès, il sut s'entourer, à la rédaction de la réunion, de collaborateurs de talent : Léon Malgras (René d'Avril), Emile Badel, René Perrout, Henry Bardy, Ferdinand Baldensperger. Il n'oubliait pas le pays messin, alors annexé, et la revue parut sous le titre de Pays lorrain et pays messin  ; on y trouvait en particulier les chroniques de l'archiviste Barbé. S'il recherchait des auteurs d'articles, comme le fera plus tard son fils, il en rédigeait lui-même beaucoup, ainsi que des comptes rendus et des chroniques. Il se consacrait totalement à l'édition du journal : relance des abonnés infidèles, relecture des articles, correction des épreuves, classement des clichés, discussions avec l'imprimeur…tout ceci représentait une tâche lourde pour laquelle il était secondé par son épouse Anna. Il veillait scrupuleusement à la régularité de la parution, prévue pour le 20 du mois. Il corrigeait encore des épreuves et dictait une lettre à l'attention des lecteurs de la revue pour s'excuser d'un retard, lorsque la mort le frappa en décembre 1930. Il convient de rappeler qu'après la mort de Charles, son frère Louis, bon historien, ami de Louis Madelin, et qui avait publié plusieurs articles d'histoire judiciaire dans le Pays Lorrain prit le relais, en étant aidé jusqu'à sa mort, survenue en 1937, par l'archiviste Pierre Marot, originaire de Neufchâteau, dont on connaît l'œuvre immense réalisée lors de la première rénovation des collections de notre musée.

Paul Sadoul devient médecin

Paul Sadoul avait douze ans à la mort de son père. Sa mère lui demanda s'il envisageait de s'engager dans de longues études. Il lui répondit qu'il voulait être médecin ; sa mère, très heureuse, l'embrassa. « J'avais tellement envie qu'un de mes fils soit médecin !».

Paul, le petit dernier de Charles et Anna Sadoul, fut élève au lycée Henri Poincaré à Nancy. Il s'engagea dans les études médicales juste avant-guerre ; incorporé en 1939 dans une caserne parisienne comme étudiant en médecine sursitaire, il se porta volontaire pour le Proche Orient et gagna le Liban. Il garda d'ailleurs toujours avec le pays du Cèdre des liens affectifs et il y fit des rencontres intéressantes ; il faisait volontiers part de l'admiration qu'il portait aux frères Lalande, le prêtre et le général, côtoyés à ce moment de sa jeunesse. Démobilisé en mai 1941, il revint le cœur brisé ; « Les émigrés ont toujours tort », lui dit alors son frère. Reprenant ses études, il fréquenta le laboratoire d'histologie très renommé du professeur Remy Collin, spécialiste de la neurocrinie.

Paul ressentit très vite le besoin de voyager, de découvrir d'autres horizons, d'autres services, d'autres universités. Attiré par la recherche clinique, il effectua plusieurs stages à la Rochester Medical School, à New York, auprès du prix Nobel André Cournand, qui devait faire connaître la circulation pulmonaire et le cathétérisme du cœur droit. Il bénéficia d'une bourse que lui fit obtenir le doyen Jacques Parisot, même s'il fallut faire intervenir la diplomatie pour passer outre aux préventions que le nom qu'il portait faisait naître chez les Américains. Le doyen Jacques Parisot lui dit alors : « Non seulement votre frère a fait mourir votre père, mais voilà qu'il pourrait faire obstacle à votre carrière ». A partir de cette époque, il fréquente les maitres orientés vers la physiopathologie pulmonaire et cardiaque : Fleisch, Fenn, Rahn, Otis, aux USA, et Dautrebande, en Belgique.

Un rôle pionnier en physiopathologie respiratoire

Interne des hôpitaux de Nancy en 1946, il fréquente les services de médecine et de pneumophtisiologie (Drouet, Abel, Pierre Simonin, Jean Girard). Elève de Pierre Simonin, (et ami de son fils Jacques Simonin), élève et ami de Jean Girard, il devient pneumophtisiologue et va orienter son activité, dans une démarche originale et fondatrice, vers la physiopathologie respiratoire et l'insuffisance respiratoire chronique. Il crée à l'hôpital Maringer un laboratoire d'explorations fonctionnelles, qui va lui permettre de codifier des épreuves dérivées de la capacité vitale étudiée au spirographe. Toutes ces études firent l'objet d'un étalonnage standardisé international (accords d'Atlantic City, auxquels Paul Sadoul participa). Après les études mécaniques, il s'intéressa aux échanges gazeux et à l'équilibre acido-basique. D'autres études portèrent sur la ventilation alvéolaire, les ductances, le rapport ventilation-perfusion, l'espace mort, l'effet shunt ; des expérimentations furent menées grâce au métabographe de Fleisch et à des chambres expérimentales.

Une chaire (elles existaient encore !), fut créée spécialement pour lui en 1960, sur la recommandation des doyens Parisot et Hermann (de Lyon, mais autrefois nancéien), avec l'intitulé utilisé pour la première fois de « physiopathologie respiratoire ». Il occupera ce poste jusqu'à sa retraite en 1986. Il organisa des Entretiens et des Journées de physiopathologie respiratoire, qui se tinrent à Nancy ou à Pont-à-Mousson et qui connurent d'emblée un succès national et international. Un bulletin scientifique (Bulletin européen de physiopathologie respiratoire) fut créé, dont il fut rédacteur en chef (1965-1984) ; il fut le premier président de la Société européenne de physiopathologie respiratoire, fondée en 1986, et dont il demeura jusqu'à sa mort président honoraire. De son vivant, cette société organisait annuellement une « lecture Paul Sadoul ».

La recherche s'effectuait dans une unité INSERM, l'unité 14, dont les locaux se situèrent d'abord dans l'ancienne Faculté, rue Lionnois, puis dans un bâtiment neuf, à Brabois, à partir de 1968. L'unité, dans laquelle il fut directeur de 1960 à 1984, associait médecins, ingénieurs, techniciens et se fit connaître, entre autres, pour la création, dans l'atelier SC23 de Duvivier, de différents appareils, dont celui destiné au traitement des apnées du sommeil par pression positive continue, qui fut utilisé par Boris Eltsine. Parallèlement, dans un service assez vétuste de l'hôpital Maringer, qui ne pouvait que surprendre les stagiaires étrangers, il s'intéressa au traitement des insuffisances respiratoires chroniques et des défaillances aigues des BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), causes de 10 % des décès annuels. Il s'intéressa aux rares médicaments susceptibles de fluidifier les sécrétions, de dilater les bronches, aux analeptiques, aux antibiotiques, bien sûr, et sans excès, mais surtout à la ventilation instrumentale et à la ventilation non invasive (VNI). Très réservé sur les indications de l'intubation et surtout de la trachéotomie, il en codifia l'usage limité et développa en pionnier les indications de la VNI aidée par la kinésithérapie. Il obtint des succès remarquables, qui ne seront repris et confirmés que tardivement, sans d'ailleurs que l'on daigne, à Paris, signaler le rôle de l'école nancéienne. Une exception cependant : un hommage fut rendu à la Pitié Salpétrière par Thomas Similowski, qui donna à la salle de réanimation le nom de Paul Sadoul. La publication princeps date de 1964, et traite de la ventilation instrumentale au masque facial pour les insuffisances respiratoires en poussée aigüe, avec pCO2 supérieure à 70 mm . La série portait sur cent cas et faisait état de 95% de guérisons.

Il faudrait rappeler les très nombreux travaux réalisés, sous sa direction, tant au laboratoire qu'au service clinique, qui portent sur la mécanique ventilatoire, l'épidémiologie des bronchopneumopathies, les insuffisances respiratoires expérimentales, les assistances extra-corporelles cœur poumon (en collaboration avec mon propre service), les réponses cardio respiratoires à l'exercice, la rhéologie du sputum, la clearance mucociliaire des liquides bronchiques, etc…

Un des domaines de prédilection de Paul Sadoul fut la silicose et surtout la sidérose des mineurs de fer, très répandue dans notre région minière. Membre du collège des trois experts, il montra (avec des crédits de la CECA) qu'aux stades initiaux de ces deux affections, seules des explorations fonctionnelles objectives et réalisées minutieusement permettaient le diagnostic et, de ce fait, l'indemnisation, alors que la clinique et la radiologie restaient encore muettes. Il réalisa ces recherches en collaboration avec la médecine des mines, en particulier le docteur Ruyssen, à Merlebach.

Ses travaux sont consignés dans de nombreux articles et plusieurs ouvrages : L'expertise de la silicose (en collaboration, 1959), L'exploration fonctionnelle pulmonaire (en collaboration), gros traité paru chez Flammarion (1964), Les maladies chroniques des bronches (1984).

Ayant obtenu en clinique des succès, en particulier grâce à la VNI, les cas se multipliant, il se rendit compte que l'oxygénothérapie, la kinésithérapie et même l'assistance respiratoire intermittente pouvaient aider l'insuffisant respiratoire arrivé à un stade évolutif avancé. C'est dans le cadre de la médecine sociale, chère à Jacques Parisot, qu'il fonda, à Nancy, l'ANTADIR (Association nationale pour le traitement à domicile de l'insuffisance respiratoire chronique) ; il présida cette association, très active, de 1959 à 1984, date à laquelle il transmit le flambeau au professeur Cyr-Voisin (de Lille). Il reçut de nombreuses distinctions, fut nommé membre correspondant de l'Académie nationale de Médecine en 1991 ; il était membre honoraire étranger de l'Académie royale de Belgique (1993) et resta jusqu'à la fin de ses jours président de la Fondation Dautrebande, à Bruxelles. Il était officier de la Légion d'honneur, ainsi que de l'Ordre national du Mérite et des Palmes académiques.

Président de la Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain

Paul Sadoul s'honorait d'appartenir à l'Académie de Stanislas ; correspondant en 1988, il devint titulaire en 1995, et présida la compagnie en 2002. Son discours de réception pose une question importante d'éthique : l'expérimentation sur l'homme est-elle indispensable aux progrès de la médecine ?

Mais c'est à la Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain, qu'il présida de 1987 à 1997, qu'il consacra l'essentiel de son énergie. Il connaissait bien la maison : il n'avait pas dix ans lorsque son père l'emmenait, chaque jeudi matin, au Musée, où se tenait une réunion informelle de conservateurs bénévoles et de membres de la Société, passionnés de l'histoire de Lorraine, qui discutaient déjà des agrandissements promis par Raymond Poincaré en 1912…Il se souvenait aussi de l'entrée « timide » de Pierre Marot en 1927, venu demander le privilège d'assister à ces réunions afin de bénéficier de l'expérience des anciens.

Il succéda au Doyen Beau en 1987, à une époque difficile pour la Société. Il se passionna dès lors pour la rénovation du Musée. Nous voulions, en effet, que les collections accumulées par la Société depuis 1850, et résultant pour beaucoup de dons, puissent être présentées dans les conditions muséographiques les plus modernes. Nous avons travaillé ensemble sur le projet Brard (1988), le contrat Etat-Région (1994-1998), en bénéficiant du rapport exhaustif, établi à l'Inspection générale des Musées, par Géraud de la Tour d'Auvergne et Sabine Cotté (1995) ; ce dernier rapport fit apparaître comme souhaitable et même nécessaire des modifications des statuts qui transformèrent en 1997 la Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, en Société d'histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain. Les rapports avec la Municipalité, de plus en plus partie prenante dans l'administration et la prise en charge du personnel, des travaux et des projets, étaient facilités par les bonnes relations personnelles que Paul Sadoul entretenait avec André Rossinot, qui avait été autrefois son collaborateur en tant que médecin ORL au laboratoire.

Rédacteur en chef du Pays Lorrain

Paul Sadoul s'intéressa plus particulièrement à la revue de la Société, Le Pays lorrain  ; il se sentait l'héritier et le successeur de son père, fondateur de la revue. Il demanda d'ailleurs à ce que se perpétue la tradition familiale en faisant entrer au comité de rédaction son fils, le docteur Jean-Charles Sadoul.

Membre du comité de rédaction depuis 1968, il devint rédacteur en chef en 1987, succédant à Antoine Beau, poste qu'il occupa jusqu'en 2007, avant de le transmettre à Michel Maigret. Il se mit à la recherche d'articles sur des sujets éventuellement nouveaux ; il mit au point un protocole de relecture par deux experts anonymes, par analogie avec sa pratique au Bulletin de physiopathologie respiratoire , procédure qui aboutissait à l'acceptation, au rejet (de 15 à 30%) et le plus souvent à la révision des textes proposés en accord avec l'auteur. Il prépara plusieurs numéros spéciaux, consacrés à l'eau, à l'université, au technopole Nancy Brabois et rédigea lui-même un certain nombre d'articles, ainsi que des rubriques nécrologiques et un hommage à Antoine Beau. Comme tout rédacteur en chef et avec l'aide de son comité de rédaction et du bureau de la Société, il se préoccupait, et à juste titre, de la diffusion de la revue, de son financement, de son iconographie, en veillant, avec l'imprimerie Bialec, à une très grande qualité de présentation, faisant de notre revue régionale une indiscutable revue de prestige.

Un homme engagé, exigeant et chaleureux

Profondément marqué par les traditions familiales de travail, de rigueur, d'honnêteté, d'ouverture, par ses convictions républicaines et patriotiques et l'attachement à notre petite patrie lorraine et en cela très barrésien, il l'était aussi par ses convictions religieuses.

On ne peut passer sous silence son engagement dans le scoutisme. Louveteau dès l'âge de 10 ans, il fut scout pendant vingt ans, et resta fidèle, dans son cœur et dans ses engagements personnels, à la promesse, à la prière scoute, à l'engagement de la BA (bonne action) quotidienne ; cela l'aida plus tard à maintenir la discipline, l'esprit d'équipe, car le rôle du chef de meute ou de troupe est d'abord le souci de l'autre, des autres. Sa ligne de conduite était bien de se dépenser, sans attendre d'autre récompense que de rendre service. Sa morale exigeante au service des autres était bien d'être utile.

Sportif, il l'était et l'est resté longtemps ; nageur, skieur, marcheur, exigeant pour lui même et les autres, il avait le sens de l'effort, de la compétition, du dépassement.

Chaleureux, attentif à ses collaborateurs, aux étudiants, particulièrement aux étudiants et stagiaires étrangers, il était parfaitement à l'aise lorsqu'il quittait la France ; il contribua notablement au rayonnement de notre Faculté.

Il effectua de nombreuses missions scientifiques en Amérique, dans les Pays de l'Est, en Russie, en Chine, au Vietnam…

Très attaché à sa famille, il avait épousé, en 1945, Colette Noviant, et ils avaient eu six enfants, qui leur donnèrent dix-huit petits-enfants et douze arrière-petits-enfants.

De ce mariage très uni, sont nés Pascale (Mme Bernard Rollin, elle-même médecin et épouse de médecin), Jean-Charles, médecin généraliste installé à Nancy, Hélène (Mme Eric Delva), Marie-Noëlle, Nicolas, universitaire, professeur de cardiologie et Rémy, professeur de Sciences à l'Université de Grenoble et spécialiste de neurobiologie.

Il avait un profil d'empereur romain et un aspect parfois théâtral ; il dit d'ailleurs, un jour, à un de ses collaborateurs, Dechoux : « Voyez-vous, ce qui me différencie de vous, c'est que j'ai fait du théâtre dans ma jeunesse ». Il savait s'imposer, orienter et dominer un débat (avec parfois un côté « grande gueule », comme tous les Sadoul…). Je l'ai vu un jour se dresser véhément, dans un wagon TGV, contre un fumeur impénitent, (l'interdiction n'était pas encore absolue), en le traitant, devant une trentaine de personnes, d'assassin, de lui-même et des autres !

D'une grande culture générale médicale et autre, polyglotte, parlant bien l'anglais, il avait une ouverture sur le monde. Son esprit était rigoureux et créatif, c'était un winner (et non un looser …). Passionné de réaliser, d'organiser, de maintenir au plus haut son Ecole ou la Société, on pourrait dire de lui comme Chamfort, souvent cité par le général de Gaulle : « Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu ».

Ce grand médecin, ce grand universitaire, se dévoua sans compter pour notre Société. Saluons la force de ses convictions, la générosité et la fécondité de ses idées, l'importance de ses réalisations, même si tout recommence toujours…

Dans sa leçon inaugurale, il avait terminé son allocution en citant le philosophe Alain : « Attendre et craindre sont deux péchés. Oser et travailler, voilà la vertu ». Sans doute en avait-il fait sa règle de vie.

Professeur A. LARCAN

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Fiche établie par P. SADOUL pour le site (compléments)

Scolarité médicale terminée en 1944 - Interne des Hôpitaux (1946) - Chef de Clinique (1949) - Médecin Assistant des Hôpitaux (1951)

Maître de Conférence Agrégé (1955) - Professeur titulaire de Physiopathologie respiratoire (1960) - Médecin des Hôpitaux Chef de Service (1963).

Dès 1945, intérêt porté aux techniques d'investigations endobronchiques (plus de 4000 bronchoscopies de 1945 à 51). Au cours d'un voyage en Suède en juin 1947, initiation aux techniques d'exploration fonctionnelle respiratoire. Création en 1948 d’un laboratoire d'exploration fonctionnelle respiratoire (EFR), où sont immédiatement mis en oeuvre spirographie et bronchospirométrie, puis très rapidement, examen des gaz du sang artériel au repos et à l'exercice, mesure du volume résiduel (1950) et tests de provocation par l'acétylcholine (1951).

En 1951, stage d'un an aux Etats Unis, dans le laboratoire de physiologie de Fenn et Rahn, puis dans celui de Cournand. A son retour, développe les activités du laboratoire d'EFR, avec, chez le sujet sain et chez le malade, tests d'exercice et mesure de la ventilation alvéolaire (1954). Sur le plan hémodynamique, des cathétérismes cardiaques droits sont réalisés chez les pulmonaires chroniques, au repos et à l'exercice (1954).

La réadaptation des pulmonaires chroniques retient son attention dès 1950, avec tentatives de kinésithérapie, puis de réentraînement au travail. La réanimation respiratoire est tentée dès 1953 chez les pulmonaires chroniques avec contrôle des gaz du sang, grâce au poumon d'acier (1953), puis par ventilation artificielle endotrachéale à l'aide des appareils de Bang et ensuite d'Engstrôm, dès leur apparition en France.

Dans le domaine des maladies professionnelles, s'intéresse dès 1952 aux pneumoconioses et décrit la pneumoconiose très particulière des mineurs de fer de Lorraine. Un rapport de 250 pages sur l'exploration de la fonction pulmonaire dans les pneumoconioses (Strasbourg, 1954), présente les diverses techniques d'investigation. Des recherches épidémiologiques sont entreprises chez les mineurs de fer. Elles conduisent d'une part à la reconnaissance de la Sidérose comme maladie professionnelle (1967), à sa complication le cancer broncho-pulmonaire (1992), et d'autre part à une réunion d'experts convoquée par l'Organisation Internationale du Travail pour définir les troubles fonctionnels liés aux pneumoconioses (Genève, 1965, P. Sadoul Président).

I - RELATIONS INTERNATIONALES

Dans ces multiples domaines de la pneumologie, P. Sadoul mène ses recherches en relation étroite avec de nombreux centres internationaux. Dès 1952, il entre en contact avec les équipes belges (Pr. Dautrebande, Pr. Lequime, Pr. Denolin etc ..., les équipes allemandes ( Pr. Knipping, de Cologne, Institut de Bochum ), les équipes anglaises intéressées par la réadaptation et la kinésithérapie ( Brompton Hospital de Londres), ou par les pneumoconioses (Pneumoconiosis Research Unit de Cardiff, dès 1952), les centres italiens de Turin et de Milan, espagnols de Barcelone etc. .. Les relations nouées en 1951-1952 aux USA sont développées au long des années suivantes.

Des stagiaires étrangers séjournent à partir de 1954 au laboratoire et au service. Ils sont de plus en plus nombreux. En 1986, un recensement montre que 131 médecins étrangers, issus de 29 pays, y ont travaillé durant plus de 4 mois. Ces échanges internationaux sont facilités par « l'Europe des 6 », l'acte fondateur de la Communauté Charbon Acier (CECA) ayant créé un fonds de recherches médico-social qui subventionne les centres pneumologiques, les stages des chercheurs et les réunions scientifiques. Les Entretiens de physiopathologie respiratoire, initiés en 1954, se sont répétés à 11 reprises jusqu'en 1978, attirant un nombre croissant de chercheurs d'Europe et d'Outre-Atlantique (par exemple en 1967, plus de 350 venus de 30 pays d'Europe et d'Amérique). En 1965, un modeste bulletin trimestriel est publié pour assurer la publication des Entretiens. Il accepte bientôt d'autres textes sévèrement sélectionnés et le Bulletin de Physiopathologie respiratoire devient un périodique scientifique européen dont P. Sadoul garde la direction jusqu'en 1984. Ultérieurement, réuni au European Journal of Respiratory Disease, le Bulletin devient l’European Respiratory Journal, revue officielle de l'European Respiratory Society.

En 1966, au cours d'un congrès international organisé par l'Université de Prague, est fondée la Société Européenne de Physiologie clinique respiratoire qui élit P. Sadoul comme président. Il assure cette fonction jusqu'en 1973. Malgré le « Rideau de Fer », cette Société, qui groupe d'emblée 20 pays d'Europe, organise de multiples réunions de travail consacrées à des domaines alors peu explorés : apnées du sommeil, greffe du poumon, facteurs héréditaires dans l'emphysème etc....

II - ACTIVITES DE RECHERCHE

A partir de 1949, le laboratoire de Médecine Expérimentale (Pr. P. Simonin et Pr. J. Girard) où Paul Sadoul est assistant de travaux pratiques, oriente d'abord son activité vers la mise au point des techniques d'exploration fonctionnelle respiratoire. Ces techniques sont bientôt utilisées pour l'étude systématique des insuffisances respiratoires, pour des enquêtes épidémiologiques et pour des recherches sur l'évolution des pneumopathies chroniques. Le Professeur Simonin, faisant confiance à la petite équipe du début, utilise généreusement les honoraires versés par la Sécurité Sociale pour recruter et rémunérer des collaborateurs extérieurs à Nancy (Drutel, Dechoux, Bonfante... ) et donner quelques vacations à des étudiants nancéiens. Les premières publications retiennent l'attention du Pr. Bugnard, directeur de l'Institut National d'Hygiène, et ensuite du Dr. Claass, attaché à la Division des problèmes du Travail de la CECA, qui tous deux accordent des subventions au laboratoire. En 1955, l'équipe compte une douzaine de collaborateurs, et l'appareillage permet des investigations satisfaisantes. Dès ce moment, le laboratoire de Nancy est un des plus importants d'Europe. En 1960, le nombre des publications dépasse déjà la centaine. L'INSERM reconnaît l'importance des recherches par la création d'une des premières Unités de Recherche provinciales, et le Ministère de l'Education nationale par la création d'une chaire de physiopathologie respiratoire (1960). En 1969, un bâtiment construit par l'INSERM sur le plateau de Brabois donne à l'équipe d'excellentes facilités pour les travaux expérimentaux.

III - ACTIVITES D'ENSEIGNEMENT

Nommé Professeur Agrégé de Médecine expérimentale en 1955, il consacre son enseignement aux étudiants de 3eme année aux règles de l'expérimentation médicale (aussi bien la statistique que les règles éthiques) et aux principaux déséquilibres fonctionnels . ( Hypoxie, Choc, Equilibres acido-basiques etc...).

Nommé en 1960, Titulaire d'une Chaire de Physiopathologie respiratoire, il s'attache à développer un enseignement spécialisé destiné aux pneumologues et aux réanimateurs. Au cours de sessions d'une semaine, des chercheurs de l'équipe nancéienne et quelques spécialistes étrangers exposent les résultats de travaux en cours à 40 médecins spécialistes, pensionnaires volontaires pendant six jours au Centre culturel de Pont-à-Mousson. Jusqu'en 1986, cet enseignement intensif rencontre à trente reprises un grand succès. Professeur invité durant une ou deux semaines pour donner un enseignement spécialisé dans des universités étrangères (Université de West Virginia 1972, Nouvelle-Orléans 1973, San Francisco 1977, Sydney 1981, St Petersbourg 1986), etc.... Des conférences sur invitation sont également données dans de nombreuses universités étrangères de 1961 à 1990.

IV - ACTIVITES HOSPITALIERES

En 1951, comme Médecin assistant de hôpitaux , responsabilité de 24 lits du service du Pr. Simonin situé au 2eme étage de l'hôpital Maringer. Ces lits sont réservés aux insuffisants respiratoires non tuberculeux, hospitalisés pour traitement intensif, rééducation respiratoire ou bilan de maladie professionnelle. En 1963, lors de la nomination de P. Sadoul comme Médecin des Hôpitaux Chef de Service, ces lits constituent le « Service de médecine orienté vers les insuffisances respiratoires ». Au service est associé un laboratoire d'Exploration fonctionnelle respiratoire, transféré en 1955 des sous-sols de l'hôpital Villemin au rez de chaussée de l'hôpital Maringer.

En 1973, les deux services sont transférés au CHU de Brabois et administrativement séparés, l'exploration fonctionnelle passe sous la responsabilité du Pr. J. Lacoste. Les 50 lits d'hospitalisation, installés sur 3 étages du pavillon Drouet, se partagent en un étage de réanimation de 18 lits et un étage réservé aux expertises et bilans. Une consultation fort active permet le suivi des anciens malades et les examens des malades envoyés par les praticiens. Aucune activité privée n'est exercée dans ce service.

Au long de ces 35 années d'activité hospitalière, la réanimation respiratoire, timidement entreprise en 1953, se développe et bénéficie de l'aide des chercheurs de l'Unité INSERM. La sémiologie clinique et biologique des insuffisances respiratoires aiguës est précisée. A la ventilation instrumentale par intubation est substituée la ventilation « non invasive » au masque dont l'efficacité est largement démontrée dès 1964. L'efficacité des oxygénateurs à membrane employés en circulation extra corporelle est étudiée expérimentalement et sur le malade (1974).

Grâce à des locaux réservés à l'investigation, il est possible d'étudier les réponses à l'exercice, puis les apnées du sommeil. Des spécialistes en réanimation sont formés dans le service, (Pr. Gay, Pr. M.C. Laxenaire etc...). L'originalité de ces recherches en réanimation respiratoire explique la nomination de P. Sadoul à la présidence d'une Commission Nationale de Réanimation en 1972-73 et à la direction d'un symposium international organisé par l'OMS sur le traitement des Insuffisances respiratoires aiguës (avril 1976).

Dans les insuffisances respiratoires chroniques sévères, le retour à domicile du malade exige une oxygénothérapie de longue durée ou même une ventilation instrumentale. Pour assurer de tels traitements, des organisations régionales sont indispensables ; elles sont rassemblées en une association nationale en 1981, sous la présidence de P. Sadoul : l'Antadir (Association nationale de traitement à domicile de l'insuffisance respiratoire). En 1990, lors de la succession de P. Sadoul, plus de 10000 malades sont traités en France dans le cadre de l'Antadir.

V - TITRES UNIVERSITAIRES ET HOSPITALIERS

Maître de conférences Agrégé (1955)

Professeur de Physiopathologie respiratoire à la Faculté de Médecine A de l'Université de Nancy I (1960)

Médecin des hôpitaux-Chef de Service (1963-86)

VI - DECORATIONS

Légion d'honneur : Chevalier (1976), Officier (1993)

Officier des Palmes Académiques (1976)

Officier de l'Ordre National du Mérite (1984).

VII - FONCTIONS ET TITRES DIVERS

Directeur scientifique de l'Unité 14 INSERM de Physiopathologie respiratoire, (1960-84).

Président de la Société Européenne de Physiopathologie respiratoire, (1966-73) Past président, (1973-74) - Président d'honneur depuis 1975.

- A l’INSERM

Membre de la Commission spécialisée N° 6 « Respiration - Circulation »  (1964-66 et 1969-73).

Membre du Conseil scientifique (1975-79)

Membre du Conseil d'Administration (1979-82)

- Au CNRS

Membre de la Commission Médecine expérimentale (1959-63 et 1967-70) - Membre (1970), puis Président (depuis 2000) de la Fondation Internationale Dautrebande (Bruxelles)

- Président du Musée Historique Lorrain, (1987-97), honoraire, 1998.

Rédacteur en chef du Pays lorrain depuis 1988.